DC : le pacifisme

Salam

Le Pacifisme absolu

Les Evangiles sont très clairs sur la renonciation absolue à toute forme de violence, renonciation qui est le corollaire de la renonciation au monde en général. Se battre, cela reviendrait effectivement à reconnaître que l'on a quelque chose à défendre or, dans le christianisme primitif, ni la vie ni les biens ne méritent qu'on les défendent, au contraire, ils ne sont qu'entraves à la libération de l'âme céleste qui est en l'homme.
Lorsque l'Eglise est devenue religion d'Etat et déjà un peu avant, ses docteurs ont du accepter de faire quelques compromissions à ce sujet, car l'Empire romain était devenu un Empire chrétien et, dès lors, il devenait difficile d'appeler à la passivité absolue face aux ennemis de l'Etat, qu'ils soient intérieurs ou extérieurs. On a donc élaboré la notion de "guerre juste", c'est-à-dire de guerre menée par des autorités légitimes pour défendre des intérêts légitimes.
Evidemment cette définition n'a pour ainsi dire jamais prêter à consensus, et il s'est toujours trouvé quelqu'un pour proclamer qu'une guerre dite juste ne l'était pas et inversement.
Le pacifisme, en tant que notion est cependant dotée d'une définition tellement stricte que l'on ne peut que difficilement l'être à moitié, il faut l'être entièrement ou pas du tout. En s'appuyant sur les Evangiles, beaucoup de grands érudits chrétiens et en premier lieu Roger Bacon et Didier Erasme n'ont donc pas hésité à dénoncé la violence quelle qu'elle soit. Des mouvements spontanés comme les Frères du Libre Esprit au 14e siècle puis les courants les plus à "gauche" de la Réforme, en particulier les Mennonites ont poursuivi dans cette voie du retour au Christianisme évangélique. En un sens, ils ont placé le reste des chrétiens vis-à-vis de leurs responsabilités. Jusqu'en 1870 les papes n'ont vu quant à eux aucun inconvénient à entretenir une armée et à agir en souverains temporels dans leurs Etats. Encore aujourd'hui G. Bush se prononce contre l'avortement et l'euthanasie mais ne voit pas de problème à déclencher des guerres d'agression ou à signer des autorisations légitimant la peine capitale.

En Islam (comme dans le judaïsme), ces problèmes n'ont jamais eu à être discutés, tout simplement parce que la violence est considérée comme une part inséparable de la nature humaine. Le Prophète a été un soldat, comme avant lui les Prophètes de l'Ancien Testament et la guerre, bien que n'étant jamais vue comme une bonne chose a toujours été acceptée tant qu'elle permettait d'éviter un plus grand mal. Par contre, il est vrai la question de savoir s'il faut ou non se révolter contre les autorités en place pour défendre ses droits a été très ardemment débattue.