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 Aslan Maskhadov (1/3)

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Abd95
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Abd95


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MessageSujet: Aslan Maskhadov (1/3)   Aslan Maskhadov (1/3) EmptyVen 19 Jan - 2:51

Aslan Maskhadov (1/3) 018147


Shahid Aslan Alievitch MASKHADOV

Date de naissance : 21 septembre 1951 apr. J.-C. (19 Dhu al-Hijjah 1370 H.)
Lieu de naissance : Shakoï/Shakaï, près de Karaganda, République Socialiste Soviétique du Kazakhstan, URSS.
Date de décès : 8 mars 2005 apr. J.-C. (26 Muharram 1426 H.)
Lieu de décès : Doïkour-Aul (anciennement Tolstoy-Yurt), district de Grozny, république de Tchétchénie-Ichkérie.

Situation familiale : Lui et son épouse (depuis 1968) Kusama ont eu deux enfants ; une fille Fatima et un fils, Anzor, né en 1975, qui a lui même un fils né le 4 mai 1994 et prénommé Shamil. En 1999 sa femme et sa fille ont été placées en résidence surveillée par les Russes en Ossétie du Nord. Anzor a été accueilli en Malaisie par le P.-M. Mohammad Mahathir avant de s’installer en Turquie puis à Dubaï. Depuis 2003, l’ensemble de la famille Maskhadov s’est installée à Bakou, en Azerbaïdjan d’où Anzor continue à œuvrer pour la cause en produisant films et œuvres documentaires sur le conflit tchétchène.

Aslan Maskhadov avait également trois frères ; Lechi, né en 1936 ; Lyoma né en 1949 et Aslanbek ainsi qu'une sœur, Jozvan-Buchu, née en 1937. Aslanbek est mort au combat en février 2002, Lechi, Lyoma et Jozvan ont été kidnappés en décembre 2004 avec d’autres membres de la famille Maskhadov, victimes de la barbarie russe. Ils ne seront relâchés que sous la pression de gouvernements étrangers.

Sa famille ayant été déportée comme l’ensemble du peuple tchétchène au début de l’année 1944 sur l'ordre de Staline, c’est dans un camp de réfugiés kazakh que naît Aslan Maskhadov. Ses ancêtres appartiennent au clan (teip) montagnard des Alleroï (ou Yaliroï), que les Russes avaient déporté dans la plaine du Terek au 19e siècle en punition de sa résistance opiniâtre. Aslan a déjà six ans lorsqu’en 1957 lui et les siens regagnent leur village natal de Zebir-Yurt (dans le district très russifié de Nadterechnii). Epuisés par ces aléas, ces parents déjà âgés meurent alors qu’il est encore jeune.

A l’issue de son service militaire (1969), il se lance, comme beaucoup de ses compatriotes, dans la carrière des armes. D’abord étudiant au collège d’artillerie de Tbilissi (Géorgie), d’où il sort diplômé en 1972 après trois années d'études. Il est envoyé en garnison dans la province sibérienne de l’Oussouri où il restera basé jusqu'en 1978. Diplômé avec les honneurs de l’Académie militaire Kalinine de Leningrad en 1981, il se retrouve ensuite en poste à Szeged, ville hongroise, où il demeure de 1982 à 1986 au sein du groupe d'armées Sud. Au terme de cette période, il commande un régiment d’artillerie puis fait office d'adjoint du commandant de la 7e division d'artillerie basée en Lituanie. En janvier 1991, il contribue à la répression des émeutes indépendantistes qui ont éclaté dans Vilnius et il participe à l’assaut donné contre le poste TV des rebelles, un acte pour lequel il exprimera plus tard des regrets publics. Président de l'Assemblée des officiers de sa division, il entre en conflit avec le nouveau commandant de celle-ci, le général Frolov, qui doit superviser le transfert des troupes russes vers Leningrad (1992).

Conscient que son pays natal a besoin de professionnels comme lui, et parvenu au grade de colonel de l’armée rouge, point d’orgue de sa carrière, Aslan Maskhadov décide de vendre l’appartement qu’il occupe et de se faire verser dans la réserve pour pouvoir regagner la Tchétchénie, alors en pleine effervescence nationaliste, il a quarante et un ans, nous sommes en septembre 1992.

