As salam aleykum
Précisions d'importance : cet index biographique est totalement arbitraire, Ne s'y trouvent en effet que les auteurs que j'ai le plus fréquemment rencontré au cours de mes lectures, c'est leur seul point commun. En outre, malgré les efforts déployés pour l'éviter, il est possible que certaines dates soient incorrectes ou que certaines omissions soint dommageables. Il n'est pas évident en effet de s'y retrouver entre les dates des éditions originales, celles des rééditions, celles des traductions, etc. Si vous en trouvez, merci de les signaler.
L'ensemble comprendra à terme six parties :
. La Tradition germanique
. La Tradition anglo-saxonne
. La Tradition francophone
. La Tradition néerlandaise
. Les traditions espagnole, italienne et russe
. Complément : la tradition comptemporaine (post-coloniale)
Antoine Isaac, baron Silvestre de Sacy
(Paris, 1758 – idem, 1838)
Initié dès son jeune âge aux langues orientales (hébreux, syriaque, chaldéen, persan, arabe) par de pieux ecclésiastiques, il débuta une carrière administrative à la Cour des Monnaies qui fut interrompue par la Révolution française (1792). Il se consacra dès lors entièrement à ses travaux de linguistique et à ses traductions, jusqu'à ce qu'il ne débute une carrière professorale (et politique) qui fera de lui, en quelques années, le maître incontesté et respecté de sa discipline puisqu'il sera successivement titulaire de la chaire d'Arabe à la toute nouvelle Ecole des langues orientales (1795), membre de l'Institut de France (1803), professeur de persan au Collège de France (1806), administrateur du Collège de France et de l'Ecole des Langues Orientales (1816), cofondateur (avec le sinologue Abel Rémusat) et président de la prestigieuse Société asiatique (1822), pair du royaume et conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque royale (1832). Il donna des cours de littérature orientale jusqu'à la fin de sa vie et fut notamment le professeur de l'égyptologue François Champollion et l'un des inspirateurs de l'allemand Franz Bopp, le père de la philologie moderne.
Œuvres : Mémoire sur l'histoire des Arabes avant Muhammad (1785) ; Chrestomathie arabe (1806) ; Mémoires sur les Antiquités de Perse (1793) ; Grammaire arabe (1810) ; Mémoire d'histoire et de littérature orientale (1818) ; Anthologie grammaticale arabe (1828) ; Exposé de la religion des Druzes (1838).
Traductions : Calila et Dimma (1816), Le Pend Nameh (1819).
Ernest Renan
(Tréguier, 1823 – Paris, 1892)
Brillant séminariste, il se spécialisa dans l'étude des langues orientales et l'histoire biblique. Ayant abandonné la carrière sacerdotale, il fut professeur au Collège de France (1862) et devint au fil des années l'un des intellectuels les plus influents de sa génération. Il consacra la plus grande partie de son travail à l'histoire du judaïsme (l'Histoire du peuple d'Israël, 1887-1894) et à celle du christianisme primitif (La Vie de Jésus, 1862 ; Histoire des origines du Christianisme) mais il s'intéressa également à l'Islam, en règle générale pour en dessiner un sombre portrait marqué par le rejet de ce qu'il considérait être la quintessence de "l'esprit sémitique".
Œuvre majeure ayant trait à l'Islam : Averroès et l'averroïsme (1882).
Henri Lammens
(Gand, 1862 – Beyrouth, 1937)
Ecclésiastique belge, membre de la Compagnie de Jésus, il fut professeur de langues orientales au Liban puis à Rome et devint un spécialiste mondialement renommé des études islamiques et de l'histoire levantine en particulier. Il collabora notamment à l'édition de la Première Encyclopédie de l'Islam. Ses opinions, largement inspirées par son catholicisme orthodoxe et militant, ont pu être considérées par certains comme peu objectives. Il voyait effectivement dans l'islam une religion de bric et de broc, sans mystique, sans humanisme, sans messianisme, oppressive et totalitaire. Il était également un défenseur passionné du colonialisme.
Œuvres principales : Etudes sur le règne du calife Omaiyade Mo'awia ler (1908) ; Le berceau de l'Islam, L'Arabie occidentale à la vielle de l'Hégire (1914) ; La Syrie, précis historique (1921) ; L'islam, croyances et institutions (1926) ; Etudes sur le siècle des Omeyyades (1930).
Louis Massignon
(Nogent-sur-Marne, 1883 – Paris, 1962)
Etudiant en lettres, il voyagea au Maghreb (1900), puis en Egypte (1907) et en Irak (1908), pays où il étudia la langue arabe. Diplômé des Langues Orientales, spécialiste de l'histoire de la mystique musulmane il fut par ailleurs un philosophe chrétien de renom (il fut intronisé prêtre dans le rite melkite en 1950). Titulaire de la chaire de "sociologie musulmane" au Collège de France (1922-1954), professeur à l'Ecole Pratique des Hautes études, il fut considéré de son vivant comme une référence incontournable des études islamiques francophones. Conseiller des gouvernements français, grand architecte du dialogue islamo-chrétien, il se prononça avec conviction pour l'indépendance des pays du Maghreb. Au cours de sa longue carrière, il a exercé une influence majeure sur le développement de l'islamologie contemporaine, aussi bien à travers ses œuvres (modèles de rigueur et d'érudition) que grâce aux nombreux élèves qu'il a contribué à former (dont L. Gardet, J. Berque, R. Arnaldez, H. Corbin). Il a été le premier à présenter l'islam en vertu d'une approche compréhensive. Il a également cherché à montrer en quoi l'islam, en tant que culture et en tant que religion, possédait sa propre cohérence interne et n'était pas un conglomérat de doctrines plus anciennes puisées à différentes sources.
