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 Malaise à l'Université :-/

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Paixatous
inji
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inji
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MessageSujet: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyMer 28 Fév - 22:32

Salaam

y'a de quoi être blasé Neutral
Une seule solution quand on fait des sciences humaines ou des lettres : assurer study

Enquête
Quels débouchés pour les filières universitaires ?


LE MONDE | 27.02.07 | 13h36 • Mis à jour le 27.02.07 | 16h06


"Des usines à chômeurs" : c'est la réputation que traînent les filières de lettres, langues et sciences humaines. Si l'insertion professionnelle y est moins bonne que dans les études économiques, juridiques, de gestion et scientifiques, toutes les disciplines ne se valent pas.

La psychologie est une des filières les plus encombrées (près de 50 000 étudiants sur les trois années de licence en 2005-2006 pour 17 000 en sociologie). Bonne nouvelle cependant, en 2006-2007, le nombre d'inscrits en première année aurait chuté d'environ 10 %.

La France compte environ un quart des étudiants de l'Union européenne dans cette discipline. Bon an mal an, près de 20 000 étudiants s'inscrivent en première année : 4 500 seulement décrochent un master recherche ou professionnel, indispensable pour devenir psychologue. Et c'est encore trop compte tenu des possibilités d'insertion. "Avec 40 000 psychologues en France, commente Roger Lécuyer, président de la Fédération française des psychologues et de psychologie, on renouvelle l'ensemble de la profession tous les neuf ans !"

Pour M. Lécuyer, également professeur à Paris-V, un tiers des étudiants qui s'engagent en psychologie n'ont pas le niveau, un autre tiers est mal orienté, seul un tiers s'en sortira. "Beaucoup de jeunes ont une idée fausse de la discipline et ne s'attendent pas à des études scientifiques, estime-t-il. La première chose que je conseille aux lycéens, c'est de lire un manuel de psychologie." Pour éviter les déconvenues, l'université Paris-V organise chaque année une journée d'immersion où les lycéens de terminale suivent des cours de psychologie sociale, clinique, du développement, de statistiques et de physiologie.


LE DÉBOUCHÉ NATUREL

Pour l'année 2005-2006, on comptait près de 80 000 étudiants sur les trois années du cursus licence en langues, plus de 90 000 en lettres, plus de 36 000 en histoire. Or l'enseignement, qui apparaissait auparavant comme le débouché naturel de ces études, est désormais réservé à un petit nombre d'élus. Ainsi les postes offerts aux concours externes du Capes s'élèvent, pour la session 2007, à 730 postes en histoire-géographie, 125 en allemand, 1 086 en anglais, 980 postes en lettres modernes ou encore...30 postes en philosophie.

Les études de géographie (12 000 étudiants sur les trois années de licence) semblent offrir de meilleures possibilités d'insertion. "Cette discipline, dont les effectifs sont relativement peu importants, a développé, dès les années 1970, des filières professionnelles, explique Michel Lussault, docteur en géographie urbaine et président de l'université de Tours. En plus de la cartographie, elle offre des débouchés en aménagement du territoire, développement territorial, environnement...".

Dans les filières engorgées, mieux vaut être bon élève, poursuivre jusqu'au master, ou faire une formation complémentaire après la licence. "Un élève moyen qui obtient une licence de lettres ou de sciences humaines a peu de chances de trouver un boulot intéressant, considère Jean-Robert Pitte, président de Paris Sorbonne (Paris-IV). En revanche, un étudiant avec une tête bien faite et une solide culture générale a les aptitudes pour trouver un emploi en entreprise que ce soit dans les ressources humaines, le management, voire dans des métiers plus techniques."


FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS

Reste que les entreprises répugnent à employer des diplômés de l'université, auxquels ils préfèrent ceux des grandes écoles. L'opération Phénix a pour ambition de faire évoluer les mentalités : à la rentrée 2007, sept grands groupes (PricewaterhouseCoopers, Renault, Axa, Coca-Cola, Siemens, HSBC et la Société générale) lancent un partenariat avec les universités de Marne-la-Vallée, Paris-XII (Créteil), Paris I, III et IV pour recruter, en CDI, 70 étudiants de niveau Master 2 (bac + 5) en lettres, sciences humaines ou sociales avec une mise à niveau en économie et en finance.

