Abu l-Fattah Abu Ghuddah(Alep/Halab, 1336 [1917] – Riyadh, 1417 [1997])
Fils d'un commerçant de tissus, il étudie d'abord dans une madrasa de Alep (1936-1942) puis à l'Université d'al-Azhar, au Caire (1944-1951). Professeur de droit islamique à Alep puis à Damas, il sera également l'un des responsables de la branche syrienne des Frères musulmans. Elu député en 1962 il s'engage dans la vie politique de son pays et en paie rapidement le prix. Emprisonné en 1966 il est contraint à l'exil en 1967. Il s'installe alors en Arabie Saoudite où il obtient un poste d'enseignant à l'Université Muhammad ibn Sa'ud de Riyadh, poste qu'il occupe jusqu'en 1988.
Autorité reconnue dans le domaine du hadith et de la jurisprudence (de rite hanafite), il écrivit de nombreux ouvrages sur ce sujet dont
Lamahât fî Târîkh As-Sunnah wa `Ulûm Al-Hadîth ("Aperçu de l’histoire de la Sunnah et des sciences du Hadîth"),
Umara al-mu'minin fi l-hadith ("Les commandements des croyants dans le Hadîth") ainsi que plusieurs commentaires des principaux recueils de traditions prophétiques. Il consacra également des travaux à la pédagogie (
Al-rasul al-mu'allim "Le Prophète comme enseignant"), à l'éthique (
Min adab al-islam) et à la mystique. En tout il aura laissé à la postérité près d'une soixantaine d'ouvrages.
Il entretint tout au long de sa vie des rapports étroits avec les savants du monde entier, et notamment avec ceux du sous-continent indien dont il contribua à faire connaître les travaux dans le monde arabe. Il fut autorisé à regagner brièvement la Syrie en 1995. Il est enterré à Médine.