Les courtes chroniques de Reza Issack

Senior Nombre de messages : 526 Date d'inscription : 04/10/2006

Reza Issack a écrit:: Tu t’arrêtes trop

Sois comme le temps. Ne t’arrête jamais. Bouge. Lève-toi. Marche. Travaille. Fonce. Ne vas pas vite mais ne sois pas lent non plus. Avance d’un pas mesuré, pondéré. Que chaque mouvement soit une réflexion, un calcul. Chronomètre ton action, fertilise tes heures. Ne pas s’arrêter ne veut pas dire ne pas se reposer, ne pas souffler, ne pas se décompresser. Même quand tu dors tu ne t’arrêtes pas, en fait. Le problème c’est quand tu perds ton temps, quand tu t’arrêtes dans ta tête pour stagner, pour reculer, pour étaler tes limites. Désorganisé à l’intérieur, tu te perds à l’extérieur. Ton mental est dans un labyrinthe. Tu dysfonctionnes. Tu patauges dans l’approximatif alors que le Bien-aimé Muhammad (pssl) affirme que “la certitude est une croyance complète”.

La réussite se trouve dans l’action et non des mots. Tu es ce que tu dis. Une phrase, un mot suffit pour dessiner ton intelligence. Tes limites, ta stérilité, ta petitesse, tout se voit dans ton verbe. Celui qui s’attarde sur des détails, qui fait de l’inutile son essentiel, qui ignore sa propre ignorance, qui interroge au lieu de s’interroger et qui parle comme un connaisseur, un expert ou une autorité, il est, en fait, un névrosé qui freine sa vie et celle des autres. Il s’arrête trop quand il critique trop. “Nous discutions vainement avec des amateurs de disputes” (74:45). Evite-le. “Ne restez donc pas en compagnie de ceux qui se moquent tant qu’ils ne discutent pas sur un autre sujet” (4:140).

Tu as une vie, tu n’as qu’une vie. Il faut la fructifier et non en faire un désert aride. Tu auras à répondre à ta vie. Qu’en as-tu fait? Le Saint Prophète (pssl) a dit que des quatre faits dont nul ne pourra s’éloigner avant d’avoir rendu compte il y a celui-là: “Sa vie: comment l’a-t-il passée?”(Tirmidhi). Combien de temps as-tu gaspillé? Quand tu vas chez quelqu’un pour bouffer ses heures, quand tu paralyses un travail, quand tu parles pour ne rien dire ou pour accabler la conscience d’autrui, quand tu tournes en rond ne sachant quoi faire, c’est que tu t’es arrêté. Tu n’es plus productif. Le Messager (pssl) nous demande: “Considère cinq chose savant cinq autres: votre jeunesse avant que vous ne deveniez vieux; votre santé avant que vous ne tombiez malade; votre richesse avant que vous ne deveniez pauvre; votre temps libre avant que vous ne soyez affairés; et enfin, votre vie avant que vous ne mourriez”(Tirmidhi). Celui qui perd son temps endort la sève de sa jeunesse, fragilise sa santé, s’appauvrit, s’enchaîne, se suicide à petites doses.

Surtout n’arrête jamais de prier. Mais quand tu pries arrête tout. Ne prie pas en oubliant Dieu. Quand tu es avec Lui, ne pense qu’à Lui. Ne fais pas de la prière qu’un acte corporel en laissant sommeiller l’esprit. C’est l’absence en la Présence. C’est de la négligence. “Malheur à ceux qui prient tout en étant négligeant dans leurs prières…” (104 :4)

Désormais rivalise avec le temps. Pour chaque seconde que tu perds, il prend une heure d’avance sur toi. Aussi longtemps que ton coeur ne s’arrête pas, n’arrête pas…

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Reza Issack a écrit:: Ton professeur

Il t’arrive de penser à ton passé, à ton enfance, à ton école, à tes camarades de classe, à tes professeurs, à ton janab. Il y a des souvenirs qui, peut-être, t’irritent encore; d’autres qui te rendent nostalgique, car c’était le bon vieux temps, le temps de l’insouciance, le temps où ton problème n’était pas ton problème. A cette époque-là, d’autres se faisaient du souci pour toi. Ils avaient peur pour toi, pour ton avenir. Ils voulaient t’éduquer, t’instruire, te discipliner pour la vie, te faire réussir. Parmi il y avait ton professeur, ton janab. Il était sérieux, sévère, dur. Il te donnait des explications, il te donnait des devoirs. Il te punissait parfois. Il se faisait craindre. Parfois tu le fuyais, parce que tu ne l’aimais pas. Tu ne réalisais pas qu’il était un maillon important dans la chaîne de ta vie. Cet homme, cette femme, faisait partie de ton quotidien. Il, ou elle, était une partie ignorée de toi. Le Bien-aimé Muhammad (pssl) a dit: «Honorez vos enfants et soignez bien leur éducation». L’éducation, le meilleur moyen de réussir sa vie.

L’éducateur, Le professeur, l’enseignant, le pédagogue. Le bienfaiteur par excellence. Il aiguise ton esprit. Il t’apprend à faire la différence, à analyser. Il te fait comprendre, il te mûrit, il te tient par la main, il t’accompagne, t’aiguille. Un autre papa, une autre maman. C’est la patience. Il est la récompense de ta récompense. Uqba Al Ansari rapporte ces propos du Prophète Muhammad (pssl): «celui qui montre la voie d’une bonne action a l’égal du salaire de celui qui la fait» (Muslim).

Lis. Apprends. Ne néglige pas tes devoirs. Suis les conseils de ton professeur. Respecte-le. Tout ce qu’il fait c’est dans ton intérêt. Coopère avec lui. Dialogue avec lui. C’est un vrai ami, terre-à-terre. Ta réussite c’est son succès. Ton échec c’est sa déception. Il est la discipline. Il est la mémoire. Ce qu’il te donne en une phrase a plus de valeur que le salaire qu’il reçoit. Un professeur n’a pas de prix. Il t’offre la connaissance. Il t’affame intellectuellement pour mieux remplir ton ventre. «Et dis: Seigneur! Donne-moi encore plus de savoir» (20:14). Pour que tu aies, accepte ce qu’on te donne. Le savoir, l’intelligence, c’est un cadeau inestimable. «Est-ce que ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ont la même valeur?» (39:9). Mais faut-il aussi que, toi, tu fasses preuve d’obéissance, que tu fasses l’effort. «Dieu ne change pas l’état d’un peuple que s’ils changent ce qu’il y a en eux-mêmes» (13:11).

Généralement, l’enseignant mène une vie modeste. Il est simple. Il n’est pas riche mais il t’enrichit. Aujourd’hui tu es un adulte. Ton professeur a pris sa retraite. Il a vieilli. Il ne se rappelle peut-être pas de toi. Rappelle-toi de lui, toi. Va vers lui. Honore-le. Selon Anas, le Messager d’Allah (pssl) a dit: «Toutes les fois qu’un jeune honore un vieillard à cause de son âge, Dieu lui suscitera plus tard quelqu’un pour l’honorer dans sa vieillesse». Sois particulièrement reconnaissant envers celui ou celle qui t’a enseigné la religion. «Dieu élèvera de plusieurs degrés ceux d’entre vous qui auront cru et qui auront reçu le savoir» (58:11). L’Éducateur de l’Humanité (pssl) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux choses avec lesquelles vous ne vous égarerez jamais après moi: le Coran et ma Sunna».

Même si un jour tu atteins le sommet du succès, n’oublie jamais la base que fut ton professeur.

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