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 Christologie antique

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Abd95
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Abd95


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Date d'inscription : 28/10/2006

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MessageSujet: Christologie antique   Christologie antique EmptyLun 22 Jan - 16:35

Christologie trinitaire et anti-trinitaire

Dès la disparition de Jésus ceux qui se revendiquaient de son message se sont posés les questions suivantes : qui était-il vraiment ? au nom de qui parlait-il ? que voulait-il ? Ces trois questions n'ont jamais trouvé de réponses nettes et définitives, car les textes les plus anciens ne sont pas clairs là-dessus, et de plus, ils divergent les uns des autres. Au contraire, elles ont engendré de nombreux débats au sein de la jeune communauté, débats qui ont parfois abouti à des schismes plus ou moins violents et plus ou moins durables. Toutefois, une position médiane s'est dégagée au fil des siècles, qui constitue encore aujourd'hui la position de référence d'une majorité des Chrétiens. Elle pose l'affirmation suivante : Jésus était pleinement humain et pleinement divin, parfaitement l'un et parfaitement l'autre, en vertu d'un mystère inexplicable qu'il faut avoir la foi pour pouvoir approcher. Cette position prenait le contre-pied de celles qui mettaient l'accent sur la nature divine de Jésus et de celles qui, au contraire, accentuaient sa nature humaine.

Voici un résumé succinct des principales doctrines christologiques qui ont illustré le christianisme primitif entre le 1er et le 7e siècle. Toutes prétendent s'appuyer sur des citations des Evangiles qu'elles interprètent cependant chacune à leur façon. Ces doctrines s'opposent sur des points parfois tellement abscons et complexes qu'il est souvent difficile pour un non-théologien d'en comprendre la portée exacte. Beaucoup d'entre elles nécessitent en outre une bonne connaissance du grec, car c'est en grec que se sont exprimées les querelles trinitaires.

On commencera par évoquer celles qui mettent l'accent sur la nature divine pour aboutir à celles qui ne voient en Jésus qu'un simple être humain.

Pleinement divin


. Docétisme
Du grec to dokein, " sembler être".
Doctrine selon laquelle Dieu ne s'est par incarné mais a seulement pris apparence humaine. Pendant sa présence terrestre, il est resté pleinement divin. Le corps de Jésus était donc une illusion, ainsi que sa crucifixion. En effet, étant pleinement divin il n'a pas pu s'incarner dans un corps car toute matière est d'essence maléfique. Le docétisme sera défendu par de nombreuses sectes gnostiques dès les toutes premières décennies du christianisme.

. Apollinarisme
D'Apollinaire, évêque de Laodicée en Syrie (m. 381).
Jésus avait bel et bien eu un corps matériel et une âme sensitive (psyché), mais sa nature n'était pas humaine, car son âme intellectuelle (noos) était en fait le Verbe (logos) divin.
Cette vision du Christ a été condamnée au Concile d'Alexandrie en 362 et au Concile de Constantinople en 381.

. Monophysisme
Du grec monos (une) et phusis (nature).
Doctrine selon laquelle le Christ avait une seule nature, pleinement divine, celle-ci ayant complètement absorbé sa nature humaine primitive.
Elle est condamnée au Concile de Chalcédoine en 451.

. Miaphysisme
Du grec mia (unique) et phusis (nature)
Doctrine prônée par Cyrille d'Alexandrie selon laquelle le Christ avait bien deux natures (humaine et divine) mais qui coexistaient sans qu'il y ait égalité entre elles. La nature divine prenant le pas sur la nature humaine.
On ne peut donc pas parler de monophysisme, cette dernière doctrine niant toute partie humaine dans la nature du Christ.
C'est la position des églises coptes d'Egypte et d'Ethiopie, ainsi que celle de l'Eglise syriaque jacobite.

. Monothélisme
Du grec monos (une) et thelema (volonté)
Doctrine selon laquelle le Christ a bien deux natures (orthodoxie chalcédonienne) mais une seule volonté.
Initiée en 616 par le patriarche de son Constantinople Serge, puis imposée par l'empereur byzantin Constant II (m. 668) et son clergé, elle fut condamnée par l'évêque de Rome en 649 à l'issue d'un concile réuni à Latran. Elle sera finalement condamnée par l'Eglise d'Orient en 680.

