Malek BENNABI : Repères biographiques
• Le 1er janvier 1905 Malek BENNABI naît à Constantine, ville de culture et de renaissance.
• Il débuta ses études à l’école coranique et primaire française à Tébessa où ses parents s’étaient installés, puis il revient à Constantine pour aller aux cours complémentaires, puis à la Madersa où il a obtenu son diplôme de fin d’études en 1925. Eveillé, intelligent et sensible à son environnement, Bennabi notait et portait un jugement sur tout ce qui se passait dans la vie de la société algérienne marquée par la présence coloniale depuis bientôt un siècle : les disparités, les spoliations, les différences, les injustices…
• Avec son diplôme, il cherche du travail, mais à part un poste de adel (traducteur dans une mahkama musulmane), toutes ses tentatives sont vouées à l’échec et les portes lui sont fermées par l’administration coloniale.
• En 1930, il partit en France poursuivre des études supérieures. Il obtient son diplôme d’Ingénieur en Electricité en 1935, devenant ainsi le premier ingénieur en électricité algérien.
• 1946 est l’année où, doté d’une solide et double culture, il débute sa carrière intellectuelle en produisant « Le Phénomène Coranique ». Il consacre sa vie à réfléchir aux « problèmes de la civilisation » et développe sa propre pensée. Une pensée qui s’avèrera originale et forte, imprégnée de deux influences musulmane et européenne.
Son œuvre porte le combat du penseur contre le colonialisme et contre la situation faite à son peuple, sans pardonner à celui-ci son apathie et sa démission historique. Il voulait, par son œuvre, le réveiller de son long sommeil, à l’image de tout le monde musulman. Mais il voulait l’orienter vers une autre renaissance que celle qui mettait tous les torts sur le colonialisme. Il voulait que son peuple se débarrasse aussi de sa « colonisabilité », c’est-à-dire, se débarrasser de sa soumission aux problèmes et de son incapacité à les résoudre en fournissant le sur-effort nécessaire pour atteindre ses objectifs, au lieu d’attendre qu’ils soient résolus par le hasard ou par les autres. L’Islam ne devait pas servir pour endormir encore plus les peuples musulmans en leur parlant de leur passé glorieux, mais en en faisant une « idée travaillante » qui les arrimerait au destin commun de l’humanité.
• Entre 1948 et 1955, il collabore avec la « République Algérienne et le « Jeune Musulman ». Il écrira environ 200 articles de presse qui contiennent une partie de sa pensée.
• Il est déjà au Caire quand la révolution algérienne est déclenchée ; il demande à être envoyé aux frontières algériennes pour prendre part au combat de libération nationale, mais les responsables du FLN au Caire ne donnent pas de suite à sa demande.
• Au Caire, il anime des séminaires et donne des conférences.
• Après l’indépendance, il rentre en Algérie et occupe le poste de directeur de l’enseignement supérieur de 1964 à 1967 où il démissionne pour se consacrer à son travail intellectuel. Il anime des séminaires hebdomadaires à son domicile et donne des conférences en Algérie et à l’Etranger.
• Il collabore de nouveau avec « Révolution africaine » où il écrit jusqu’en 1968 sur la politique, l’économie, la société, la culture, la civilisation…
• Le 31 octobre 1973 meurt à Alger celui qui fut le « plus grand penseur de l’Islam contemporain », laissant une œuvre que le XXI° siècle devrait exploiter pour trouver une voie qui mène au carrefour des civilisations afin de réaliser « la Civilisation Humaine »