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 Le dernier roi de Grenade et l'Algérie

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Abd95
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Abd95


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MessageSujet: Le dernier roi de Grenade et l'Algérie   Le dernier roi de Grenade et l'Algérie EmptySam 9 Déc - 23:06

Lien : http://www.lesamisdetlemcen.com/html/boabdil.html

"Les historiens sont aujourd’hui de plus en plus nombreux parmi eux Irwin Washington, Rodrigo Zaya à rapporter que le dernier roi de Grenade, Boabdil est mort enterré en Algérie et plus précisément à Tlemcen la capitale en proie elle aussi, à ce moment marqué par l’avènement des turcs en Algérie, à une guerre civile. Il mourut un jour du mois de Mai 1494.

L’année 1851 est une date qui marquera bien plus tard la découverte à Tlemcen de la pierre tombale de Boabdil. Au même moment sous des prétextes d’urbanisme moderne de la ville la nécropole royale Zianide de Sidi Brahim était profanée par le génie militaire mobilisé à tracer des routes qui y éventrèrent la vielle cité des Zianides sans ménagement aucun pour ses nécropoles, mausolées et vestiges de quartiers ou de monuments de son vieux passé.

L’orientaliste Willam Marçais directeur de la medersa de Tlemcen était scandalisé par le spectacle des pierres portant des inscriptions arabes servant de dallages pour les cours des maisons européennes (les musées d’Algérie, 1905). C’est parmi d’autres pierres funéraires de rois, princes et princesses zianides que l’épitaphe de Boabdil allait par hasard se trouver au cercle des officiers. Sa tombe subira l’humiliation posthume d’une profanation en même temps que celle de Abou Tachfin roi Zianide élevé à la cour nasride de Grenade et d’autres princes et princesses de l’ancien royaume de Tlemcen conséquence de la colonisation de l’Algérie. Prés de quarante années après l’indépendance de l’Algérie cette profanation, vécue toujours comme une humiliation par les habitants, n’est toujours pas réparée. « Cette réparation n’est pas seulement symbolique mais historique », soulignera un historien préoccupé par le sort réservé à son riche patrimoine à la fois historique et culturel.

Boabdil mourra au mois de mai 1494 prés de deux années après la chute de Grenade. Il avait à peine 40 ans. Sa mère décédera une année avant à Tlemcen qui accueillit tout l’entourage de Boabdil, son épouse Meriem (la sultane Moriama) et ses sœurs appelées les « reines maures ». Dans la nouvelle « Grenade Africaine » une très forte colonie d’andalous y trouvera la paix dont le nombreux juifs fuyant l’inquisition des rois catholiques pendant la reconquista et avant, depuis également la chute de Cordoue en 1232. Avec ces exodes c ‘est une partie de la mémoire andalouse qui va également émigrer dans cette ville. Elle en sera une des villes héritière de l’Andalousie de son art de vivre, de ses legs philosophique et artistique … Ce n’est pas par hasard que le célèbre encyclopédiste Ahmed El Maqqari de Tlemcen mort en 1632 au Caire sera, du fait de cette mémoire en exil et à Fés, le dernier grand historien de l’Espagne musulmane. Il y a également Ahmed El Wancharissi Tilimsani (15ième siècle) auteur du « Miyar » (Pierre de touche des fatwas des savants du Maghreb ) qui a légué un immense corpus ou recueil de cas juridiques traité par les savants de Tlemcen, Fès, Tunis et surtout d’Andalousie et s’autres encore…

Boabdil le « Zoghbi » entrera dans la légende où son nom finira par devenir célèbre. « Zoghbi » sera utilisé comme sobriquet pour désigner la frange des jeunes désinvoltes ou immatures ou dans un autre sens « l’homme infortuné ». On retrouve le mot « Zoghbi » à titre d’exemple dans de nombreuses poésies populaires de Ibn M’Saib (18éme siècle) de descendance andalouse lui aussi. Avant la découverte de l’épitaphe de la tombe de Boabdil, des écrits d’historiens annonceront sa mort à Marrakech (Maroc) ainsi est le cas du chroniqueur espagnole Marmol qui écrit « Boabdil mourut prés de l’Oued el Assouad (la rivière noire) au gué dit de Waqûba, dans la guerre qui a opposé les Mérinides de Fez au royaume chrétien de Marrakech ». Certains ont prudemment préféré que la pierre tombale découverte soit celle de son oncle « Al-Zaghal » tel fut le cas du grand hispanisant le professeur Si Abdelkader Mahdad. En dehors des intrigues et du sort de Grenade réservé par son roi, le nom de Boabdil est resté contrairement empreint d’une charge émotive, d’une mémoire très riche qui s’associe à la forte impression laissée par la brillante civilisation arabo-musulmane en Espagne.

La chute définitive d’Al Andalous allait complètement modifier le paysage politique et culturel du Maghreb. Certes, l’Andalousie a pesé longtemps de tout son poids sur les destinées politiques et culturelles de l’ensemble appelé Maghreb ou occident musulman. Avec la chute de l’Espagne musulmane, c’est une page importante de l’histoire de l’occident musulman avec l’impulsion décès courants scientifiques et rénovateurs en matière de pensée philosophique et religieuse avec Ibn Rochd, Ibn Hamz, Ibn Arabi, Lissan eddine Ibn Khatib… qui est tournée et que ne sera malheureusement plus jamais renouvelée.

Un siècle après sa disparition mystérieuse en 1898 alors qu’elle fut présentée pour la première fois à l’exposition universelle de Paris, l’épitaphe de Boabdil n’est toujours pas retrouvée. En 1847, la fameuse épitaphe fut portée au musée de Tlemcen par le général Beaufort d’Hautpoul et cela, sauvée d’une destruction fatale après l’expédition française dans cette ville. Cette découverte reçut un grand écho dans le monde savant de la même manière que sa disparition fut également mystérieuse. William Marçais alors directeur de la medersa de Tlemcen sera scandalisé par la perte de pièces capitales portées à l’inventaire du musée. Nul ne put me renseigner sur le sort des épitaphes publiées au « mémoires épigraphique sur les tombeaux de Beni Ziane » non plus sur l’inscription berbère d’Agadir signalée dans la revue africaine de 1860 ; tous mes efforts pour retrouver la fameuse épitaphe de Boabdil restèrent sans résultats."

El Hassar Bénali
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