Muhammad Tahar ibn Ashur
Tunis, 1297 [1879] – idem, 1393 [1973]
Etudiant à l'université islamique Az-Zaytuna, il en sort diplômé en 1896. Inspiré par la pensée de Muhammad Abduh, il s'engage à promouvoir une réforme des études islamiques en les orientant vers une plus grande ouverture sur la modernité.
Juriste malékite de grand renom, il devint président de la Zaytuna (en 1932 puis de 1945 à 1961) et décida notamment d'ouvrir l'Université aux femmes.
Il écrivit près d'une quarantaine d'ouvrages. Dans son œuvre de jeunesse A-Laysa As-Subh Bi-Karîb ? ("L’Aube n’est-elle pas proche ?"), il s'interrogeait sur la place de l'Islam dans le monde futur. Mais il est surtout connu pour son Commentaire du Kur'an (Tafsîr At-Tahrîr Wat-Tanwîr, "Exégèse de la Libération et de l’Illumination", 30 volumes) et pour son introduction au Droit (Maqâsid Ash-Sharî`at Al-Islâmiyyah, "Les Finalités de la Législation islamique") qui comptent très certainement parmi les ouvrages majeurs de l'histoire du réformisme islamique.
Dans les années 1960 il s'est discrètement mais fermement opposé à la politique ultra-laïque et despotique du président Habib Burukayba.