Al-Husayn ibn Abdallah ibn Sina, dit Ibn Sina
(Asfahanah, près de Bukhara, 370 [980] – Hamadan, 429 [1037])
Savant au génie polymorphe, Ibn Sina doit sa célébrité autant à ses travaux de théologie et de philosophie qu'à ses écrits sur la science médicale (dont fait parti le fameux Kitab al-kanun fi al-tibb qui synthétise en cinq volumes l'ensemble des connaissances médicales de son époque).
Enfant précoce, il commença une carrière de médecin et attira l'attention des princes samanides de Bukhara. Après la chute de cette dynastie, il fréquenta diverses cours d'Iran (Urgandj de 999 à 1012, Djurdjan de 1012 à 1014, Rayy de 1014 à 1015, Hamadhan de 1015 à 1024 et Ispahan à partir de 1024), mettant ses talents au service des princes et de leurs ministres tout en rédigeant des œuvres en arabe et en persan.
Ses deux grands travaux consacrés à la métaphysique (le Hikmat mashrikiyya, "La sagesse orientale" et le Kitab al-insaf "Livre de l'Arbitrage") ont été en grande partie perdus. Ils s'inscrivaient dans la lignée d'Aristote et d'Al-Farabi tout en les dépassant et en inscrivant leurs thèses principales au sein d'une monumentale "théorie des intelligences".
Parmi ses autres traités à vocation spirituelle, on peut signaler les récits philosophiques intitulés Hayy ibn Yakzan, "Le Récit de l'Oiseau" et "Salaman et Absal", ainsi que ses traités théologiques au sein desquels figurent le Kitab al-shifa ("Livre de la Guérison") le Kitab al-nadjah ("Livre de la Sûreté") et les Isharat wa tanbahat ("Questions et réponses") dans lesquels il expose une vision atomiste de la réalité qui donnera lieu à de nombreux commentaires au cours des siècles suivants.
Il est connu en Occident sous le nom d'Avicenne et ses travaux, très tôt traduits en latin, exerceront une grande influence sur le développement des sciences européennes. Ajoutons qu'il était vraisemblablement d'orientation shi'ite.