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 Les Arabes d’Israël : une minorité nationale palestinienne ?

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AuteurMessage
yasmine172
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Nombre de messages : 746
Date d'inscription : 23/10/2006

Les Arabes d’Israël : une minorité nationale palestinienne ? Empty
MessageSujet: Les Arabes d’Israël : une minorité nationale palestinienne ?   Les Arabes d’Israël : une minorité nationale palestinienne ? EmptyVen 8 Juin - 13:58

De l’identité arabe israélienne à l’identité palestinienne

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Le terme « palestinien » m’était relativement « étranger », même après la création du Mouvement de libération pour la Palestine. Je savais que j’étais arabe mais je m’identifiais en tant qu’Arabe d’Israël. Je n’utilisais le terme « palestinienne » ni pour me définir, ni pour désigner la majorité des Arabes vivant en Israël. D’ailleurs, on appelait les gens vivant en Cisjordanie Dafawi, et dans la Bande de Gaza Gazaoui,et non pas Palestiniens.

Dans ma famille, on évitait de parler de politique, excepté lorsqu’on parlait des activités politiques de mon grand-oncle qui était le secrétaire de la branche du Parti travailliste israélien à Nazareth. Comme la majorité des habitants de Nazareth à cette époque, nous étions affiliés au Parti travailliste. Cela a commencé à changer dès 1975, après la victoire du Parti communiste aux élections locales de Nazareth, qui a écarté la liste soutenue par des partis israéliens juifs pour les élections locales des conseils arabes affiliés au Parti travailliste.

Mon identité actuelle et ma conscience socio-politique de minoritaire dans l’État d’Israël sont constituées de plusieurs éléments. Ce processus identitaire a débuté lors de mon adolescence, lorsque j’ai commencé à m’interroger sur les déterminants religieux chrétiens et plus précisément maronites de mon identité. Les massacres de Sabra et Chatila - deux camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth-Ouest au Liban -, perpétrés les 16 et 17 septembre 1982 par les phalangistes, milice chrétienne libanaise dirigée par Élie Hobeika, dans un secteur occupé par l’armée israélienne depuis l’opération Paix en Galilée, et le sentiment d’injustice et de révolte que j’ai ressenti, ont fortement influencé cette remise en question identitaire. Je ne pouvais pas « appartenir » à la communauté maronite dont sont issus certains des membres du groupe des phalanges qui ont participé au massacre. Bien que ce fût la première fois que je rejetais fermement une part de mon identité, je me suis néanmoins toujours interrogée sur mes origines. Je me suis toujours demandé pourquoi je ne pouvais pas voir mon oncle vivant au Qatar ? Pourquoi ne pouvait-il pas nous rendre visite ? Pourquoi ne devais-je pas prononcer « Israël » quand je lui parlais au téléphone ? Mes parents ne m’ont jamais fourni les réponses que j’attendais, bien au contraire, ils me disaient : « Il faut rester en dehors de la politique. » Pour moi, il ne s’agissait pas de politique, mais simplement de mon identité familiale et de mon histoire personnelle.

Du côté de mon père, ma famille est originaire du Liban ; du côté de ma mère, de Syrie. Ces deux familles se sont installées sur la terre que l’on appelait autrefois la Palestine et qui, depuis 1948, se nomme Israël. La famille de mon père arriva en Palestine en 1922, celle de ma mère vers 1876.

À l’école, on nous a appris au cours de nos leçons d’histoire que, sous le mandat britannique, la Palestine a été promise au peuple juif pour qu’ils y établissent un État après les terribles discriminations qu’ils ont subies en Europe et surtout à cause de l’Holocauste. On m’a enseigné qu’après un tel désastre il était tout à fait « humain » de promettre aux Juifs la terre de Palestine afin qu’ils aient un endroit dans le monde pour se protéger. La Palestine n’était-elle pas « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » ? Quand j’interrogeais mon professeur d’histoire au sujet des Arabes vivant aujourd’hui en Israël, il répondait vaguement qu’il existait bien des Arabes vivant en Palestine mandataire mais qu’ils avaient perdu la guerre de 1948, gagnée par les Juifs qui avaient dès lors établi l’État d’Israël. Il n’était jamais fait mention de Palestiniens mais d’Arabes.