Œuvres majeures : La Passion de Hallaj (thèse de doctorat, 1922) ; Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane (1954) ; Le Dîwân d'al-Hallaj (1955) ; Akhbar al-Hallaj (1957) ; Parole Donnée (1962) ; Opera minora (posth., 1963-1969).
Gaston Wiet
(1887-1971)
Professeur de langues orientales. Il a dirigé la traduction de nombreuses œuvres de la littérature arabe ancienne. Il fut également conservateur au Musée d’art arabe du Caire.
Œuvres principales : Grandeur de l'Islam (1961) ; Mohammed Ali et les Beaux Arts (1949) ; Les mosquées du Caire (1966).
Régis Blachère
(Paris, 1900 – 1973)
Agrégé d’arabe (1924), docteur es lettres (1936), professeur en Sorbonne (1950) et membre de l’Institut de France (1972), Régis Blachère fut l'élève de l'arabisant Gaudefroy-Demonbynes, auquel il succéda à la tête de la chaire d'arabe littéraire à l'Institut des Langues Orientales de Paris (1935). Il a dominé pendant près de trente ans le milieu des arabisants parisiens.
Œuvres majeures : Histoire de la littérature arabe (3 vols., 1952-1966) ; Le Coran (traduction et commentaire, 1956) ; Introduction au Coran (1959) ; Grammaire de l'arabe classique ().
Jean Sauvaget
(Niort, 1901 – Cambo, France, 1950)
Directeur de l'Institut français de Damas.
Œuvres majeures : Alep, essai sur le développement d'une grande ville syrienne () ; Les monuments ayyoubides de Damas (1938) ; Introduction à l'Histoire des musulmans orientaux (1943) ; Historiens arabes, anthologie (1946).
Robert Brunschvig
(1901- Paris, 1990)
Professeur de lettres à Tunis (1922), il y prépara sa thèse de doctorat. Spécialiste des études juridiques, il fonda avec J. Schacht la revue Studia Islamica (1953) qu'il présida jusqu'en 1972.
Œuvres principales : La Berbérie orientale sous les Hafsides (thèse, 1940-1947) ; Études d'islamologie (1972).
Henri Corbin
(Paris, 1903 – idem, 1978)
Elève d'Etienne Gilson et de L. Massignon, il fut directeur de l'Institut français d'Istanbul (1939-1945) puis de celui de Téhéran. En 1954, il fut nommé directeur d'études à l'Ecole Pratique des hautes études (« Islamisme et religions de l'Arabie »). En 1974 il a fondé le "Centre international de recherche spirituelle comparée" à l'Université Saint-Jean de Jérusalem. Spécialiste mondialement reconnu de la mystique musulmane, du shi'isme et de la glose ésotérique, Corbin a étudié en particulier les œuvres de Shuhrawardi, Shirazi et Ibn Arabi. Il a contribué à la réhabilitation de tout un pan méconnu de la pensée islamique, dont il montra quelle vitalité et quelle audace avait été la sienne jusqu'à l'aube de l'ère contemporaine.
Œuvres majeures : Avicenne et le récit visionnaire (1954) ; L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn 'Arabî (1958) ; Histoire de la philosophie islamique (1964-1974) ; En islam iranien (4 vols., 1971-1991) ; Le paradoxe du monothéisme (posth., 1981) ; Face de Dieu, Face de l'homme, Herméneutique et soufisme (posth., 1983).
Traductions : L'archange empourpré de Suhrawardi (1962) ; La philosophie shi'ite de Haydar Amoli (1969) ; Le Livre de la Sagesse orientale de Suhrawardi (posth., 1987).
Louis Gardet
(1904-1986)
Elève de Louis Massignon et de Jacques Maritain, il fut lui-même un philosophe chrétien dans la lignée de la tradition néo-thomiste. De 1957 à 1972 il a enseigné la philosophie comparée et l’islamologie au Collège international de Philosophie de Toulouse. Il donnera également des cours à Alger, Rabat et Le Caire. Il fut directeur de la collection « Etudes musulmanes » des éditions Vrin ainsi qu'un actif collaborateur de l'Encyclopédie de l'Islam.
Œuvres majeures : Introduction à la théologie musulmane. Essai de théologie comparée (1948) ; La pensée religieuse d'Avicenne (1951) ; La cité musulmane (1954) ; Les grands problèmes de la théologie musulmane : Dieu et la destinée de l’Homme (1967) ; Etudes de philosophie et de mystique comparées (1972) ; Mystique musulmane, aspects et tendances, expériences et techniques (1976) ; Les hommes de l’Islam (1977) ; L'Islam, religion et communauté (1982) ; Panorama de la pensée musulmane (1984)