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 I. La vie bédouine (b)

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Abd95
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Abd95


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Date d'inscription : 28/10/2006

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MessageSujet: I. La vie bédouine (b)   I. La vie bédouine (b) EmptyJeu 13 Sep - 14:03

. L'économie

Les Bédouins pratiquent une économie pastorale. En raison des conditions climatiques, il n'y a pas assez de fourrage pour que leurs bêtes puissent se nourrir au même endroit très longtemps, les maîtres doivent donc se déplacer sans cesse avec leurs troupeaux vers de nouveaux pâturages. Durant la saison sèche (avril-octobre), ils demeurent statiques autour des points d'eaux et près des oasis, achetant parfois du fourrage aux sédentaires pour nourrir leurs animaux. Dès que les premières pluies font reverdir le désert, ils se rendent à leurs près, toujours les mêmes (novembre-février). A l'occasion ils font parfois plusieurs centaines de kilomètres. De fait, les différents pour le contrôle des puits (abyar, sing. bir) ou des pâturages (mar'a) sont les principales sources d'affrontements entre Bédouins, notamment en cas de sécheresse, lorsque les bons pâquis se sont raréfiés. Car chaque pâturage appartient à un clan bien précis (de manière indivise), et il en défend strictement l'accès. N'accordant un droit de pacage qu'en échange de cadeaux, généralement des moutons.

Contrairement à une idée répandue, les Bédouins ne demeurent donc que rarement dans le "vrai désert", qui est surtout constitué d'espaces sablonneux (nafud, pl. anfad), d'étendues salées (sabkah) et de champs de pierres (harra, pl. hirrar). Là leurs animaux mourraient rapidement faut de nourriture (encore que certaines dunes puissent être très fertiles après la pluie). Les Bédouins demeurent en fait essentiellement dans les steppes et les zones semi montagneuses, c'est-à-dire là où les précipitations sont suffisantes pour qu'une couverture végétale puisse se développer. La richesse des nomades se mesure au nombre de têtes de bétail qu'ils détiennent. Les familles les plus riches sont celles qui possèdent les plus grands troupeaux de chameaux dromadaires. Il existe une très grande variété de noms pour décrire le chameau suivant son sexe, son âge, sa taille, la couleur de sa robe, mais le plus fréquemment utilisé est celui de ibil (le chameau mâle étant appelé djamal et la femelle naka). De tous les nomades ces éleveurs de chameaux sont ceux qui parcourent les plus distances durant l'année. Plus la famille est pauvre, plus le nombre de chameaux diminue et plus la part proportionnelle des ovins (ghanem, comprenant les moutons/kabsh et les chèvres/anz) augmente. Les nomades vendent certaines de leurs bêtes aux marchands des oasis qui en font des animaux de bât. En cas de sécheresse, les pâturages se réduisant, les bêtes meurent et la famine menace. Les Bédouins doivent alors se contenter des produits de la chasse ou du pillage. Lorsqu'une expédition (ghazwa, pl. ghizwan) est décidée, on nomme un chef temporaire (ka'id, ra'is/ru'us) chargé de la guider et de répartir ensuite le butin.

Tandis que les chameaux errent la nuit autour du campement, le petit bétail est maintenu quant à lui à l'abri des prédateurs dans un enclos de broussailles épineuses. Chaque matin a lieu la traite. Après quoi les enfants conduisent le troupeau au puit ou près des sources où les bêtes s'abreuvent. Ils doivent faire attention aux serpents et aux scorpions qui se prélassent au soleil aux heures chaudes de la journée et qui le reste du temps se blottissent sous les pierres. Les enfants ramassent aussi les crottins (dimn) pour que l'on puisse en faire du combustible.

Les relations qu'entretiennent les pasteurs nomades et les agriculteurs (fallahim, ahl al-haddar) sédentaires sont très ambivalentes. Les sédentaires méprisent souvent ces nomades émaciés qui parcourent la steppe. Ceux-ci, à leur tour, méprisent les sédentaires qu'ils jugent asservis par la sédentarité et non libres comme eux. Mais la plupart des sédentaires ont des ancêtres proches ou lointains ayant pratiqué jadis le nomadisme et, s'ils considèrent les Bédouins comme des hommes retors et parfois dangereux ils entretiennent en même temps un certain respect pour leur mode de vie austère, ils sont sensibles à leur sens de l'honneur et à leur individualisme foncier. Dans de nombreux endroits la coutume veut d'ailleurs que les riches familles envoient leurs jeunes enfants se former à la vie bédouine durant quelques années. Les nomades de leur côté attaquent parfois les caravanes ou les bourgades isolées, mais ils fournissent aussi des guides appréciés. Il arrive très souvent que les sédentaires passent des contrats d'alliance avec les Bédouins des environs afin qu'il les protège de leurs collègues plus entreprenants. Un commerce actif, basé sur le troc, relie nomades et sédentaires. En outre, s'ils tiennent beaucoup à leur liberté, il n'empêche qu'ils finissent très souvent par se sédentariser. Un bédouin sédentarisé, sans parents pour lui venir en aide doit s'affilier à une tribu locale dont il devient alors le "client". Parmi les Sahaba, Ibn Mas'ud était par exemple dans cette situation.