C’est à cette époque que ma quête d’identité est devenue une obsession. Je commençais à poser de nombreuses questions à mes parents au sujet de mon oncle, pourquoi ne pouvais-je le voir ? Enfin, un jour, j’obtins la réponse tant attendue. Mon oncle avait dû fuir Israël au début des années 1960 car il était recherché par les services de sécurité d’Israël en raison de sa participation au mouvement Al-Ard. Il gagna le Liban puis l’Égypte pour poursuivre ses études de journalisme, puis il se rendit dans le Golfe pour trouver du travail et mourut en 1995 au Qatar. Il ne fut autorisé qu’une seule fois, en 1980, à pénétrer sur le territoire « israélien » pour assister aux funérailles de sa mère. J’avais à peine cinq ans. C’est à cette époque que j’ai commencé à interroger mes vieilles tantes au sujet de la guerre de 1948 et sur ce qu’était mon pays avant cette guerre, puis je me suis mise à lire des ouvrages d’histoire sur le passé de la région et la création de l’État d’Israël. Je me rappelle avoir beaucoup lu sur le mouvement sioniste et apprécié leur organisation et leurs structures dédiées à un seul objectif : la création en Palestine d’un État pour le peuple juif.

J’ai toujours su que je vivais en Israël, un État juif avec pour langue l’hébreu, mais je n’ai jamais compris pourquoi les Arabes étaient plus pauvres que les Juifs et pourquoi Nazareth Ilit (une ville juive voisine de Nazareth) était plus propre et développée que Nazareth. « Cela doit être une question de mentalité, me disais-je, les Juifs ont une mentalité occidentale alors que nous avons une mentalité orientale. »

Bien que la langue officielle d’Israël soit l’hébreu, j’ai principalement parlé arabe jusqu’à ce que je quitte à dix-huit ans Nazareth pour Jérusalem où j’ai poursuivi mes études à l’Université hébraïque. Auparavant, l’hébreu n’était à mes yeux qu’une langue étrangère que l’on étudie à l’école au même titre que l’anglais ou le français. L’hébreu était toutefois moins « déconnecté » de ma réalité quotidienne que les deux autres langues, car présent à la maison par le biais des journaux écrits et télévisés, ou quand mon père parlait avec ses collègues juifs qui nous rendaient souvent visite. Toutefois, cette langue ne nous était pas propre et nous ne l’utilisions que pour communiquer avec les Juifs. L’arabe était l’unique langue utilisée au sein de ma famille, à l’école et dans le voisinage. Je me souviens d’ailleurs que lorsque je me rendais avec ma famille à Haïfa ou à Tel-Aviv, mes parents exigeaient de nous de parler doucement et calmement alors que les enfants juifs criaient et parlaient très fort. Je ne comprenais pas pourquoi.

Mes parents sont nés au début des années 1940 (mon père en 1942 et ma Mère en 1944). Ils étaient donc très jeunes lors de la création de l’État d’Israël. Il sont vécu sous le régime militaire israélien jusqu’en 1966. Ils ont donc passé le plus clair de leur enfance dans une atmosphère pesante où personne ne pouvait s’exprimer ou se déplacer librement. En outre, face au « spectacle » de mon oncle chassé d’Israël par les services de sécurité israéliens et obligé de fuir et de disparaître de leurs vies, mes parents se sont tenus à l’écart de la politique. Cela explique que l’unique conseil qu’ils m’aient donné lorsque je suis partie à l’université fut : « Reste en dehors de la politique. » Le seul conseil que je n’ai pas Pu suivre.

la suite ..ici


http://www.univ-paris8.fr/geopo/herodote_site/article.php3?id_article=267
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