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 Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar

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Jamel
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MessageSujet: Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar   Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar EmptySam 23 Juin - 23:46

Salam,

Je voulais vous dire que l'historiographie arabe a été beaucoup trop floué par rapport à cet évenement. En effet, plusieurs anectodes venant d'auteurs connu tel Baladhuri, Tabari, Ibn khaldoun ont, sous un pouvoir en place, ont été embelli ou modifié la réalité historique.

Je pense, qu'une des pseudo-source que les historiens musulmans utilise aujourd'hui, pour relater ces faits est le pacte dit de 'Umar qui établit le traité entre les arabes et les byzantins; à travers le personnage de Sophronius (patriarche de Jérusalem).

Le fait de dire que le calife (rashidun il va s'en dire) ait eu une "tolérance " vis à vis des gens du Livre est une vérité indéniable. Mais dire que ce fut la base de la jurisprudence en ce qui concerne les statuts des non musulmans en Dar al Islam est une erreur. En effet, au fur et à mesure que le temps passa le document se modifia. Nous sommes donc en droit de nous demander si les historiens arabes n'ont pas voulu utilisé à des fins politiques et polémiques, (afin de montrer que les musulmans sont dès les premiers siècles tolérants).
Comment pouvons nous utiliser l'image d'une personne aussi pieuse que celle du compagnon 'Umar ibn al Khattab, à des fins personnels ou communautaire sans pour autant dire la vérité hitorique?
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itinerant
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MessageSujet: Re: Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar   Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar EmptyDim 24 Juin - 21:34

Salaam

Jamel a écrit:
Salam,
Mais dire que ce fut la base de la jurisprudence en ce qui concerne les statuts des non musulmans en Dar al Islam est une erreur. En effet, au fur et à mesure que le temps passa le document se modifia.

Sauriez vous m'indiquer les sources (ou les références qui les citent) qui abordent la modification qu'aurait connu ce document ? Sinon auriez vous plus de détails sur la nature des modifications ou evolutions ?


Votre sujet est trés intéressant.

Salaam
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CRDA-Paris
Junior



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MessageSujet: Re: Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar   Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar EmptyJeu 5 Juil - 23:45

Au Monastère arménien Saint-Jacques de Jérusalèm, il y a des écrits attribués au prophète Mohammed et au Calife Omar :
http://www.crda-france.org/0ab/xb_mohammed_omar.htm

Selon un historien arabe chrétien à l'époque des Croisades, le Prophète Mohammmed aurait écrit à l'archevêque arménien Abraham de Jérusalèm :
http://www.acam-france.org/contacts/diaspora-monde/israel.htm#patriarches

Pour plus de détails sur l'histoire des Arméniens à Jérusalem, voir ce mémoire en anglais présenté au Congrès international des Etudes palestiniennes en avril 1980 à Amman :
http://www.crda-france.org/0ab_0pages/sanjian1981pazmaveb424.htm

Le manuscrit arabe en question se trouve dans le fond des manuscrits arabes du monastère Saint-Jacques. Voici un aperçu historique sur ce monastère arménien :
http://www.crda-france.org/fr/6histoire/par_pays/palestinejerusalem1.htm

L'inventaire des manuscrits de Saint-Jacques a été publié entre les deux guerres mondiales et il y a un exemplaire à la Bibliotheque nationale de Paris.

Nil
#43
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Jamel
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MessageSujet: Re: Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar   Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar EmptyLun 1 Oct - 17:11

631 après Jésus Christ, l’empereur Byzantin Héraclius vint en triomphe à Jérusalem pour y replacer solennellement la relique de la Croix récupérée sur les Perses qui l’avaient enlevée. 638, un homme d’apparence bédouine du nom de ‘Umar ibn al Khattab prend les clefs de la Ville Sainte et y fait construire un lieu de prière sur l’ancienne place du temple de Salomon. Héraclius s’écrie « Adieu Syrie ! Jamais je ne te reverrais » puis il galopa jusqu’à ce qu’il eut rejoint Constantinople . C’est le début de ce que les historiens vont appeler les conquêtes arabes.

