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 Dynasties de l'islam : Asie centrale et Russie

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Abd95
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Abd95


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Date d'inscription : 28/10/2006

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MessageSujet: Dynasties de l'islam : Asie centrale et Russie   Dynasties de l'islam : Asie centrale et Russie EmptyVen 23 Mar - 17:24

As salam aleykum

Cadre géographique et historique

L'Asie centrale proprement dite est une zone de steppes, entrecoupée d'oasis et de fertiles vallées où pousse le coton, le mûrier et la vigne sauvage. Le climat y est continental, très chaud et sec l'été, très froid l'hiver. A l'Ouest, la mer Caspienne ferme l'horizon. Au Sud, les premières hauteurs annoncent le monde iranien. A l'Est, les immenses chaînes de l'Himalaya et du Tien-Shan, franchissable sà travers quelques cols seulement, mettent à portée de la Chine. Au nord, les steppes se prolongent presqu'à l'infini, jusqu'à ce qu'elles ne laissent finalement place aux premières forêts sibériennes. C'est de-là, du nord, que proviendront les Russes qui envahiront la région au 19e siècle. Toute l'Asie centrale est aujourd'hui largement turquifiée, mais pendant plusieurs dizaines de siècles, elle fit plutôt partie de la zone d'influence persane et fut notamment le foyer de la culture sogdienne extrêmement raffinée. Historiquement, l'Asie centrale est une zone de contact entre le monde nomade vivant sous la tente, et celui des sédentaires regroupés derrières de hautes murailles de briques. Les caravanes de marchands ont longtemps sillonné la région, assurant ainsi la jonction entre la Chine et le Proche-Orient dont les deux influences marquent profondément l'identité de la région. Tous ces éléments se retrouvent au coeur de l'histoire des différentes dynasties qui ont illustré l'histoire locale.

Ce sont les Arabes qui ont apporté l'islam en Asie centrale, cette région qu'ils nommèrent Mawara al-nahr ("l'entre-deux fleuves", à savoir l'Amu et le Syr Daria). A la suite de la conquête du Khorasan, c'est-à-dire de l'Iran oriental (qui fut achevée en 650), les musulmans entrèrent effectivement en contact avec les petits royaumes sogdiens et bactriens de langue perse (Afghanistan, Turkménistan et Ouzbékistan actuels). Mais l'éloignement de ces derniers par rapport au Croissant fertile et leur relief escarpé ne facilitèrent pas la tâche des nouveaux arrivants. Surtout que, dès 720, les gouverneurs omeyyades eurent à subir les attaques des redoutables nomades Turcs. La situation se stabilisa toutefois après 751, lorsqu'à l'occasion de la fameuse bataille du Talas, les forces abbassides repoussèrent une armée d'invasion chinoise. Les cités sogdiennes devinrent bientôt les nouveaux centres de rayonnement de la culture islamo-persane. A leur contact, les tribus turques encore païennes qui demeuraient dans les steppes ou les hautes montagnes se convertirent peu à peu. La dynastie des Samanides domina longtemps le Mawara al-nahr ainsi que le Khorasan, mais son déclin progressif amena les Turcs (musulmans cette fois) à reprendre leur poussée vers l'Ouest. Dès lors l'histoire de l'Asie centrale fut étroitement liée à celle des dynasties turques qui la contrôlèrent successivement.

. Qarakhanides
Issus de la tribu turcophone des Qarluqs, les princes qarakhanides fondèrent un puissant royaume vers 840, avant de se convertir à l'islam en 920, sous la conduite de leur chef, Satuq Bughra. A partir de 990, les Qarakhanides menèrent de fréquentes incursions en Iran, incursions qui aboutirent finalement à la chute de la dynastie samanide en l'an 1010. Scindé en deux royaumes distincts à partir de 1041 (celui de Boukhara et celui de Kachgar), le domaine Qarakhanide tomba respectivement sous les tutelles des Seldjoukides à l'Ouest, et des Qara-Khitans à l'Est. Bien qu'assujettis de la sorte, ils se maintiendront néanmoins jusqu'en 1212.

