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 Encore un métro.

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Ambrine
Junior
Ambrine


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Localisation : Au bord de la Vie...
Date d'inscription : 31/05/2007

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MessageSujet: Encore un métro.   Encore un métro. EmptyLun 5 Nov - 23:53

...


Dernière édition par le Mar 20 Nov - 2:00, édité 1 fois
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itinerant
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MessageSujet: Re: Encore un métro.   Encore un métro. EmptyMar 6 Nov - 0:36

Salaam

Merci de partager ce texte qui décrit des ressentit tellement intenses.

Est-ce le tien Ambrine ?

Salaam
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Pierrot-le-Prof
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Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 15/11/2006

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MessageSujet: Re: Encore un métro.   Encore un métro. EmptyMar 6 Nov - 21:11

Bonjour à toutes et à tous !

C'est en effet d'une belle plume. Publié ainsi, on pourrait presque se prendre au jeu, si jeu il y a, et croire au réel de cette scène. Est-ce le metro qui rend ce tableau si proche de nous ? Wink
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x_cham
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x_cham


Nombre de messages : 4
Date d'inscription : 22/10/2006

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MessageSujet: Re: Encore un métro.   Encore un métro. EmptyMer 7 Nov - 2:24

Salaamou'aleykoum,

Ambrine a écrit:
Ses yeux ne bougeaient ni ne clignaient tandis que des larmes abondantes s’en déversaient. Quelle était cette douleur qui n’avait pas d’origine ? Comment désigner ce poids qui lui oppressait la poitrine sans qu’elle ne fût victime d’aucun accident ? Aucune circonstance ne pouvait expliquer les raisons d’une si violente crise. Et plus l’origine était mystérieuse, plus dure était la consolation…

Du répit ! Du répit !!! C’est tout ce qu’elle désirait. Qu’on la laissa, là, dans son coin, seule, pleurant, gémissant, hurlant s’il l’envie lui prenait, mais qu’on l’a laissa ! Dût-elle pourrir comme un fruit oublié au fond d’un panier ou une gerbe inondée pour des litres d’eau stagnante.

Pourtant, dès le lendemain, il lui fraudait se lever de bonne heure, courir les trains et les métros, faire semblant d’être heureuse, rire avec les autres, affronter ses professeurs, remettre ses devoirs en temps et en heure, passer un coup de fil à sa mère et paraître la plus ordinaire du monde. L’interroger sur son état, la pluie et le beau temps tout en veillant à bien masquer son malaise à elle.

Les rares moments de liberté qu’elle goûtait encore, c’était lorsque, accablée par toutes ces pensées, tiraillée par cette boule au fond de sa gorge, ce poids sur son cœur, elle se trouvait protégée derrière ses murs rouges, seule dans la nuit artificielle qu’elle créait. Elle s’abasourdissait en inondant la pièce dans la musique qui décrivait le mieux son humeur du moment. Sinner Man figurait au panthéon de ses rythmes préférés. Quand la diva entonnait son cri de désespoir, son cœur s’accélérait et la course commençait. Elle aussi courrait, courrait, de la roche vers la rivière, de la rivière vers le Seigneur… Tout au long de cette journée… tout au long de cette vie… et jusqu’où ? Bon-sang ! Jusqu’où courra-t-elle encore avant d’arriver à destination ?! Avant de trouver la paix, le repos de l’âme ?!!!...

Elle s’effondrait, épuisée, fatiguée. Elle n’avait plus de force, plus d’énergie. Un dernier râle. Non, ce n’était pas encore la fin. Non, elle était toujours en vie. Le monde tout autour rugissait. Elle avait peur. Elle avait peur. Elle avait peur. Elle… Elle avait… Elle avait pe...
Peur.

Le monde c’était l’enfer. Tous les jours, elle mourrait et tous les jours, elle ressuscitait. Combien de temps encore durerait son calvaire ? Elle aurait voulu implorer la grâce du Seigneur, mais où était-Il ? Elle l’avait cherché dans la prière. Elle l’avait cherché dans les mosquées, les églises, les terrains vagues, les forêts vierges, les bacs-à-sable, les bars branchés, les pays lointains, les destinations exotiques, les livres sombres, les films noirs. Elle avait cherché bordel ! Elle avait cherché !!!

Pour ne pas dire la Vérité, elle avait appris à tout déguiser. Elle fourmillait d’idées ingénieuses, de pensées modernes, de théories sulfureuses. Tout prenait sens sous ses airs de carnaval. Et tout le monde n’y voyait que du feu. Elle seule savait de quoi il en retournait. De cette mise en scène, de ses mensonges. Elle se souvenait de Marla, oui… « Marla ! La grande touriste ! Son mensonge me renvoyait à mon mensonge… »

Je n’ai plus la force. Qu’on me juge lâche ! Tant pis. Je n’ai vraiment plus la force. Je vais tomber, là, maintenant, dans ce trou. Oui, celui-ci, il me semble très bien pour accueillir ma dépouille. Et je voudrais qu’un essaim de feuilles aux chatoyantes couleurs automnales recouvre ma fosse. Et que le ciel vire au violet, à l’orange, au rose, au rouge ! Oui, je voudrais que saigne le ciel persan tandis que dans ma tombe, une lame percera ma chair. Et je voudrais avaler la terre pour revenir à ma mère. Et je souhaiterais qu’une eau abondante coule lentement dans la terre meule et forme des ravines tout au long desquelles coulera mon âme. Et je voudrais que les fleurs et les arbres me boivent comme le souhaitais le grand Mahmoud Darwich ! Et je fleurirais, bouton d’or sous le soleil caressant du printemps. Une abeille se posera sur l’écrin de mes pétales. Elle me boira, elle aussi, lentement. Et lentement, je deviendrais miel et douceur. Un rêve en coton, une étoile dans le ciel.

Gloire à celui qui fait sortir la rose de la terre la plus noire.

...
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Ambrine
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Ambrine


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MessageSujet: Re: Encore un métro.   Encore un métro. EmptyDim 11 Nov - 19:19

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