Comme il s'est rapidement lié d'amitié avec le général-président Doudaev, un homme dont le parcours est quasi identique au sien et qui admire sa droiture morale et son dévouement à la cause nationale, il reçoit immédiatement d’importantes responsabilités. D’abord chef de la Défense civile et sous-chef d'état-major (décembre 1992), il est fait chef d’état-major par intérim (novembre 1993) puis chef d’état-major en titre (au mois de mars 1994 après le renvoi du précédent titulaire, le général Vishkhan Shakhabov) et finalement ministre de la Défense en juillet 1994. Devenu le principal conseiller militaire de Dudaev il lui apporte un soutien sans faille, et tout d'abord dans sa lutte victorieuse contre les tentatives de déstabilisation menées par l'opposition pro-russe à partir de l’été 1993. A plusieurs reprises en 1994 les hommes du président doivent intervenir contre des tentatives locales d’insurrections. La population russophone, majoritaire à Grozny et dans les plaines du Nord, quitte massivement le pays tandis que s’infiltrent les premiers soldats russes. La situation se tend insensiblement jusqu’au jour fatidique du 10 décembre 1994 lorsque, constatant l’inefficacité de leurs opérations commandos précédentes , les généraux russes se décident à employer les grands moyens. Plusieurs colonnes, comptant au total sept cents chars, pénètrent lentement dans le pays, du nord, de l’est et de l’ouest et convergent vers Grozny pour mettre un terme à l’expérience indépendantiste. Vingt-trois mille soldats russes, épaulés par 1.500 hommes des forces spéciales ouvrent la marche. Le long des convois, des milliers de manifestants tentent de s’interposer pacifiquement. Les partisans de Doudaev laissent faire et s’organisent. Toute la population s’arme de bric et de broc ; les stocks de l’armée soviétique qui ont été pillés au début de la décennie sont distribués, des milliers de kalachnikovs et de lance-roquettes se retrouvent en circulation. Des milices villageoises se mettent en place. Les aînés de chaque famille rassemblent leurs cadets pour former des bataillons ad hoc. La rhétorique se fait guerrière, les souvenirs enfouis des guerres coloniales du 19e siècle et de la déportation de 1944 remontent à la surface. On ne parle plus que de guerre sainte et de glorieux combats contre l’ennemi héréditaire. Se faisant, on se donne du courage, car tout le monde sent bien qu’une terrible tragédie s’annonce. Maskhadov est l’un des seuls à garder son sang-froid, lui qui comme ses principaux adjoints a fait toute sa carrière dans l’armée soviétique sait parfaitement que Moscou ne fera pas de cadeaux, mais il sait aussi comment manœuvrer face à un tel adversaire.

