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 L'Orientalisme de Edward Said

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Antony
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MessageSujet: L'Orientalisme de Edward Said   L'Orientalisme de Edward Said EmptyJeu 9 Nov - 12:03

Bonjour

Je souhaite prendre la température de cette lecture par des musulmans. Que pensent-ils de l'auteur en général ? De sa théorie de sa création de l'orientalisme comme arme de domination etc...

A priori, la lecture de cet ouvrage ne m'a pas paru essentielle et incontournable. Certains ratés montrent une vision partielle des études orientalistes à cause 'une trop politisation des situations moyen-orientales. Exemple, Saïd n'incrimine jamais l'Allemagne qui est pourtant le réseau intellectuel orientaliste le plus développé. il s'en protège en disant que l'Allemagne n'a jamais colonisé mais est-ce un argument suffisant pour l'ôter du débat sur l'orientalisme ?
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Antony
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MessageSujet: Re: L'Orientalisme de Edward Said   L'Orientalisme de Edward Said EmptyLun 13 Nov - 2:46

Bonsoir

bon j'essaierais de mettre un lien ou une courte biographie avec des extraits pour qu'on puisse en parler. Je m'en occupe cette semaine.
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Antony
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Nombre de messages : 53
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MessageSujet: Re: L'Orientalisme de Edward Said   L'Orientalisme de Edward Said EmptyLun 13 Nov - 17:33

Bonjour

Voilà déjà un texte que l'on peut lire au sujet de cet ouvrage. Beaucoup d'éloges et très peu de critiques, je suis pourtant tenté de reposer ma question sur l'école allemande totalement occultée par Saïd alors même que c'est le fief de l'orientalisme savant à partir de la fin du XIXe siècle. L'aspect sentimental avec lequel Saïd traite de l'orientalisme l'incite à regarder deux types de situation :

- La situation primaire des premiers savants et des poètes européens mais surtout français au début du XIXe siècle

- La colonisation et les protectorats nourris par l'idéologie romantique de ces premiers savants et poètes

Voilà donc un Edward Saïd qui ne prévoit pas l'indépendance ou la relative dépendance des travaux allemands sur les politiques orientalistes adoptées au Moyen-Orient.

Le texte : http://www.peripheries.net/g-said.htm#oriental

Si l’usage fait de l’Orient par les savants et par les poètes est différent, la rencontre véritable n’a lieu ni pour les uns ni pour les autres. "L’orientalisme repose sur l’extériorité, c’est-à-dire sur ce que l’orientaliste, poète ou érudit, fait parler l’Orient, le décrit, éclaire ses mystères pour l’Occident." Les habitants des contrées étudiées sont réduits à des "ombres muettes", à des "types". Jamais la parole ne leur est donnée. En exergue, Edward Saïd a placé ces mots de Karl Marx: "Ils ne peuvent se représenter eux-mêmes; ils doivent être représentés." Sans oublier la non-réciprocité de l’orientalisme: personne n’imagine qu’il puisse y avoir en Orient une école "occidentaliste"...
Pour Saïd, "l’orientalisme a plus de valeur en tant que signe de la puissance européenne et atlantique sur l’Orient qu’en tant que discours véridique sur celui-ci." Car c’est bien de pouvoir qu’il s’agit: "Les représentations ont des fins.". L’orientalisme, note-t-il, est à la fois un aspect du colonialisme et de l’impérialisme. Il est un "discours", une manière d’agir sur l’Orient, et même de le créer: "Le savoir sur l’Orient, parce qu’il est né de la force, crée en un sens l’Orient, l’Oriental et son monde." Ce qu’Edward Saïd étudie, c’est "un noeud de savoir et de pouvoir qui crée "l’Oriental" et en un sens l’oblitère comme être humain".
Les Orientaux sont perçus comme des masses grouillantes, dont nulle individualité, nulle caractéristique personnelle ne se détache. Tous les phénomènes observés au sein de leurs sociétés sont expliqués par le fait qu’ils sont des "Orientaux". "Si un Arabe est joyeux, ou s’il ressent de la tristesse à la mort de son enfant ou de son père, s’il ressent les injustices ou la tyrannie politique, ces sentiments sont nécessairement subordonnés au simple fait, nu et persistant, qu’il est un Arabe." Ou mieux, au "retour de l’islam", sésame explicatif universel: "L’histoire, la politique, l’économie ne comptent pas." Saïd évoque les travaux de Gibb, un orientaliste anglo-américain du vingtième siècle, et remarque qu’il paraît à Gibb "hors du sujet d’indiquer si les gouvernements "islamiques" dont il parle sont républicains, féodaux ou monarchiques".