Les victoires arabes vont durer et l’Islam va s’installer bouleversant ainsi l’équilibre antique des deux puissances, la Perse sassanide et Byzance. C’est à partir de 632, après dix ans de luttes et de négociations que l’Arabie est unifié. Le califat d’Abou Bakr (632-634) va introduire la politique d’expansion de l’Islam. Mais c’est surtout sous le califat de ‘Umar ibn al Khattab (634-644) que la conquête va battre son plein. A travers ce contexte, les auteurs arabes nous décrivent un peuple réuni par la foi et la volonté d’ouvrir l’Islam au monde : « al futûhat ». Animé par un idéal religieux, les troupes arabes s’avancent dans ce qu’on peut appeler « un terrain fertile ». En 638, lorsque les musulmans entrèrent en Palestine, ce fut comme l’écrit al Balâdhurî (historien musulman du IXe siècle) « une conquête facile ». Ils y trouvèrent leurs semblables, des Arabes chrétiens, des sémites qui avaient la même origine ethnique et appartenaient au même groupe linguistique. La Syrie-Palestine avait déjà connu plusieurs vagues successives de migrations de populations arabes venant de la péninsule. Cependant, à cette date ce n’était pas les Arabes qui arrivaient, c’était l’Islam.

Les villes tombèrent les une après les autres avec comme investisseur de la Palestine Amr ibn al As. Isolée au milieu de la submersion arabe, se tenait debout, Jérusalem, derrière ses remparts, désignée sous le nom romain d’Aelia (Iîliyâ). A cette époque, la population était pratiquement chrétienne. La ville gardait un prestige religieux puisqu’elle était le dernier des quatre grands sièges épiscopaux de l’Eglise d’Orient. Le patriarche Sophrone, chef de l’Eglise orthodoxe, champion de la lutte contre le monothélisme, assumait le gouvernement de la ville sainte depuis 634, à la suite de l’exode des hauts fonctionnaires civils et des officiers supérieurs. Ubayda, chefs des armées, finissant la conquête de la Syrie, se tourne vers le sud palestinien pour prêter main-forte à Amr dont le gros de l’armée encerclait Jérusalem depuis deux ans. Les hiérosolymitains se voient dans l’obligation de capituler. C’est à ce contexte que l’on peut intégrer la prise de Jérusalem par le calife ‘Umar et sa rencontre avec le patriarche. Il existe plusieurs écrits événementiels sur la conquête de la Syrie-Palestine et plus particulièrement sur celle d’Aelia Capitolina en 638 (Jérusalem). Ces études ne vont pas traiter de la prise de la Ville Sainte dans les détails, ou n’ont qu’une approche purement événementielle et traitent principalement du caractère militaire et politique des faits. En effet, l’entrée du commandeur des croyant, amir al mu’min,, en tant que premier conquérants des lieux dans la Ville Sainte, n’est pas à négliger et offre à l’histoire des contactes entre chrétiens et musulmans une véritable singularité. La multitude de sources au travers des historiographies chrétiennes et musulmanes, nous permette d’aller au-delà de cet aspect politico-militaire, et de saisir l’interprétation que nos auteurs, à la fois chrétiens et musulmans, se faisaient de cet épisode. Ces sources nous permettent d’établir une confrontations entres les différentes visions des auteurs chrétiens et musulmans du VIIe au XIVe siècle de notre ère.
La prise de Jérusalem par le calife en personne ne représentait pas une simple victoire des conquérants arabes parmi tant d’autres. Il s’agissait bien là d’une confrontation entre deux mondes, l’un très ancien et l’autre naissant qui s’affirmait comme l’héritier du premier. Malgré que « l’histoire n’en fît un pas événement considérable » , la prise de Jérusalem par les Arabes en 638 n’est pas un fait isolé, elle va avoir pour conséquence à longs termes les croisades. Ce n’était pas une prise de possession quelconque que les récits chrétiens et musulmans nous racontent, la Ville Sainte méritait que le calife en personne aillent depuis Médine rencontrer les habitants de Jérusalem pour leurs donner un traité. A travers cette péripétie va naître une représentation classique que l’imaginaire musulman se fait du calife ‘Umar. Va se développer aussi une vision apocalyptique de l’ennemi Sarrasins que plusieurs études ont déjà analysées. C’est sur ce décor que l’événement de la prise de Jérusalem prend toute son importance ; il va être repris par plusieurs générations d’auteurs chrétiens et musulmans qui auront tous des versions différentes mais qui, pour certains, auront certainement des relations très étroites. Par voie de conséquence, ce mémoire a pour thème d’étudier la prise de Jérusalem de 638 à travers l’historiographie chrétienne et musulmane mais aussi à travers la rencontre entre ‘Umar ibn al Khattab et le patriarche Sophrone. Il ne s’agit pas là de continuer l’histoire des conquêtes de la Syrie de De Goeje , ni d’apporter du nouveau dans l’exposer des faits. Les différents articles écrits par d’éminents historiens tels que Daniel J. Sahas et Heribert Busse, sont des travaux remarquables mais vont souvent isoler les sources arabes des sources chrétiennes. Ce mémoire a pour but de compléter ces études, d’établir un lien entre les sources musulmanes et chrétiennes et d’offrir une étude comparée d’un même événement à travers différentes chroniques chrétiennes et musulmanes.
On ne trouvera donc point ici exposés de façon détaillée les faits historiques qui ont permis cette reddition, les grandes réalisations ou les batailles célèbres. Les études classiques des conquêtes de la Syrie-Palestine regorgent de ces informations, et il ne nous paraissait pas intéressant de nous y attarder de façon exhaustive. Ce qui a retenu notre attention, c’est surtout des attitudes, des contradictions, des propos qui révèlent la personnalité des nos auteurs et l’interprétation qu’ils se faisaient du succès de l’Islam triomphant en Terre Saintes. C’est aussi l’image, à la fois des auteurs chrétiens et musulmans, que’ gardent ces derniers des deux protagoniste que sont Sophrone de Jérusalem et du calife rashidun et les divers exposés qu’ils nous font des faits. Je mettrais l’accent sur le fait que cet épisode de l’histoire reste flou et empli de contradictions selon les sources. J’insisterais sur la multitude des versions musulmanes et sur la vision caricaturale que se faisaient ces auteurs chrétiens. Ce qui reste véritablement intéressent c’est de comparer ses sources de façon à ce qu’elle ne soient pas nécessairement antagoniques.