La mise en place progressive d'une architecture des diplômes universitaires en licence (bac + 3), master (bac + 5) et doctorat (bac + 8 ) à partir de 2002, la réflexion sur l'orientation engagée par le gouvernement en 2006 avec la possibilité, pour les universités qui le souhaitent dès cette année d'une aide à l'orientation des élèves de terminale, ont fait de l'insertion une préoccupation croissante.

Le nombre de licences professionnelles augmente (plus de deux cents nouvelles ont été habilitées pour 2007). Certaines universités essaient d'associer des disciplines complémentaires pour améliorer les chances d'insertion de leurs étudiants, comme à l'université de Tours, qui développe, par exemple, des cursus de juriste-linguiste. Paris-IV emploie désormais trois personnes à temps complet pour s'occuper des stages en entreprise, et une antenne de l'Agence pour la création d'entreprise sera ouverte le 8 mars à la Sorbonne (Paris-IV).


Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 28.02.07
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Paixatous
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Paixatous


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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyMer 28 Fév - 22:44

Salam aleycoum wr wb

C'est sur vu ce qu'on nous propose à la sortie, y a de quoi se poser des questions. Maintenant faut soit faire un BTS soit une école dite "réputé" pour trouver un job d'apres son diplome, ou le niveau de son diplome.
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jibril_D
Junior



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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyMer 28 Fév - 23:14

Salam aleicum

Les universités de Lettres et de Sciences Humaines sont des attrappe-nigauds, on fait rien avec ça mais toutes les filles y vont et quelques garçons ? Réfléchissez les filles, s'il n'y a que vous qui y allez, et que ces filières, il y a une raison. Soit vous êtes des planquées et attendez de vous marier, soit vous avez un truc en moins pour les matières intelligentes style matheux et vous avez choisi ça par dépit. Allez vous pouvez tout avouer Cool
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redda
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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyJeu 1 Mar - 1:36

wa salam

y a que le piston qui marche
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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyJeu 1 Mar - 11:29

Salâm `aleykoum,

Vous le savez je suis un scientifique "dur". Mais je bosse dans un domaine ou il faut avoir des connaissances "molles" (autrement dit plus humaines que "mecaniques", le domaine en question c'est la "confiance"). Je vois clairement a quel point on (les "durs") rabaissent les sciences humaines, au point que la societe aussi subit cette influence a travers l'expansion du "progres" (au sens de la technologie, les guillemets sont volontaires).

A long terme, je crois que les sciences humaines vont reprendre le dessus, car les technologies atteignent de plus en plus vite leurs limites, apres lesquels il faut plus de "subtilite" (je le vois dans la securite informatique). Mais je crois que ce sera aussi un challenge tres important pour les psycho-sociologue et autres linguistes (et j'en oublie!) de s'attaquer a des problemes plus techniques.

Mais sinon question boulot (car il faut bien vivre!) nos societes ne facilitent pas la tache des etudiants de ces sciences (car elles sont des sciences!) comem tu le sais inji! Je trouve ca triste, car quelquepart si il y a tant de gens dans ce domaine ce n'est pas totalement par hasard. Societe materialistes, retour sur investissement, regard a court terme, etc...

Wa salâm.
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Paixatous
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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyJeu 1 Mar - 22:03

Salam aleycoum wr wb

Ah bon t'a fais des stats Jibril D pour en arriver à cette conclusion ? T'a fais une observation participante?Rolling Eyes

Bizarre en Economie y avait plus de filles que de gars et pourtant ca faisait partie des sciences humaines scratch

Franchement, meme surdiplomé a la sortie on se retrouve avec un taff dit "médiocre". On a soit trop de diplomes, soit pas assez, soit pas d'expériences.
En tout cas on est jamais au top du top pour les recruteurs.
Comme le dit Redda, y a que le piston qui marche, c'est triste.

