L'orientalisme : la tradition néerlandaise

Reinhardt Dozy

(Leiden, 1820 - idem, 1883)
Etudiant puis professeur à l'Université de Leyde (1850), il contribua à faire de cette institution le centre d'attraction de l'orientalisme européen. Polyglotte, spécialiste incontesté de l'histoire islamique (et en particulier de l'histoire andalouse), il réalisa également de nombreuses traductions d'œuvres originales.

Œuvres majeures : Recherches sur l'histoire et la littérature de l'Espagne pendant le Moyen âge (1849) ; Histoire des Musulmans d'Espagne, jusqu'à la conquête de l'Andalousie par les Almoravides, 711-1110 (1861) ; Les Israélites de La Mekke (1864) ; Supplément aux dictionnaires arabes (1877-1881) ; Essai sur l'histoire de l'islamisme (1879) ; Recherches sur l'histoire politique et la littérature de l'Espagne pendant le moyen-age (1881).
Traductions : L'Histoire des Almohades d'al-Marrukshi (1847) ; Analectes sur l'histoire et la littérature des Arabes d'Espagne (1855) ; La Description de l'Afrique et de l'Andalousie par al-Idrisi (1866).


Michael Jan de Goeje

(Dronrijp, 1836 – Leiden, 1909)
Philologue, historien et traducteur néerlandais. Elève de Reinhardt Dozy, Michael Jan de Goeje lui succéda comme professeur de littérature arabe à l'Université de Leyde/Leiden (1883-1906). Grand collectionneur de manuscrits anciens, qu'il alla quérir à travers le monde, il traduisit et édita l'immense "Chronique" d'al-Tabari, ainsi que la "Géographie" d'Al-Idrisi. Il présida également le Congrès international des Orientalistes qui se tint à Alger en 1905 et supervisa la première édition de la monumentale Encyclopédie de l'Islam (qui ne fut achevée qu'en 1935). Très écouté, en particulier des administrateurs coloniaux et des théologiens chrétiens, il eut une grande influence sur le développement de l'islamologie européenne.

Œuvres majeures : Fragmenta historicorum Arabicorum (1869-1871), Bibliotheca geographorum Arabicorum (1870-1894).
Traductions : "La Chronique" de Tabari (1879-1901), "Les Biographies" d'Ibn Qutayba (1904), "Les Voyages" d'Ibn Jubay (), "Description de l'Afrique et de l'Asie" d'al-Idrisi, Le "Diwan" de Muslim ibn al-Walid.


Christiaan Snouck Hurgronje

(Oosterhout, 1857- Leiden, 1936)
Etudiant en théologie à l'université de Leiden (Leyde), il y étudia l'arabe et se spécialisa dans l'orientalisme et en particulier dans l'étude de l'islam des origines. Nommé professeur auprès de l'Ecole normale chargée de former les administrateurs civils des colonies néerlandaises (1880), il effectua un voyage en Arabie en prenant l'identité d'un musulman (1884-1885). Quelques années plus tard il fut nommé aux Indes néerlandaises, pays où il demeura entre 1889 et 1906. Il joua un rôle important en tant que conseiller du gouvernement pour les affaires indonésiennes, en particulier durant la guerre d'Aceh. Revenu au Pays-Bas il prit la tête de la chaire d'arabe à l'Université de Leiden (1906) avant de devenir chancelier de l'Université (1922-1927).

Œuvres majeures : Les Réjouissances de La Mekke (thèse sur le pèlerinage, 1884) ; La Mekke (1888-1889) ; Les Acehnais (1894) ; L'Islam et le problème racial (1922) ; Souvenirs (1923-1927) ; Conseils au gouvernement (1957-1963, posth.).


Arent Jan Wensinck

(Aarlanderveen, 1882 – Leiden, 1939)
Etudiant en théologie à l'Université d'Utrecht, spécialiste du syriaque, il s'orienta vers l'étude de l'arabe et suivit les cours de De Goeje et Snouck Hurgronje à l'Université de Leiden. Nommé professeur dans cette même université, il succéda à Hurgronje en 1927 comme titulaire de la chaire d'islamologie. Il s'intéressa en particulier au développement des rituels du culte musulman qu'il tenta de replacer dans le temps long de l'histoire religieuse du Moyen-Orient.

Oeuvres : Mohammed en de Joden te Medina (1908) ; Le credo islamique (1931) ; Concordances et indices de la tradition musulmane (6 vols., 1936-1971) ; La pensée de Ghazali (posth., 1940).