Muhammad Ikbal, dit Allama Ikbal
(Sialkot, 1294 [1877] – Lahore, 1357 [1938])
Juriste, philosophe, historien, poète et écrivain de langue anglaise, persane et urdu.
Diplomé de l'Université de Lahore, il étudia en Europe (1905-1908) et se spécialisa dans l'histoire intellectuelle de l'Orient ("Le développement de la métaphysique persane", thèse publiée en Allemagne en 1908). De retour dans sa patrie il devint l'une des grandes figures (puis le président) de la Muslim League, organisation fondée en 1906 afin de défendre les droits des musulmans de l'Inde anglaise.
Toute sa vie il fut convaincu que le succès du monde musulman passait par un renouveau de la foi et de la pensée religieuse (Six cours sur la reconstruction de la pensée religieuse de l'Islam, 1930). Grand poète mystique, dans la lignée de Rumi, il est l'auteur de plusieurs recueils qui ont largement contribué à établir sa renommé en Inde et ailleurs :
Tarana i-Hind ("Hymne à l'Inde", 1903)
Asrar e-khudi ("Les secrets de l'être", 1915)
Romuz e-bikhudi ("Mystères de l'existence", 1918)
Bang e-dara ("La cloche du départ", 1924)
Payam e-Mashrik ("Le message de l'Orient", 1924)
Zabur e-adjam ("Psaumes persans", 1927)
Djavid nama ("Le Livre de Djavid", 1932)
Bal e-djibrail ("Les ailes de Gabriel", 1935)
Zarb i-Kalim ("La route de Moïse", 1936)
Armughan e-Hidjaz ("Le don du Hidjaz", 1938)
Toute sa vie, Muhammad Ikbal ne cessa de vouloir établir des ponts entre le passé de l'Islam et son avenir, mais également entre le monde musulman et les mondes non-musulmans.
L'Etat du Pakistan a spécialement honoré celui qu'il considère comme son père spirituel.