Nous n’allons pas citer toutes les sources musulmanes et chrétiennes dont l’énumération serait trop longue et inutile . Les sources musulmanes doivent être analysés en détail, nous devons savoir qu’il n’y a quasiment pas de hadiths (récits) où l’on trouve une relative unité avec un isnad détaillé. En effet, ces sources nous offrent des épisodes isolés du voyage de ‘Umar en Syrie, elle ne nous donne pas une vision globale et détaillé du départ du calife de Médine jusqu’à Jérusalem. Par voie de conséquence il est intéressent à celui qui souhaite étudier la question, de regrouper les différentes sources musulmanes, qui sont parfois contradictoires, et de les confronter. Cet événement est souvent rattaché à des chroniques parlant des conquêtes, des dynasties régnantes. Nos auteurs musulmans, qui ne sont pas contemporains de ‘Umar, vont glaner des informations et tenter de construire un récit cohérent.
En ce qui concerne les sources chrétiennes, plus particulièrement les sources grecques, il faudra attendre la fin du VIIIe siècle pour trouver le nom de ‘Umar, en tant que conquérant de la ville. Il faut savoir aussi que les témoignages byzantins sur l’arrivée des Arabes à Jérusalem sont rares voir quasi-inexistant excepté celui du patriarche Sophrone qui figure comme l’un des seuls rapports fiables en ce qui concerne l’événement. Ces textes chrétiens vont témoigner des interrogations constantes sur les envahisseurs arabes. Nous allons pouvoir saisir l’évolution de la perception qu’avaient les auteurs sur ce qu’ils nommaient Sarrasins, barbare ou Agarènes (descendant d’Agar la servante d’Abraham). Ainsi, au regard du chrétien, les victoires fulgurantes des Arabes, son expansion rapide, et enfin la conquête de Jérusalem sont autant de signes de la volonté de Dieu pour punir les chrétiens hérétiques du Proche Orient. Au Moyen Age, nos auteurs vont persisté à ne voir « dans cette entreprise du Malin ou du châtiment de Dieu » qu’une punition de leurs péchés. A ce schéma habituel va se développer un autre courant qui voient le calife ‘Umar comme une véritable figure de piété. Ainsi, nous allons le remarquer dans ce mémoire qu’il n’y a pas « une » vision chrétienne opposé à « une » conception musulmane.
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Jamel
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MessageSujet: une partie de mon travail   Histoiographie de la prise de Jérusalem par 'Umar EmptyLun 1 Oct - 17:17

Les premières conquêtes musulmanes hors de la péninsule arabique ont fait coulées beaucoup d’encres chez les auteurs arabes. L’une des plus importantes et des plus célèbres est celle de la Syrie-Palestine au VIIe siècle peu après la mort du prophète Muhammad. A travers ce contexte, les auteurs arabes nous décrivent un peuple réuni par la foi et la volonté d’ouvrir l’Islam au monde : « al futûhat ». C’est d’abord sous le califat d’Abu Bakr As Saddik que la conquête commence. La « terre promise » est prise par les armées musulmanes commandées d’une part par Khâlid ibn Walid puis par Abou Ubayda.