Le 12 décembre ont lieu les premiers véritables combats. Une pluie d’obus d’artillerie et de missiles s’abat sur la Tchétchénie, décuplant le ressentiment des habitants à l’égard des envahisseurs. Comprenant que la promenade militaire envisagée risque d’être plus difficile que prévue, les généraux russes font venir des renforts et disposent bientôt de près de soixante-mille soldats, dont plus de quarante-mille se massent autour de Grozny. Installée sur les collines environnantes, l’artillerie pilonne massivement la ville malgré le démenti des communiqués officiels. Le carnage commence. Le 20 décembre débute l'assaut sur la capitale, c'est un échec cuisant. Le 27 décembre est lancée la seconde offensive et le 6 janvier une troisième offensive démarre. Le quatrième assaut lancé le 12 janvier aboutit enfin le 19 janvier à la prise de contrôle du palais présidentiel depuis lequel Maskhadov dirigeait les contre-offensives tchétchènes. Ainsi, et contre toute attente, il aura fallu en tout quarante jours à plusieurs dizaines de milliers de soldats russes exténués pour s'emparer d'une ville fantôme de moins de 100.000 habitants tenue par une poignée de résistants ne disposant d’aucun armement lourd et d’aucun soutien aérien ! Pendant toutes ces journées sanglantes, en plein hiver, leur tactique aura consister à attendre les soldats russes qui avaient reçu pour mission d’investir la ville, à attendre, embusqués derrière des immeubles, dans des trous d’obus, des angles de fenêtres, des caves aménagées. A se faufiler entre les lignes adverses. Contre les blindés ennemis, les combattants les plus audacieux (les smertniki) s'avançaient en bravant la mort, afin de déposer des charges explosives sous les engins. Des centaines de chars seront ainsi détruits avec leurs occupants. Brisant l’encerclement de la capitale, la plupart des combattants parviennent à gagner les zones alentours en s’abritant chez l’habitant. Réfugié dans les zones montagneuses du Sud, le chef d'état-major Maskhadov continue la lutte aux côtés du président Doudaev. Si les villes tombent les unes après les autres (Argun le 23 mars, Goudermes le 30 mars, Shali le 31 mars, Samashki le 9 avril, Vedeno le 5 juin seulement) tandis que les grands axes passent rapidement sous contrôle fédéral, la plupart des villages isolés et des zones rurales restent aux mains des combattants tchétchènes. Cachés le jour, ils opèrent généralement de nuit et s’enhardissent, ils s’avèrent même capables de reprendre l’initiative de manière spectaculaire comme en témoigne la reprise de Bamut le 18 avril et les combats dans le centre-ville de Grozny le 1er mai. Dans tous le pays, les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les riches et les pauvres, tout le monde ou presque aident ou participent à la résistance aux forces russes. Mal commandés par des officies corrompus et brutaux, le plus souvent ivres et mal-payés, les soldats russes réagissent brutalement aux attaques dont ils sont les cibles en orchestrant des exécutions massives (600 tués à Samashki le 15 mars 1996). Dès l'été 1995 les commandos tchétchènes inaugurent l’ère des prises d’otages géantes. Ainsi, entre le 14 et le 19 juin 1995, plusieurs dizaines d’hommes armés retiennent en otages 1.500 personnes dans un hôpital de Budyennovsk, en Russie. L’assaut donné par les forces spéciales se solde par la mort de cent-cinquante civils tandis que les rebelles parviennent à regagner leurs fiefs sains et saufs. Le 30 juillet, un accord de cessez-le-feu est signé mais non respecté par les deux parties. En novembre le leader pro-russe D. Zavgaïev est la cible d’un attentat qui tue plusieurs de ses gardes du corps. En décembre une vaste offensive rebelle contre Goudermes fait plusieurs dizaines de tués. Les premiers mois de l’année 1996 voient ainsi les combats redoubler d’intensité. En janvier un commandant rebelle tente de rééditer « l’exploit » de Budyennovsk en tentant le même genre d’opération à la frontière daghestanaise. En mars, en plein Grozny de durs combats opposent fédéraux et rebelles. En avril, dans les montagnes du Sud, une brigade entière de l’armée russe est anéantie lors d’une embuscade. La mort du président Doudaev, à la même époque, ne se traduit pas par un retournement de la situation sur le terrain militaire. Les négociations de paix reprennent mais n’aboutissent pas, devant la mauvaise volonté évidente des deux adversaires à faire des concessions.

Le 6 août 1996, et contre toute attente, après vingt-deux mois d’une sanglante et impitoyable guerre, les combattants Tchétchènes lancent une grande contre-offensive. En quelques semaines ils libèrent leur pays sous la conduite d’Aslan Maskhadov, le héros de tout un peuple à qui revient la tâche de d’engager les pourparlers de paix avec des occupants désormais vaincus et humiliés. Ceux-ci reconnaissent avoir perdu 4.700 hommes, tandis que vingt-mille autres reviendront blessés plus ou moins gravement. Le président Eltsine, qui joue sa réélection contre les communistes est pressé d’en finir. La capitulation est signée le 31 août 1996 entre l’envoyé plénipotentiaire russe, Alexandre Lebed et le chef d’état-major Maskhadov. Pour récompense de son courage, il sera le premier soldat tchétchène à recevoir la plus haute distinction créée par la nouvelle république, le Khoman Siy ("l'Honneur de la nation").