. Orthodoxie chalcédonienne
Doctrine issue du Concile de Chalcédoine en 451.
Elle établit comme on l'a dit plus haut une stricte égalité entre les natures humaine et divine du Christ ainsi qu'entre elles deux et le Saint Esprit. Il s'agit de trois personnes différentes partageant la même divinité, toute-puissante, éternelle et infinie. Chacun est dieu et pourtant ils sont le même Dieu. Le Père est incréé, le Fils est engendré par le Père, le Saint Esprit procède du Fils. Ensemble ils forment la Trinité. Et le symbole d'Athanase, manifeste de la foi chrétienne affirme à cet égard : " Et dans cette Trinité il n'est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu'en tout, comme on l'a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l'Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité. Qui donc veut être sauvé, qu'il croie cela de la Trinité".
Les Eglises catholiques romaines, orthodoxes grecques et la plupart des églises réformées luthériennes ou calvinistes sont chalcédoniennes sur le plan christologique, quand bien même elles s'opposent sur de nombreux autres points du dogme.

. Sabellianisme, ou modalisme
De Sabellius, prêtre du second siècle.
Doctrine selon laquelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont différents modes ou aspects d’un Dieu unique, plutôt que trois personnes distinctes. Dieu est unique, et il s'est révélé dans son unicité, mais il ne peut-être connu des hommes qu'au travers ses attributs qui sont trois. Le théologien Tertullien affirmait que reconnaître le modalisme signifiait accepter de concevoir que Dieu le Père ait pu souffrir sur la croix, ce qui était une impossibilité et un blasphème.
Cette doctrine sera condamnée par l'évêque de Rome en 262.

. Arianisme, ou subordinationisme
De Arius, prêtre alexandrin.
Doctrine selon laquelle le Fils (Jésus humain) est subordonné au Père (Dieu éternel), car Jésus a été crée par le Père alors que le Père est inengendré. De même le Fils témoigne pour le Père et non l'inverse. Le Père est absolument transcendant ce qui n'est pas le cas du Fils. Telle fut la position du théologien Origène (m. 250). Elle sera développée par Arius puis par Paul de Samosate et sera désignée sous le nom d'arianisme. Dans les versions radicales de l'arianisme, Jésus devient une sorte d'être astral, d'essence demie divine, crée au commencement des temps et envoyé sur Terre pour une mission précise de salut. Les anti-ariens accuseront donc leurs adversaires de polythéisme.
C'est le développement de l'arianisme qui amènera la convocation du premier concile (assemblée des évêques) à Nicée, en 325, sous la présidence de l'empereur Constantin. La querelle arienne, devenue politique, ne cessera néanmoins de susciter troubles et opposition dans l'Eglise, au moins jusqu'au VIe siècle.

. Adoptianisme
Doctrine selon laquelle, pleinement humain au départ, Jésus est devenu fils de Dieu par adoption. Cette adoption est généralement datée de son baptême dans le Jourdain. Dès lors, il n'est pas Fils de toute éternité comme l'affirme l'orthodoxie, mais un homme devenu temporairement Dieu.
Cette doctrine a été condamnée au Concile de Nicée en 325. Elle resurgira dans l'Espagne du 8e siècle et suscitera de nombreuses polémiques.

. Unitarisme, ou anti-trinitarisme
Doctrine selon laquelle Jésus était pleinement humain, sans aucune part de divin. Il a été un prophète du Peuple hébreu témoignant du vrai Dieu pour le genre humain, voir même un prophète venu seulement pour réformer le judaïsme sans en abolir les commandements ni les enseignements.
Cette vision des choses semble avoir été celle de la première Eglise de Jérusalem (dirigée par Jacques) puis celles des églises dites judéo-chrétiennes (nazaréennes, ébionites, etc.) qui disparurent assez tôt du Proche-Orient devant le succès remportés par les communautés nouvelles, formées quant à elles par des non-juifs devenus chrétiens. Au 16e siècle, l'antitrinitarisme s'exprimera de nouveau au sein d'églises réformées nées en marge du calvinisme et du luthéranisme (par exemple l'église socinienne).
Cette doctrine a été très tôt condamnée par les théologiens chrétiens, pour lesquels l'incarnation est la base la plus fondamentale du christianisme, de sa vision du monde et de l'espérance qu'il affirme porter. Elle est, parmi toutes les doctrines chrétiennes, la plus proche de la vision islamique, qui insiste toutefois sur la naissance miraculeuse de Jésus.


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