« Futûh al Falestine »

Deux célèbres batailles vont être la clé de voûte de la conquête : Yarmouk et Ajnadayn. Ces dernières vont être largement reprises par l’historiographie arabe, elles marquent la victoire assurée des musulmans face aux armées d’Héraclius. La Syrie est abandonnée par les troupes byzantines. Abou Bakr meurt en 634 et c’est ‘Umar ibn al Khattab, un autre compagnon du Prophète, qui lui succède et prend le titre de « Amir al mu’minin » (commandeur des croyants).
C’est une nouvelle période qui s’ouvre, les musulmans commencent à s’organiser tant au niveau politique que militaire. Il faut pour ‘Umar, qui est à Médine, achever « l’ouverture » en Palestine. Il donne cette charge à Abou Ubayda qui a pour but de faire tomber les derniers bastions byzantins qui ne veulent pas reconnaître l’Islam comme la véritable religion. De ce fait, tout le territoire n’est pas encore sous domination arabe. Certaines villes comme Césarée ou Jérusalem (Aelia) résistent derrière leurs remparts.
Selon la tradition islamique, la conquête de Jérusalem eu lieu pendant l'automne de l'année 636, suite à la bataille décisive sur le Yarmouk qui a eu lieu le 12

du Radjab 15 A.H (le 20 Août 636 p.C). Prétendument, la ville s'est rendue aux arabes après un siège qui a duré plus de 2 ans, la ville est isolée…
Pour reprendre les termes d’Abel dans la conférence de Saint-Étienne : « vous allez croire peut-être que la Jérusalem gréco-romaine touche à sa dernière heure, que le barbare va se jeter sur elle, défoncer ces murailles et les saccager. Il se garde fort bien de se heurter à des remparts. Derrière ces créneaux se cachent sans doute des engins meurtriers, diaboliques, contre lesquels il ne peut rien, qu’il est impossible d’éviter et qui fait mourir sans gloire ».
Il est vrai que les arabes de cette époque n’ont pas connaissance ou n’apprécient guère les affrontements immobiles. Ils n’ont pas connaissance des machines de guerres tel que les Mangonneaux, catapultes, bélistes, hélépoles, béliers et toutes autres machines de siège. Ainsi, ne pouvant pas attaquer, les armées arabes s’installent autour de la ville attendant que l’ennemie s’impatiente, qu’elle manque de vivre, de communication avec les autres villes. Jérusalem est une île au milieu d’un océan arabe.

Ainsi, le siège de Jérusalem à été décrit de différentes manières selon les auteurs arabes et selon les différentes époques. D’un coté certains auteurs diront que `Umar envoya alors Mu`âwiya accompagné d'`Amr ibn al-As pour assiéger la Ville Sainte. D’un autre coté, certains auteurs lient le siège de Jérusalem en la personne unique de Amr, et d’autres diront que le siège a été commandé par Abou Oubaida.










A) D'après Balâdhurî

Balâdhurî reste néanmoins l’une des sources arabes les plus connues en ce qui concerne la première expansion de l’Islam. Il est important d’exposer la vie de cet homme ainsi que son œuvre historique à laquelle nous faisons référence pour comprendre les informations qu’il nous donne sur le siège de Jérusalem.
Dans son ouvrage Les Fondations de l’Islam, Louis-Alfred De Prémare nous dresse une biographie assez claire de la vie de Balhaduri, son parcours, ses œuvres, et son utilité dans l’historiographie musulmane. Ahmad al-Balâdhurî, sur lequel les renseignements biographiques sont peu nombreux, était quasi contemporain de Tabarî [fin du 9e s.]. C’était un mawlâ, « client » non arabe d’une tribu ou d’une famille arabe. Il fit partie, à Bagdad, de la cour littéraire des califes abbassides. Outre une anecdote racontée par lui-même sur sa bonne connaissance du mode d’utilisation du calendrier byzantin permettant de mieux calculer les impôts, il est noté de lui « qu’il était l’un des traducteurs du persan à l’arabe ». Ceci donne à penser qu’il était d’origine persane. Balâdhurî a surtout été connu et utilisé jusqu'à une période récente par son livre Conquêtes des pays (Futûh al-buldân). Cet ouvrage est une référence essentielle pour l’histoire des conquêtes vues du coté arabe. Ce que nous en possédons est une version abrégée d’un travail plus étendu qui ne nous est pas parvenu.
Selon le hadith cité par Balâdhurî, Amr ben al-As a été commandé par Abu Bakr pour conquérir la Palestine; il est dit qu'il assiégea la Palestine quand Abu Bakr était encore en vie. Après sa mort, Amr garda un rôle prépondérant dans la conquête de la région.