Trend, le débat entre les sciences "dures" et "molles" a existé depuis la création de la Sociologie. Et ca continuera toujours.
On est toujours la à déprécier les sciences humaines (pourtant, plus on apprend, plus l'on s'apercoit qu'on ne connait rien sur la culture générale), et on l'utilise quotidiennement.
Le fait qu'il y ait autant de monde, c'est que c'est enrichissant personnellement.
Mais, malheureusement, à la sortie du lycée, les conseillers d'éducation vont faire la promotion de certaines filieres totalement bouchées voire meme dans lesquelles on ne trouve pas de taff comme la Psychologie.
Au final combien de diplomés trouvent un emploi de psychologue? Un nombre très réduit.
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Charlotte
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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyDim 4 Mar - 22:13

pour moi, on devrait penser à mettre une sélection à l'entrée de l'université: ça éviterait de faire perdre du temps aux jeunes avec des formations qui ne sont pas pour eux. Du temps aussi aux enseignants avec un public non adapté au diplome. De l'argent à tout le monde.
exemple: STAPS.....
Je connais un peu le problème: j'ai fait tout mon cursus à l'université - en science "dure" (chimie).
Je vois 2 problèmes: celui des étudiants qui viennent se mettre dans des filières qui sont bouchées - celui des étudiants qui sont dans des filières "en manque" mais qui ne sont pas brillants.
Je finis bientot mon doctorat et depuis des années j'ai vu des étudiants avoir des diplomes avec un niveau nul parce qu'il ne faut pas être trop dur avec eux... ce n'est pas bon ça parce qu'on va reprocher aux autres d'avoir juste un diplome "donné à n'importe qui".
Je n'ai pas trop peur de l'insertion professionnelle pour moi parce que je ferai ce qu'il faut.
J'ai encore moins peur depuis que j'ai suivi un séminaire pour les futurs docteurs - pas seulement en médecine bien sur ("doctoriales" je vous conseille fortement si vous êtes en thèse) : on est capable de faire plein de choses dans le savoir, il y a un manque de valorisation des diplomes universitaires et c'est vrai pour le doctorat mais aussi pour les autres diplomes (il n'y a pas de raison)
on ne nous apprend jamais à projeter en terme professionnel ce qu'on fait ou apprend.
la clé de tout je pense c'est qu'il faut croire à ce qu'on veut faire.
surtout ne pas être battu!
je sais bien ce que je répondrai quand on me demandera en entretien pourquoi que je n'ai pas fait une grande école de chimie et ce que je peux apporter en plus. (parce que c'est un peu tendu entre les écloes d'ingé et l'université en chimie)

le problème d'orientation c'est le manque de conseils réels. c'est vrai qu'on ne peut pas choisir pour toi mais.. on entend toujours les mêmes réponses toutes faites. ça a été mon problème quand j'avais rendu visite au conseiller d'orientation (en collège ou en lycée): tu es bon = fais médecine ou ingénieur. tu es mons bon= fais un truc court (DUT BTS) quand tu as le bac...
résultat: les diplomés courts n'étaient soi-disant pas assez bon pour faire autre chose: c'est dur de faire comprendre que "non- la filière et les cours étaient supers intéressants et c'est ça que je veux faire"

mes pauvres petits étudiants... où vont-ils atterrir?
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inji
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MessageSujet: Re: Malaise à l'Université :-/   Malaise à l'Université :-/ EmptyJeu 15 Mar - 17:15

Salaam

Merci pour vos réponses
Jibril-D : Suspect

Une solution ?

Re-créer un pôle d’attraction à l’université
La solution du pré-recrutement

par Pierre Arnoux*

1. Un constat

L’enseignement supérieur est, en France comme dans tous les autres pays, la base du système de recherche; malgré une situation très particulière à la France (grandes écoles), c’est, au sein de l’enseignement supérieur, l’université qui joue le rôle le plus important pour la recherche.
Or l’université ne va pas bien : on constate ces dernières années une chute de plus en plus rapide des effectifs des universités, sauf dans les domaines (droit, médecine) qui offrent des débouchés professionnels sûrs. Les filières scientifiques, qui subissent de plein fouet la concurrence des écoles d’ingénieurs, sont particulièrement touchées (diminutions des nouveaux entrants de plus de 20% cette année [1]). Les meilleurs étudiants s’orientent ailleurs; les taux d’absentéisme, d’abandon et d’échec dans les premières années sont considérables. Cette diminution, qui se répercute à tous les niveaux, ne saurait manquer d’avoir des effets sur notre compétitivité scientifique et notre système de recherche.