"Leur enseigner la liberté"
L’orientalisme énonce des généralités, développe une conception monolithique, figée, "essentialiste et idéaliste", de l’Orient; il n’inscrit pas les sociétés qu’il étudie dans un processus dynamique de développement ou de continuité historique: "Il est vain de chercher dans l’orientalisme un sens vivant de la réalité humaine ou même sociale d’un Oriental: un habitant contemporain du monde moderne." C’est sous la plume de Chateaubriand que Saïd trouve la première mention d’une idée totalement fausse, mais promise à une grande carrière, celle de l’Europe qui enseigne à l’Orient ce qu’est la liberté: "La liberté, ils l’ignorent; les propriétés, ils n’en ont point; la force est leur Dieu. Quand ils sont longtemps sans voir paraître ces conquérants exécuteurs des hautes justices du ciel, ils ont l’air de soldats sans chef, de citoyens sans législateurs, et d’une famille sans père." Les conclusions en sont vite tirées: "Au dix-neuvième et au vingtième siècle, en Occident, on est parti de l’hypothèse que l’Orient avec tout ce qu’il contient, s’il n’était pas évidemment inférieur à l’Occident, avait néanmoins besoin d’être étudié et rectifié par lui."
Au moment de l’expédition d’Égypte, Bonaparte embarque avec lui une cohorte d’orientalistes. Ils constituent "l’aile savante de l’armée", au service d’un projet encyclopédique. "Il n’y a pas de parallèle plus éclatant, dans l’histoire moderne de la philologie, entre la connaissance et le pouvoir que dans le cas de l’orientalisme." Dès ce moment, les orientalistes mettront leur savoir au service de l’Occident conquérant. Aucun ne choisira jamais l’autre camp. Saïd décrit d’ailleurs la répugnance et le mépris singuliers qui habitent ces savants pour l’objet de leurs études, attitude qui perdure parfois jusqu'à nos jours: en 1967, Morroe Berger, professeur à Princeton, président de la Middle East Studies Association, affirmait noir sur blanc dans un article que son champ d’études "n’était pas le foyer de grandes réalisations culturelles" et ne le serait sans doute pas dans un proche avenir. Il le jugeait parfaitement ingrat "pour un savant qui s’intéresserait au monde moderne"...
2. La réalité humaine est indivisible
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L’analyse de l’orientalisme comme système de pensée et de représentation, révélateur de la façon dont l’Occident a, dans l’histoire, appréhendé et traité l’Autre, est si décourageante, qu’Edward Saïd en vient à s’interroger tout simplement sur la validité du découpage de la réalité en blocs distincts et forcément opposés. C’est là, dit-il, la principale question intellectuelle soulevée par l’orientalisme:
"Peut-on diviser la réalité humaine - en effet, la réalité humaine semble authentiquement être divisée - en cultures, histoires, traditions, sociétés, races même, différant évidemment entre elles, et continuer à vivre en assumant humainement les conséquences de cette division? Par là, je veux demander s’il y a quelque moyen d’éviter l’hostilité exprimée par la division des hommes, peut-on dire, entre "nous" (les Occidentaux) et "eux" (les Orientaux). Car ces divisions sont des idées générales dont la fonction, dans l’histoire et à présent, est d’insister sur l’importance de la distinction entre certains hommes et certains autres, dans une intention qui d’habitude n’est pas particulièrement louable."

Orient-Occident, "des menottes forgées par l’esprit"
Les distinctions ne restent en effet pas longtemps les simples constats qu’elles se prétendent au départ. Très vite, elles se mordent la queue: "Quand on utilise des catégories telles qu’"Oriental" et "Occidental" à la fois comme point de départ et comme point d’arrivée pour des analyses, des recherches, pour la politique, cela a d’ordinaire pour conséquence de polariser la distinction: l’Oriental devient plus oriental, l’Occidental plus occidental, et de limiter les contacts humains entre les différentes cultures, les différentes traditions, les différentes sociétés."
Cette polarisation, qui produit fatalement des déformations et des falsifications, résulte de cette manie de "l’opposition binaire", véritables "menottes forgées par l’esprit". Saïd, lui, voit les choses différemment. Il juge l’opposition entre Orient et Occident non seulement "hautement indésirable", mais aussi "erronée". "L’Orient n’est pas un fait de nature inerte. Il n’est pas simplement là, comme l’Occident n’est pas non plus simplement là." L’analyse qu’il fait de l’orientalisme montre bien à quel point l’Orient est, en effet, une création active de l’Occident. Il rappelle que l’espace objectif est moins important que la signification dont on le charge. C’est, dit-il, ce que montrait Gaston Bachelard dans La Poétique de l’espace.
"L’idée qu’il existe des espaces géographiques avec des habitants autochtones foncièrement différents qu’on peut définir à partir de quelque religion, de quelque culture ou de quelque essence raciale qui leur soit propre est extrêmement discutable." Le découpage géographique lui-même ne peut être qu’arbitraire. Où placer les frontières? "L’ordre dont l’esprit a besoin est atteint grâce à une classification rudimentaire; mais il y a toujours une part d’arbitraire dans la manière de concevoir les distinctions entre objets; ces objets mêmes, quoiqu’ils semblent exister objectivement, n’ont souvent qu’une réalité fictive. Des gens qui habitent quelques arpents vont tracer une frontière entre leur terre et ses alentours immédiats et le territoire qui est au-delà, qu’ils appellent "le pays des barbares". Dans une certaine mesure, les sociétés modernes et les sociétés primitives semblent ainsi obtenir négativement un sens de leur identité." Il appelle cela la "dramatisation de la distance".
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Abd95
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Abd95


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MessageSujet: Re: L'Orientalisme de Edward Said   L'Orientalisme de Edward Said EmptyMer 13 Déc - 22:46

As salam aleykum

L'ouvrage d'Edward Saïd a été très salutaire, au sens où il a asticieusement désamorcé ces mécanismes de projections que les Occidentaux ont depuis toujours utilisé dans leur tentative de définition de l'autre, mécanismes d'autant plus puissants qu'ils étaient implicites et intériorisés.

Pour autant, et à l'instar de Sartre dans "De la question juive", Saïd finit presque par réduire l'oriental à une sorte de "figure fantasmée", sans absolument aucune réalité, n'existant jamais que dans le regard de l'observateur ...

C'est vrai juste jusque à un certain point, mais, n'est-ce pas, à terme une façon d'empêcher la prise en compte de toute l'altérité ? Or, ces altérités ont non seulement une réalité patente et mais encore sont la cause de nombreux phénomènes sociaux et politiques indéniables ... et c'est ce qui fait d'ailleurs tout leur intérêt
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MessageSujet: Re: L'Orientalisme de Edward Said   L'Orientalisme de Edward Said Empty

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