Voici un extrait du livre de Balhaduri, Conquêtes des pays (Futûh al-buldân) :
« Après avoir conquis Qinnasrîn et ses alentours en l’an 16 [637 après J.-C.], Abû-Ubayda rejoignit Amr Ibn al-As qui était en train de faire le siège d’Aelia qui est Bayt al-Maqdis. On dit qu’Abû-Ubayda envoya Amr Ibn al-As d’Aelia à Antioche, dont les habitants avaient trahi, pour la reconquérir, puis que Amr revint et resta là deux ou trois jours. »

Nous pouvons noter que pour Balhaduri, sous le Califat d’Abu Bakr, ‘Amr Ibn Al-‘As fut chargé du commandement de l’armée de Palestine ; l’adhésion à l’islam de toute la rive occidentale du Jourdain fut son œuvre. Nous le trouvons déjà dans la bataille de Ajnadayn où l’armée musulmane remporta donc une victoire décisive sur les Byzantins commandés par le propre frère de l’empereur Héraclius. Selon Balâdhurî c’est à partir de Yarmouk que ‘Amr Ibn Al-‘As s’illustre comme un chef militaire efficace. Cependant, Balhaduri, dans les Conquêtes, présente successivement trois brèves versions différentes de l’événement. Le générale qui encercle la ville puis en négocie la reddition avant d’en référer à ‘Umar n’est pas le même partout. En effet, Balhaduri rassemble les différentes hypothèses de ses informateurs antérieures. Nous pourrions même aller jusqu’à dire qu’il compile plusieurs informations glanées sur des auteurs antérieurs même si ces dernières peuvent se contredirent.
Ainsi, il met d’abord en avant le personnage de ‘Amr ibn Al-‘As pour décrire le siège de Jérusalem pour ensuite compléter par le fait que c’est Abû-Ubayda qui est le véritable responsable des opérations. ‘Amr n’est juste qu’un commandant qui obéit aux ordres. La tradition islamique dominante garde l’idée que c’est Abû-Ubayda qui assiégea Jérusalem. D’autres auteurs de la même époque comme Tabarî vont compléter le manque d’informations que nous avons.




B) D’après Tabari

Dans le gros titre du chapitre de Fath Baisan wa-Ajnadayn, Tabari décrit les opérations de Palestine dans la manière suivante:
« De l'est du fleuve de Jordan, Amr expédia Alkama (b. Al-Mudjazziz) à Ghazza, et Mu'awiya b. Abu Sufyan à Qaisariyya. Amr en personne dirigea contre le commandant de Byzance Artabun. Ayant vaincu Artabun dans la bataille de Ajnadayn, Amr envoya Alkama b. Hakim al-Firasi avec Masruq b. Fulan al-Akki à Jérusalem, alors que Abu Aiyub al-Maliki fut envoyé à Ramla. Après la défaite d'Ajnadayn, Artabun battit en retraite vers Jérusalem. D'où il écrivit une lettre à Amr lui demandant de quitter le pays puisque le conquérant de Jérusalem serait, selon les prophéties chrétiennes, un homme nommé ‘Umar. »
A travers cet extrait de Tabari, ‘Amr a véritablement l’image d’un dirigeant qui organise et qui répartit les différentes missions à ces « frères-compagnons » pour achever la conquête de la région. Pour l’auteur il est vu comme l’un des chefs militaire faisant briller l’Islam face à un ennemi totalement dépassé. Nous pourrions presque le comparer à en lire ces quelques lignes au fameux «bras armée d’Allah » qu’est Khâlid Ibn Walid. D’ailleurs Tabari dit dans son histoire des prophètes et des rois que ‘Amr reprend souvent le discours de Khâlid face à l’ennemi :
« Choisis un de ces trois partis : accepte notre religion, ou paie un tribut, ou prépare-toi à la guerre, car les hommes qui sont avec moi aiment la guerre et la mort comme tu aimes le plaisir et la vie ! »
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