Nommé Premier ministre par le président Yandarbiyev le 17 octobre 1996, Maskhadov est élu à la tête de la présidence de la République tchétchène d’Itchkérie en janvier 1997 avec 59,3% des voix au terme d’une élection dont la validité n’est contestée ni par les observateurs internationaux de l’OSCE ni par les autorités russes. En avril 1997, le nouveau président accomplit le Hajj à La Mekke auréolé de sa prestigieuse victoire. Mais les nuages ne tardent pas à s’accumuler. Les accords de paix stipulent que le pays organisera un référendum d’autodétermination d’ici le 31 décembre 2001. En attendant, si elle bénéficie d’une indépendance de facto, la république de Tchétchénie-Ichkérie reste dans le flou juridique le plus total. Ni les voyages des émissaires locaux dans les capitales occidentales, ni les efforts de la diaspora et de certaines organisations humanitaires ne parviennent à la faire reconnaître comme un Etat à part entière par la communauté internationale.

A son poste de président, A. Maskhadov doit en outre faire face à un manque cruel de moyens pour mener à bien sa politique intérieure. Au cours des trois années précédentes, près de quarante mille civils ont perdu la vie ainsi que dix milles combattants. Le pays, saigné de ses meilleurs hommes, a été ruiné par la guerre, toutes les infrastructures ont été détruites et l’argent manque pour les remettre sur pied. Dans le même temps les bandes qui s’étaient constituées à la faveur des hostilités refusent à présent de désarmer. Certains chefs de guerre se constituent des fiefs dans lesquels l’autorité de l’Etat est inexistante. L’aide internationale est ralentie, voire totalement stoppée par la recrudescence des prises d’otages. Le chaos menace. Les mercenaires étrangers, et notamment moyen-orientaux, qui étaient venus participer au jihad s’installent à demeure dans le sud et l’est du pays, où ils organisent des camps d’entraînement clandestins dans l’espoir d’en faire des bases vers de nouveaux objectifs, ce qui ne fait que dégrader le climat politique dans la région. En mai 1998 l’un des vice-premiers ministres de Maskhadov est assassiné. En juillet 1998, les affrontements entre les forces pro et anti-Maskhadov font plusieurs dizaines de tués et le président lui-même réchappe à deux tentatives d’assassinats le 27 juillet 1998 et le 21 mars 1999. Mais il refuse le conflit, il ne veut pas d’une guerre civile. La Russie, loin d’accepter sa défaite rumine sa vengeance et elle ne rate pas une occasion d’attiser les conflits de pouvoir qui ne manquent pas de naître. A la frontière, les accrochages entre combattants tchétchènes et fédéraux n’ont pratiquement jamais cessé lorsque, à partir de l’été 1999 vont s’enclencher les dramatiques événements qui vont replonger la région dans un cauchemar à côté duquel celui des années précédentes semblera n'avoir été qu'un modeste prélude. Le 7 août 1999, un groupe important de mercenaires majoritairement Caucasiens mais comprenant également de nombreux Arabes tente de s’emparer de plusieurs vallées daghestanaises situées en territoire russe. Dans le même temps à Moscou, d’étranges explosions détruisent des bâtiments d’habitations en provoquant des centaines de victimes. Tout juste parvenu au pouvoir, le clan des anciens du KGB, regroupés derrière le nouveau premier-ministre Vladimir Poutine, obtient le feu vert pour déclencher ce qu’il présente comme une « opération anti-terroriste » de grande envergure. Dès le 27 août la Tchétchénie est bombardée par l’aviation russe. Maskhadov, qui a fermement condamné l’infiltration au Daghestan proclame néanmoins l’état d’urgence et la mobilisation générale de ses forces armées.

(à suivre, partie 2)

https://sabyl.forumactif.com/L-Espace-des-Savoirs-c2/Histoire-des-mondes-musulmans-f16/Aslan-Maskhadov-2-3-t568.htm
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