Mohammed Belarbi Alaoui
(Ksar al-Kabir, Tafilalet, 1298 [1880] - Fas, 1383 [1964])
Juriste et prédicateur. Etudiant à la Karawiyyin de Fas (1898), Belarbi Alaoui fut initié aux thèses de la salafiyya par l'intermédiaire de son professeur Abu Shuayb al-Dukkali. Après avoir nommé kadi de Fas (1915) il obtint le poste de grand-kadi du sultanat, Belarbi Alaoui présida durant de nombreuses années le Conseil des Oulémas de la Karawiyyin. A ce titre il s'attela à la réforme de l'enseignement religieux marocain. En tant que ministre de la Justice de 1936 à 1944 il s'opposa de plus en plus résolument au pouvoir colonial qui l'exila en retour à Tiznit en 1953. La proclamation de l'indépendance trois ans plus tard lui valut d'obtenir un poste de conseiller du roi Mohammed V. Homme tolérant et ouvert, le fakih conserva toute sa vie un grand sens de la justice et de l'indépendance et, en 1959 il n'hésita pas à soutenir les thèses du grand parti de la gauche, l'UNFP de Ben Barka. Quelques années plus tard il s'opposa également aux dérives autoritaires du jeune roi Hassan II et appela au boycott du référendum constitutionnel de 1962 qui garantissait les pleins pouvoirs au souverain. Son enseignement fut avant tout oral et il n'a pas laissé d'écrits majeurs, pour autant mémoire est restée très vivante auprès des lettrés de son pays. Il a symbolisé toutes les qualités que doit avoir un grand alim.
Son fils Mustafa Belarbi deviendra ministre de la justice, gouverneur de Casablanca et ambassadeur en Italie.
Cf http://www.lejournal-hebdo.com/article.php3?id_article=3734