| | Le "délit de compromission" du chercheur | |
| | Auteur | Message |
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inji Confirmé
Nombre de messages : 378 Date d'inscription : 10/10/2006
| Sujet: Le "délit de compromission" du chercheur Lun 28 Mai - 14:41 | |
| Salaam J'aimerais pas que le sujet passionnant sur l'intellectualisme musulman tombe dans les profondeurs abyssales de Sabyl, alors je me permets de rebondir sur un autre problème, lié à celui-là. Mais j'ouvre tout de même un nouveau fil pour ne pas perturber le précédent. Lorsque les thèmes "controversés" de l'actualité (islam, banlieue, etc.) font l'objet d'une recherche scientifique, il se pose, entre autres, le problème que j'appelerai le "délit de compromission". La recherche, qu'elle soit historique, sociologique ou anthropologique, sera parfois vue par les "enquêtés" comme une intrusion double : dans la vie privée (et quoi de plus privée voire sacrée que la foi dans le cas de l'islam) et dans la vie publique (à travers les activités associatives, professionnelles, cultuelles, etc.). Très souvent, les chercheurs peuvent être considérés comme des "agents" qui "infiltrent" un milieu pour des "forces obscures" loin des bâtiments académiques où les universitaires bohèmes s'évertuent à faire de la recherche (un peu de légèreté dans le ton ne fait pas de mal ). Concernant l'islam toujours, puisque c'est ce qui nous réunit tous en ces lieux virtuels , on ne peut nier le climat de surveillance accrue des musulmans dans la sphère publique ces dernières années. En ce sens, le mouton noir dans l'histoire est bien entendu le chercheur en sociologie ou en science politique. Disons-le franchement, les Renseignements Généraux et autres institutions privées ou publiques du type consulting ne se gênent pas pour s'adresser à des - jeunes le plus souvent - chercheurs dans ces domaines pour qu'ils leur pondent quelques rapports contre une petite - mais non négligeable, les temps sont durs et il faut bien arrondir les fins de mois - compensation financière... Alors ?? Quid de la compromission ?? Et qu'en est-il alors du chercheur musulman qui étudie l'islam : se refuser à cette "compromission" (pourquoi ? Par principe ? Aurait-il fait de même s'il n'était pas impliqué personnellement dans son objet d'études ?). Le faire avec honte ou bien l'assumer complètement ? Comment et pourquoi ? Vos avis m'intéressent même si je suis sûre de m'interroger sur un sujet quelque peu tabou dans le milieu de la recherche et surtout de l'aborder de manière crue : parler de "compromission" est volontairement provocateur, puisque la réalité est beaucoup plus complexe évidemment... Merci Wassalaam | |
| | | Bilkys Junior
Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 29/11/2006
| Sujet: Re: Le "délit de compromission" du chercheur Lun 28 Mai - 17:51 | |
| Salam Ouhalleykoum,
bien que je ne fasse pas partie du cercle de la recherche, je souhaiterai posait une petite question (peut-être bête): le chercheur musulman qui étudie l'Islam, il étudie le Livre et les enseignements de Dieu ou il étudie le comportement et la psychologie des gens qui adhèrent à "l'Islam" ? | |
| | | inji Confirmé
Nombre de messages : 378 Date d'inscription : 10/10/2006
| Sujet: Re: Le "délit de compromission" du chercheur Mar 29 Mai - 13:46 | |
| Salaam - Bilkys a écrit:
- Salam Ouhalleykoum,
bien que je ne fasse pas partie du cercle de la recherche, je souhaiterai posait une petite question (peut-être bête): le chercheur musulman qui étudie l'Islam, il étudie le Livre et les enseignements de Dieu ou il étudie le comportement et la psychologie des gens qui adhèrent à "l'Islam" ? Nan c'est pas bête. Les deux en fait, ça dépend de son domaine. Ici, ma question s'adresse à ceux qui travaillent sur les musulmans, donc c'est plutôt les chercheurs en sociologie. | |
| | | trend Senior
Nombre de messages : 526 Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Le "délit de compromission" du chercheur Mar 29 Mai - 14:13 | |
| - inji a écrit:
- Nan c'est pas bête. Les deux en fait, ça dépend de son domaine.
