Salam/Salut
Bon sang, j'embête tout le monde avec ce bouquin
http://www.yodawork.com/websp/SW2_consult_ref?F_ean13=9782707149237&F_nom=LA%20DECOUVERTE&F_langue=Fran%E7ais&F_cible=Grand%20Public
Si je le présente ici, c'est pour plusieurs raisons :
- c'est un "classique contemporain"(années 1960), les sociologues/étudiants en sociologie n'y apprendront rien qu'ils ne sachent déjà, mais ils y trouveront plutôt une approche un peu iconoclaste de leur domaine (pour le coup, il devient aussi intéressant pour ceux qui n'ont jamais lu de socio), c'est toujours ça de gagné lorsqu'on est un peu avalé par le monde académique
- L'auteur est un spécialiste de la sociologie des religions (no comment sur ses anciens écrits, apparemment certains n'étaient franchement pas bien orientés d'un point de vue scientifique) et il se dit "chrétien sans église". Forcément, sa manière de s'exprimer sur la croyance résonnera dans la tête de ceux qui se revendiquent d'une religion (même s'il tend à briser quelques tabous à ce sujet, c'est aussi - surtout - pour ça que je le recommande).
- style drôle et frais, il se lit très rapidement, et surtout, on a droit dans cette nouvelle édition à un dernier chapitre supplémentaire où l'auteur envisage de retirer son invitation 40 ans après l'avoir lancée. C'est assez marrant de voir cette écriture rétrospective. Il ne s'agit pas pour autant d'une autobiographie, ni d'un manuel (où on expliquerait ce que sont les classes sociales bla bla bla)
Plus intéressant encore, à mon sens : un chapitre porte sur le concept de "réversibilité biographique" (je vous laisse découvrir de quoi il s'agit cf point 4 de l'introduction ci-dessous) avec une partie qui porte en particulier sur la conversion (envisagée ici dans un sens très large, comme un changement de conception de la vie, ça ne renvoye donc pas forcément à la religion). Je vous mets un extrait :
- Citation :
- "...Je développerai dans un autre chapitre ce lien dérangeant entre ce que nous pensons et ceux avec qui nous dînons. Dans cet excursus, j'ai simplement essayé de montrer que l'expérience de la relativité et de la "réversibilité biographique" n'est pas seulement un phénomène historique général, mais qu'elle présente aussi pour l'individu un réel problème existentiel. La compréhension sociologique des racines sociales de cette expérience n'apportera guère de réconfort à ceux qui voudraient trouver une réponse philosophique ou théologique à ce douloureux problème. Mais dans ce monde où les révélations sont cruellement rationnées, même un petit service ne se refuse pas. La perspective sociologique, avec sa manière agaçante de poser la question "qui dit cela ?" au milieu du grand débat entre Weltanschauungen (note d'Inji : systèmes symboliques, conceptions du monde), introduit une pointe de sobre scepticisme dont l'utilité première est au moins de nous protéger un peu contre la tendance à nous convertir trop facilement. La conscience sociologique opère dans un cadre de référence qi nous permet de percevoir notre biographie comme un mouvement dans et à travers des mondes spécifiques, liés à des systèmes symboliques spécifiques. Cela ne résoud évidemment pas le problème de la vérité. Mais cela diminue un peu le risque de nous faire piéger par chacune des bandes de missionnaires rencontrées sur notre chemin"
Voici l'introduction écrite par Dominique Merllié, je vous invite à la lire, bon d'accord, le style est sympa, mais un peu lourdingue, mais la suite du livre est vraiment passionnante je trouve :
http://www.yodawork.com/images/LA%20DECOUVERTE/da/d04923_intro.pdf
salam