. Seldjoukides
Les Seldjoukides, qui tiennent leur nom de leur ancêtre Seldjouk, formaient au départ l'un des nombreux clans qui composaient la grande tribu turque des Oghouzs. Celle-ci nomadisait au nord de la mer d'Aral. Récemment convertis à l'islam, les guerriers Seldjoukides commencèrent à s'avancer plus au sud à partir de l'an 1000. Entre 1030 et 1040, sous la conduite de leur prince Togrhil Beg, ils affrontèrent les Ghaznévides et les Qarakhanides, qu'ils réussirent à vaincre tous les deux. Dix ans plus tard ils contrôlaient tout le Khorasan et ils commencèrent à obliquer vers l'Iran. Ayant écrasé les forces bouyides à plusieurs reprises, ils entrèrent finalement dans Baghdad en 1055 (pour la suite de l'histoire seldjoukide, voire la partie consacrée à l'Iran) où le calife abbasside accorda à leur prince le titre de sultan.

. Qara-Khitans
Dynastie d'origine mongole, elle domina une grande partie de l'Asie centrale entre 1124 et 1218. Elle supplanta ainsi les Qarakhanides mais fut elle-même battue par les Mongols de Gengis-Khan lorsque ceux-ci déferlèrent en Asie centrale.

. Djaghataïdes
Après la mort de Gengis Khan en 1227, son vaste empire fut partagé entre ses fils, l'un d'entre eux, Djaghataï, hérita de l'Asie centrale. Ses descendants menèrent de nombreuses expéditions vers l'Inde, sans toutefois parvenir à s'y implanter. Restés très proches de leurs traditions nomades, les Djaghataïdes ne bâtirent aucun monument et continuèrent de vivre sous la tente. Ils laissèrent l'administration de leur empire à leurs conseillers perses tandis qu'eux-mêmes ne se convertirent à l'islam qu'à une date assez tardive (1334). Finalement, leur Etat se scinda, et ils perdirent peu à peu toute autorité, jusqu'à ce que les derniers d'entre eux ne soient en fin de compte réduits au rôle de simple marionnette par le fameux Timur Lang, fondateur de la dynastie des Timourides (voir "Plateau iranien").

. Horde d'Or
Le petit-fils de Gengis Khan, le prince Batu, hérita en 1240 des territoires les plus à l'ouest de l'Empire mongol. Il organisa cette zone en un puissant royaume, le Khanat de la Horde d'Or (Altun ordu en turc) dont les frontières s'étendaient entre l'actuel Kazakhstan et les bordures orientales de la Pologne. Il installa sa capitale à Saray, près de l'embouchure de la Volga. Son cousin Berke (m. 1267), qui lui succéda vers 1257, se convertit à l'Islam et fit de son royaume un Etat musulman (même si la chose ne fut vraiment acquise qu'un demi-siècle plus tard). Doté d'une cavalerie redoutable, prospère grâce au contrôle des ports de la Mer Noire, le khanat de la Horde d'Or imposa sa suzeraineté aux principautés russes jusqu'en 1480. Cependant, très affaibli par les conséquences de la Grande Peste de 1346, par des coups d'Etat successifs, mais aussi par les guerres que lui mena l'émir Timur de Samarkand, et enfin par la défection du khanat de Crimée en 1430 et par la constitution d'un puissant Etat russe autour de Moscou, le khanat de la Horde d'Or se scinda finalement en 1502. Ses héritiers politiques, les khanats d'Astrakhan et de Kazan furent bientôt conquis par les Russes (1554-1556). Seul le khanat de Crimée, sous les auspices de la dynastie des Giray, réussit à se maintenir quelques siècles de plus. Encore dut-il accepter de passer sous la suzeraineté ottomane dès 1472 et de voir sa frontière septentrionale constamment reculer au profit des Moscovites. Il fut définitivement annexé par la Russie en 1774-1782. Depuis, les Tatars musulmans ont du mener un dur combat pour défendre leur identité et leur religion en face des campagnes de russification menées contre eux par les tsars, puis par le pouvoir bolchevik (ce dernier alla jusqu'à déporter collectivement les Tatars de Crimée vers la Sibérie en 1944).

. Shaybanides
Issus de la descendance de Gengis Khan, les princes Shaybanides dominaient une partie de la Sibérie depuis le 14e siècle lorsqu'ils descendirent vers le Sud afin de s'emparer des derniers restes de l'empire timouride. Sous le nom d'Ouzbeks, ils dominèrent l'Asie centrale à partir de 1500. En 1598 toutefois, l'empire des Shaybanides se scinda en plusieurs royaumes rivaux, ou khanats. Les khanats de Samarkand, Khiva et Ferghana furent successivement annexés par les Russes entre 1860 et 1890.

Intégrée à l'Empire russe puis à l'Union soviétique, l'Asie centrale islamique recouvrit son indépendance en 1991, sous la forme de cinq Etats souverains : l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.
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