On sait aussi, depuis longtemps, que l’université est difficile d’accès aux classes défavorisées : des études longues, sans aucun soutien financier, sont une lourde charge pour les familles à faible revenu. Elles le sont encore plus quand l’issue de ces études est incertaines: de nombreux étudiants redoublent ou abandonnent en cours de scolarité. Des études récentes [2] ont montré que les meilleurs élèves des classes défavorisées s’orientent en priorité vers les études courtes.

Si l’on étudie les domaines de l’enseignement supérieur qui se développent, on vérifie facilement qu’ils ont une caractéristique commune: assurer, au bout d’un ou 2 ans au maximum, soit un diplôme professionnellement reconnu, soit l’entrée dans un cursus menant de manière a peu près certaine à un tel diplôme. C’est le cas des études de médecine, des écoles d’ingénieurs, ou des DUT; ce n’est actuellement pas du tout le cas des filières universitaires classiques (lettre ou sciences).
La chute des universités aura un effet rapide dans deux domaines: la recherche, et la formation des maîtres, assurée par l’université, et qui devrait prochainement connaître des besoins importants. Par ailleurs, la sélection sociale qui s’y déploie est socialement dangereuse et moralement inacceptable; elle revient à faire payer par la collectivité les études des plus favorisés.


2. Une proposition

Il existe un système qui répond en partie à tous ces problèmes, et qui a été utilisé pendant près d’un siècle: c’est le pré-recrutement, qui a été supprimé au cours des années 70 et 80, sans que l’on n’en ait jamais fait l’évaluation; c’est à ce système que l’on a dû les fameux ”hussards noirs de la république”, et une large partie de l’ascension sociale au cours du 20ème siècle.

Il est parfaitement possible, si l’on prend conscience des enjeux, de proposer une version actualisée de ce système. On propose ici un pré-recrutement d’une partie des futurs enseignants, au niveau bac+1, sur critère universitaire (concours). Les étudiants pré-recrutés bénéficieraient d’un salaire pour faire leurs études; en échange, ils contracteraient un engagement de 10 ans à servir l’état, et devraient consacrer une demi-journée par semaine à intervenir dans les établissements scolaires (comme l’ont fait les emplois jeunes). Outre l’intérêt qu’il présente pour les établissements, cet engagement les préparerait efficacement à leur futur métier, évitant le ”choc” que certains nouveaux enseignants reçoivent en entrant dans leur première classe.

Un système semblable (Ecoles normales d’instituteurs, IPES) a existé pendant longtemps (près d’un siècle pour les écoles normales, plus de 20 ans pour les IPES), et a fonctionné de façon très efficace, avant d’être supprimé sans évaluation par une politique à courte vue; il a formé des dizaines de milliers de personnes, que l’on retrouve dans les écoles, collèges et lycées, mais aussi dans les universités, l’administration et le personnel politique; beaucoup d’entre eux n’auraient jamais fait d’études longues sans les IPES.

Il est bien clair que, pour être viable, ce système nécessite une programmation à moyen terme des recrutements (environ 5 ans); cette programmation est de toute façon nécessaire (et possible!) pour d’autres raisons. Il semble raisonnable de pré-recruter environ 75% des effectifs prévus; et dans ce cas, l’expérience montre que la très grande majorité des étudiants pré-recrutés réussira le concours. Ce système a déjà été proposé par divers acteurs: l’Académie des Sciences [3], le collectif ActionSciences[4], la Commission de Réflexion sur l’Enseignement des Mathématiques [5].


Que peut-on attendre de cette proposition ?

Ce système donnerait aux universités l’avantage comparatif qui leur manque actuellement. Il attirerait d’excellents étudiants, en particulier des milieux populaires. Il permettrait donc à l’université de remplir dans les meilleures conditions l’une des ses fonctions essentielles, la formation des maîtres, en assurant le recrutement d’étudiants de bon niveau et d’origine sociale variée.

Le concours en fin de première année donnerait une forte motivation, comme il le fait en PCEM, et reconstituerait une tête de classe, ce qui permettrait de retrouver un bon niveau pour le cursus de licence.
Cette mesure aurait des conséquences sociales, en recréant un parcours de réussite qui ne nécessite pas un fort capital social de départ.
Pour tirer tout le parti du système, il est nécessaire que les meilleurs des étudiants recrutés puissent, s’ils le désirent, continuer leurs études en thèse et participer au système de recherche, ce qui sera un investissement utile pour la collectivité; il en était ainsi pour les écoles normales.