Il est arrivé plusieurs fois dans l'histoire de la péninsule arabique qu'une tribu semi-nomade finisse par se sédentariser complètement et par fonder une véritable ville et pour finir un royaume avec toutes les caractéristiques propres à ce mode de gouvernance, ainsi des Nabatéens ou des Palmyréniens par exemple. Cela fut également le cas du clan des Kuraysh, fraction de la tribu des Kinana, lorsqu'il prit possession du Haram de Makkah.

. Le culte

La plupart des Arabes et la quasi-totalité des Bédouins sont polythéistes, c'est-à-dire en fait animistes. Il n'y a que chez les sédentaires de la côte orientale, des oasis du Hidjaz ou du Yamama, et surtout au Yémen et en Syrie que l'on trouve quelques communautés chrétiennes ou juives, encore que le syncrétisme soit partout très répandu. Les Bédouins ne possèdent pas de panthéons organisé ou pourvu de cosmogonies complexes, comme les Akkadiens ou les Grecs de l'Antiquité. Ils adorent plutôt leurs dieux à la manière dont les membres de certaines ethnies africaines ou sud-américaines adorent les leurs, c'est-à-dire à travers un système complexe de tabous quotidiens et de superstitions locales. Avec le temps, certaines pratiques tendront toutefois à être de plus en plus élaborées. On pratique régulièrement des sacrifices (nusuk) à l'adresse de telle ou telle divinité dont on souhaite obtenir la protection (contre une maladie, un ennemi, etc.) ou le soutien (pour assurer la fertilité des troupeaux par exemple). L'ampleur du sacrifice sert aussi à distinguer celui qui l'a offert aux yeux de ses coreligionnaires puisque la viande est ensuite consommée par tous les convives rassemblés. Au bord des sentiers, sur les reliefs les plus marquants, ont trouve quantité d'arbres sacrés, de bétyles (pierres dressées) et de sources vénérées. Il existe également des sanctuaires dédiés à des divinités spécifiques et qui font l'objet de pèlerinages tels que Hubal, Manat, Uzza, Al-Lat et bien d'autres. Chaque tribu tend à développer une vénération particulière à l'égard d'un dieu, dont le shaykh possède l'idole, à moins que cette dernière ne soit fixe. On pratique également beaucoup la divination, l'osculation des viscères des animaux sacrifiés, l'étude des flèches. Tous les Bédouins portent sur eux des amulettes ou des bracelets revêtus d'un pouvoir magique, les tatouages sont fréquents. Dans chaque tribu, un ancien ou une ancienne possède des pouvoirs Le devin (hakin, terme que l'on retrouve dans l'hébreu kohen) est capable de prédire l'avenir et on ne prend jamais de décision importante sans le consulter, souvent il s'agit du sayyid lui-même. Le guérisseur ('arraf) quant à lui éloigne les mauvais esprits (djinn) responsables en particulier des maladies.

. L'environnement

Les journées sont chaudes, et même brûlantes en été, ce qui impose des siestes dans l'après-midi. Les nuits sont très froides car l'altitude moyenne est relativement élevée dans la péninsule arabe. En outre, le ciel est clair et la chaleur diurne s'évacue très vite. Le silence nocturne n'est interrompu que par le hurlement des animaux sauvages. Les pluies sont rares mais torrentielles. Le climat est sain, sauf dans les lieux les eaux stagnantes permettent le développement des moustiques et donc contribue à la présence du paludisme.

La faune et la flore de la péninsule arabique étaient alors beaucoup plus riches qu'elles ne le sont aujourd'hui. Dès que l'altitude s'élève un peu, les pentes apparaissent couvertes d'arbustes et d'arbres (jujubiers, acacias, genevriers). Dans les steppes semi-arides on trouve de grands prédateurs tels que le lion, le guépard, le léopard, le loup et la hyène, qui se nourrissent de gazelles, d'autruches et d'ânes sauvages. On trouve aussi de plus petits prédateurs, tels que le chacal, le caracal, le renard, le chat sauvage qui chassent les souris, les gerbilles, les lézards, etc. Dans les zones montagneuses du Hidjaz, du 'Asir, du Yémen et de l'Oman on pouvait encore voir se déplacer à cette époque de grandes hardes de mouflons, de bouquetins et de babouins hamadryas. A l'aide de leurs arcs ou de leurs fronde et en utilisant les talents de pisteurs de leurs lévriers (saluki), les Bédouins chassent le moyen (gazelles) ou le petit gibier (lièvres, outardes) afin d'améliorer l'ordinaire. Faute de mieux, on consomme parfois des sauterelles (djarad) ou des tubercules (dont les truffes, appelées fak).



A suivre : le mode vie mekkois.
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http://www.elirshad.com/
 
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