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 Abd el-Moumen (m. 1163)

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Abd95
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Abd95


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Date d'inscription : 28/10/2006

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MessageSujet: Abd el-Moumen (m. 1163)   Abd el-Moumen (m. 1163) EmptyLun 12 Nov - 12:06

Salam alaykum

Abu Muhammad Abd al-Mu'min ibn 'Ali ibn Alwi ibn Ya'la al-Kumi,

dit Abdelmoumen Ben Ali

Tagra, près de Tlemcen, vers 495 H [1100 EC] - Ribat al-Fath, djumada II 558 [mai 1163 EC]

Issu de la tribu berbère des Kumya, appartenant à la grande confédération des Zanata, Abd al-Mu'min vécut ses premières années dans l'ombre. Encore jeune, il accompagna son oncle en Ifrikiya pour étudier les sciences religieuses. Vers 511/1117, alors qu'il assistait à un cours dans une mosquée de Bedjaïa, il fit la rencontre du prédicateur Ibn Tumart, dont la personnalité et le message le fascinèrent d'emblée.

Ibn Tumart sut reconnaître les qualités précoces du jeune homme. Il l'invita à l'accompagner sur sa terre natale, dans la région de Tinmillal où, avec quelques compagnons, ils s'efforcèrent de rallier les tribus environnantes à la pratique d'un Islam purifié (514/1120). Depuis leur ribat, les "partisans de l'Unicité divine" (al-Muwwahidun, en français les "Almohades") comme ils se faisaient appeler, entrèrent bientôt en conflit ouvert avec la dynastie almoravide qui contrôlait le pays. Ibn Tumart devait d'ailleurs mourir au cours du siège infructueux de Marrakech (524/1130). Son principal adjoint, Abu Hafs Umar Inti (1090-1175), assuma alors la régence. Trois ans plus tard, après avoir stabiliser la situation, il fit reconnaître -un peu à la surprise générale- Abd al-Mu'min comme le nouveau chef du mouvement. A trente-trois ans, Abd al-Mu'min reçut l'allégeance des clans et tribus des environs. Auparavant il avait épousé une femme de la région.

Plutôt que d'attaquer frontalement leurs adversaires Almoravides, les Almohades choisirent de pratiquer une politique de contournement et d'encerclement. A coup d'opérations de guérilla, et en prenant bien soin d'éviter les batailles rangées, ils s'assurèrent d'abord le contrôle du Sus et du wadi Dar'a. Puis ils investirent les vallées du Grand Atlas, du Moyen Atlas et du Tafilalt (1140). La mort de l'émir almoravide Ali ibn Yusuf en 537/1134 avait privé la dynastie chancelante d'un homme fort. Sans s'avancer dans les plaines, les Almohades longèrent la crête de l'Atlas et débouchèrent dans le massif de Djabala et la région de Taza, coupant en deux les possessions ennemies (1141). En 539/1145, ils infligèrent une série de revers humiliants aux Almoravides. Cette année-là en effet ils leur prirent Tlemcen, puis Oran, et ils éliminèrent le capitaine catalan Reverter qui commandait l'unité d'élite de leur armée. Désormais l'acte final pouvait être joué. Wadjda (Oujda), Adjarsif et Fas (Fès) capitulèrent en 1146. L'année 1147 vit la conquête de la plaine centrale, avec Makhnas (Mekhnès), Sali (Salé) et finalement Marrakush (Marrakech, mars 1147), l'ultime bastion. Une guerre inexpiable venait de prendre fin, après plus de vingt ans d'hostilités, marquées de part et d'autres par de terribles massacres.

Savourant son triomphe, Abd al-Mu'min, qui avait mener ses armées de main de maître, s'installa dans l'ancienne capitale. Il prit le titre de prince des croyants (amir al-mu'minin). Au cours de son règne il allait considérablement embellir la cité, faisant notamment ériger une nouvelle grande mosquée, la Djami al-Kutubiyyun, dont l'imposant et austère minaret domine encore aujourd'hui l'horizon. Entouré d'une équipe de secrétaires compétents, il allait poser les bases du système gouvernemental marocain (Makhzan).

Mais il n'était pas question pour Abd al-Mu'min de s'arrêter-là. Il entendait notamment assurer sa domination sur l'Andalousie, qui avait jadis appartenu aux Almoravides et qui était maintenant autonome de facto. Une Andalousie qui de plus se trouvait sérieusement menacée par l'avancée chrétienne. Avant même que ne tombe Marrakech, il avait donc fait armer une flotte imposante placée sous le commandement de l'amiral Ibn Maymun. Celle-ci était parvenu à s'emparer de Cadix (540/1146). Des forces almohades venues d'Afrique avaient alors pu débarquer et, en 1147 elles s'étaient emparées de Niebla, Silves, Beja, Badajoz, Mertola et Isbiliya/Séville.

Pendant ce temps, Abd al-Mu'min concentrait son attention sur l'Est. En 1151 il débuta une grande campagne militaire et, à la tête de 200.000 hommes, s'avança à travers le Maghreb central et oriental et conquit les places fortes des Hammadides. Djazayr/Alger fut prise sans coup férir, Bedjaïa suivit dans la foulée et la Kal'a des Banu Hammad également (1152). Une bataille rangée remportée sur les nomades Hilaliens dans la région de Sétif lui permit de poursuivre son avance. Il prit ainsi Tunis aux Zirides en 554/1159. Les villes de la côte, dont beaucoup étaient contrôlées par les princes chrétiens normands de Sicile furent enlevées les uns après les autres en 555/1160 : Al-Mahdiyya Sousse, Kayrawan/Kairouan, Sfax, Gabès. Il s'avança même jusqu'à Tarablus/Tripoli sur les rivages de la Petite Syrte. Il laissa ensuite son fidèle Abu Hafs Umar Inti comme régent de ce vaste ensemble et regagna le Maghreb occidental.

Abd al-Mu'min tourna alors son regard vers l'Espagne. Granata/Grenade était tombée en 1153 et, désormais, les Almohades ne faisaient plus face à des pouvoirs musulmans rivaux mais aux seuls Etats chrétiens. En 552/1157, ils avaient d'ailleurs repris Almeria aux Aragonais. Cela les mit en contact avec le royaume de Murice contrôlé par l'islamo-chrétien Ibn Mardanis qu'il fallait amener à résipiscence avant de s'attaquer de front aux Aragonais et aux Castillans. En 1161, l'émir débarqua donc en personne sur l'îlot de Gibraltar afin de superviser la conduite des opérations. Ses soldats réussirent un coup d'essai contre Jaen et bâtirent les chrétiens près de Badajoz, mais leur chef se rendit vite compte que la reconquête de l'Espagne toute entière allait nécessiter des moyens autrement plus ambitieux que ceux dont il disposait. Il retraversa donc le détroit et passa l'année 1162 à fourbir ses armes. Un camp militaire gigantesque fut édifié en face de Sali, le Ribat al-Fath ("camp de la victoire"). Mais la grande expédition n'eut finalement pas lieu. Au début de l'année l'émir tomba malade et il mourut au printemps. Son corps fut ramené à Tinmallal pour y être enterré à côté de celui d'Ibn Tumart. Abu Yak'ub Yusuf, le fils qu'il avait nommé principe héritier dès 549/1154 lui succéda sans difficulté. En 1167 ce dernier prendra le titre de calife et gouvernera désormais son empire depuis l'Espagne.
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