Muhammad ibn Rushd
(Kurtuba/Cordoue, 520 [1128] – Marrakech, 595 [1198])
Issu d'une grande famille de juristes malikites, Ibn Rushd étudia le droit, la médecine et la philosophie, trois disciplines dans lesquelles il excella rapidement. Il effectua une belle carrière comme Kadi de Séville et de Cordoue. Il travailla également comme médecin personnel de plusieurs souverains almohades mais connut également de brèves persécutions en raison de l'audace de certaines de ses propositions philosophiques.
Il est l'auteur d'une œuvre très abondante, comprenant notamment :
1) des traités de médecine (dont le Kitab al-tuliyyat fi l-tibb, 1160)
2) un ouvrage de jurisprudence malikite, le Bidayat al-mudjtahid wa-nihayat al-muktasid ("le Début du mujtahid") ou il tente d'accorder les positions des différentes écoles.
3) un traité de théologie (Fask al-makal, où il entreprend d'accorder les données de la raison et celles de la foi
4) un exposé des croyances islamiques (Kitab al-Kashf, où il essaie d'offrir une explication rationnelle des dogmes de l'islam
5) une défense de la philosophie rationaliste (le Tahafut al-tahafut)écrite en réponse à l'ouvrage d'Al-Ghazali
6) et enfin un Grand commentaire de la Métaphysique d'Aristote (le Tafsir mabad al-tabi'at) ainsi que des commentaires de plusieurs traités aristotéliciens (dont le De Anima).
Traduites en latin dès les années 1220, les œuvres d'Ibn Rushd (connu sous le nom d'Averroès), et en particulier son "Grand Commentaire" exerceront une grande influence sur le développement de la philosophie scholastique occidentale.
Le Tafsir mabad al-tabi'at a été partiellement traduit en français par Martin Aubert et publié aux éditions Les Belles Lettres en 1984.