Ici, ma question s'adresse à ceux qui travaillent sur les musulmans, donc c'est plutôt les chercheurs en sociologie. Je me suis empéché de répondre pour ne pas trop dévier la discussion de ce champ de recherche. Je lis le débat avec intérêt. Wa salâm. | |
| | | inji Confirmé
Nombre de messages : 378 Date d'inscription : 10/10/2006
| Sujet: Re: Le "délit de compromission" du chercheur Mar 29 Mai - 14:16 | |
| Salaam - trend a écrit:
- inji a écrit:
- Nan c'est pas bête. Les deux en fait, ça dépend de son domaine.
Ici, ma question s'adresse à ceux qui travaillent sur les musulmans, donc c'est plutôt les chercheurs en sociologie. Je me suis empéché de répondre pour ne pas trop dévier la discussion de ce champ de recherche. Je lis le débat avec intérêt.
Wa salâm. Nan Trend surtout pas lol interviens ! C'est pas juste fait pour ce domaine ! Tout le monde peut avoir un avis là-dessus, ceux qui font des études (quel que soit le domaine) ou ceux qui n'en font pas. En fait, mon sujet renvoie plus largement au financement de la recherche par des institutions privées notamment et aux conséquences directes ou indirectes sur les objets étudiés (déterminés alors par les besoins de ces institutions, mais aussi dans le cas des sciences sociales par la demande sociale et politique) et sur les résultats | |
| | | trend Senior
Nombre de messages : 526 Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Le "délit de compromission" du chercheur Mar 29 Mai - 15:52 | |
| Wa `aleykoum salâm, Je crois que le probleme que tu souleves est, et tu le sais surement, assez complique. Car parfois ce qui apparait comme de la compromission n'est qu'une comprehension partielle, alors que d'autres fois quelque chose de tres annodin est justement de la compromission. Deja premier point, tout chercheur a besoin de financements. Et la plupart des financements (encore plus en science sociale j'imagine, mais je peut me tromper) sont lies a des positions directrices. Comme tu l'a souligne, la ligne "securitaire" est tres en vogue en ce moment (helas, et ce n'est pas avec Sarkozy que cela va s'ameliorer). Mais ce n'est pas forcement une compromission, plutot que "suivre la vague". Apres tout le chercheur doit lui aussi "gagner" son pain et parfois cela veut dire ne pas faire l'ideal au profit du realiste (au bout d'un certain nombre d'echecs, on a du ma a soutenir l'idee qu'on est dans le vrai et les autres dans le faux ...). La ou ca devient surement compromission c'est quand le chercheur se trahit et trahit ses propres idees. On peut se tromper avec nos theories (pour peu qu'elles soient justifiees et non pas debalees), mais nous tromper nous-meme c'est la la grosse erreur. Car tot ou tard on retombe sur nos pattes lourdement, le paradoxe ne peut tenir tres longtemps. Le reel probleme que je vois de nos jours (et en operation depuis quelques decennies) c'est un glissement de sujets profondemment semantiques (qui s'attaque au sens, qui juge et compare les valeurs, qui tente de faire avancer en profondeur et non pas en surface) vers des sujets plus "de surface" (syntaxiques). Ca donne parfois l'impression que les sciences (au pluriel) deviennent sur-concensuel, des fois c'est un peu comme lire des journeaux people (c'est juste ecrit dans un language plus chatie ). La compromission c'est alors comme dans la vie, la frontiere entre ce que nous sommes pret a accepter et ce que les autres ont besoin de faire au nom d'interets divers et varies. Compromettre c'est sacrifier, mais c'est souvent la verite qui est sacrifiee, pas l'interet personnel ... Wa salâm. | |
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