Cette mesure ne constitue évidemment pas un programme à elle seule! Il y a bien d’autres choses à réformer dans les universités; mais elle changerait l’atmosphère, et rendrait les autres réformes plus faciles.


Réponse à quelques objections classiques

Non, ce système ne coûte pas trop cher! Si l’on compte 10 000 pré-recrutements par an, pour des études de 3 ans, il faut compter 30 000 personnes en régime stable, ce qui revient à environ un demi-milliard d’euros pour la création de 30 000 emplois conduisant de façon à peu près certaine à des emplois stables. Pour mémoire, le projet de diminution de la TVA sur la restauration revenait à 3 milliards d’euros, pour la création très hypothétique de 30 000 emplois peu qualifiés; dans le meilleur des cas, c’était 6 fois plus cher. Pour mémoire encore, un demi-milliard d’euros, c’est 1% de l’impôt sur le revenu, soit le trentième des baisses d’impôts promises par l’actuel président de la république, et moins du dixième des baisses effectivement réalisées. Il serait d’ailleurs étonnant que le pays ne puisse plus payer aujourd’hui ce qu’il pouvait faire en 1960.

Oui, ce système aura une forte composante sociale: les conditions (engagement décennal, obligation d’intervenir dans les établissements) dissuaderont une bonne part de ceux qui n’ont pas besoin de cette aide, mais sûrement pas ceux qui, sinon, doivent combiner leurs études avec un emploi précaire. Le recrutement sur concours est le meilleur des ”CV anonymes”; il est certain que nombre de jeunes des banlieues seront désireux et capables d’y participer. Un bon moyen de le vérifier: interrogez les gens autour de vous; une large part des personnes issues de classes favorisées considère qu’un engagement décennal à 19 ans est une contrainte intolérable, et qu’il est trop dur de demander à un étudiant de travailler une journée par semaine, ou un mois par an, en plus de ses études; il n’en va pas de même chez les nombreux étudiants qui travaillent à mi temps pour payer leurs études.
Non, ce système n’est pas un reste du passé: c’est un système du même type que l’on est en train de mettre en place en Grande Bretagne, pour remédier au manque d’enseignants dans un certain nombre de domaines; c’est aussi, ce que l’on ne dit pas assez, le système qui existe toujours pour les élites françaises (ENA, Ecole Polytechnique, Ecole Normale Supérieure); dans ce cas, personne ne parle d’archaïsme! Mais dans ce cas, le fonctionnement du système le réserve presque entièrement aux classes les plus aisées de la population (sans d’ailleurs aucune contrepartie).

Et que fera-t-on avec les étudiants pré-recrutés qui auront raté leurs études? La même chose que l’on fait avec les énarques ou les polytechniciens qui ratent leurs études... Il faudra trouver une voie qui leur permette d’accomplir leur engagement décennal d’une autre façon; ces cas seront de toute façon rare, et se régleront au cas par cas. On a su régler ce genre de problème pendant un siècle dans les écoles normales...

Pierre Arnoux*


* Professeur de mathématiques à l'université d'Aix-Marseille 2. Il s'intéresse depuis longtemps aux divers aspects de l'enseignement secondaire et supérieur, et en particulier à la motivation des étudiants et aux conditions sociales de la formation des enseignants.

[1] Revue Repères et Références Statistiques, années 2003, 2004, 2005, chapitre 6.
[2] Bernard Convert, La ”désaffection” pour les études scientifiques, quelques paradoxes du cas français, revue française de sociologie, No 44-3 (2003), pp. 449-467.
[3] Les flux d’étudiants susceptibles d’accéder aux carrières de recherche, Rapport à l’Académie des sciences par Jean Dercourt
[4] Le collectif ActionSciences regroupe 15 associations d’enseignants et sociétés savantes ; on trouvera ses propositions en ligne
[5] C.R.E.M.; on peut trouver ses rapports à l’adresse http://www.smf.emath.fr, et en particulier les recommandations de son rapport sur la formation des maîtres.


http://www.lautrecampagne.org/article.php?id=129

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