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 Comment concilier religion et business ?

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inji
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inji


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MessageSujet: Comment concilier religion et business ?   Comment concilier religion et business ? EmptyMer 29 Nov - 0:50

Salam/Salut

Pour ceux qui regardent quelquefois la chaîne de télévision Iqraa, vous avez forcément été étonnés par ces clips de chanteurs diffusés entre les programmes. (franchement moi, ça m'a scotchée)
La mise en scène des clips est très marketing, à la pointe de la mode, qu'il s'agisse de la qualité des images, des postures des artistes et des figurants, des décors, mais aussi des musiques (guitares électriques, basses,...)...avec bien entendu des textes islamiques (Allâhou akbar "Dieu est Grand", ou bien Ramadhân shahrou l-Korân "le ramadan est le mois du Coran", etc...). Les clips montrent tantôt les souffrances du peuple irakien ou palestinien, tantôt (et plus souvent) la vie heureuse d'une famille du Golfe (avec papi et mami attention Smile ) dans leur sublime villa.

Voici un article qui rejoint mon propos :

Citation :
Les Frères musulmans risquent de grincer des dents en découvrant cette semaine dans les librairies « L’islam de marché », un ouvrage court mais dense signé par le chercheur suisse Patrick Haenni, 37 ans, qui a séjourné une décennie au Caire. Que dit-il de si scandaleux ? Que l’islamisme montre des signes d’essoufflement et que les islamistes « contrariés » sont de plus en plus nombreux à contester le dogmatisme de ses dirigeants, à refuser les rapports disciplinaires qui organisent le quotidien des organisations, et surtout « préfèrent désormais la recherche personnelle du salut, la réalisation de soi et la quête du succès économique ».

En clair, ces nouveaux islamistes se détournent de la politique et cherchent dorénavant leur salut dans le monde des affaires. Ils écoutent Amr Khaled, lorsqu’il déclare « Je veux être riche pour utiliser mon argent dans la voie de Dieu et pour vivre une vie digne », et Aa Gym rappelant que « L’islam nous apprend à être riche. Le prophète Muhammad était riche, ses compagnons aussi ». Ce nouvel « Islam de marché » (1), Patrick Haenni le découvre en Egypte, en Indonésie, mais aussi en Turquie, où les nouveaux islamistes, actuellement au pouvoir, réussissent à « marginaliser l’islamisme classique inspiré des Frères musulmans ». Enfin, en France, où le sociologue suisse mène depuis le début de l’année des enquêtes.

Contrairement aux « spécialistes » autoproclamés du terrorisme qui croient voir derrière chaque femme voilée un militant d’Al-Qaïda, Patrick Haenni assure que de plus en plus les musulmans, loin de vouloir mourir en martyr, souhaitent plutôt vivre en marchand. « A la hijra du désespoir des kamikazes de banlieue engagés dans les réseaux d’Al-Qaïda s’ajoute aujourd’hui une nouvelle hijra, non pas militante et jihadiste mais marchande et bourgeoise », écrit cet ancien chercheur du Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (Cedej) au Caire.

D’aucuns tenteront de dresser un parallèle avec les anciens gauchistes de mai 68, que l’on retrouve aujourd’hui à la tête des grandes entreprises, comme commissaires de police, ou comme journalistes dans les publications les plus conservatrices. C’est partiellement exact, car si les anciens maoïstes ont jeté par-dessus bord leurs idéaux, les nouveaux islamistes, en revanche, n’ont rien perdu de leur foi. Le changement, c’est que « l’économie devient la source d’inspiration pour agir et penser et non plus le politique », assure le chercheur suisse, qui a obtenu le prix de la meilleure thèse en langue française sur le monde musulman, décerné par l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (EHESS), à Paris.

En mars 2005, Patrick Haenni a publié aux éditions Kharthala « L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine » (2), racontant comment le pouvoir égyptien avait repris le contrôle de cette immense termitière humaine d’Imbaba, une banlieue pouilleuse d’un million d’âmes, un temps passé sous le contrôle des islamistes.

Dorénavant la pudeur féminine « se voile de drapés glamour griffés aux marques occidentales », souligne l’ouvrage « L’islam de marché », et évoque la « voilée libérale rêvant d’Amérique, portant un hijab en pure soie et parlant l’anglais à ses enfants ». Il faut toutefois se demander quel pourcentage de la population est concerné par la montée en puissance de ce nouvel islamisme. Toutes les classes aisées ne sont pas devenues « conservatrices, piétistes et petit-bourgeois ». Fort heureusement d’ailleurs.

Patrick Haenni constate que le nouveau « winner » pieux, efficace économiquement, désengagé politiquement, qui combine modernité et tradition, a finalement « beaucoup de parentés avec les mouvements fondamentalistes américains ». Dans sa conclusion, le chercheur suisse souligne que sur Internet, musulmans et conservateurs chrétiens joignent leurs forces dans des mobilisations autour des thèmes comme la défense de la famille « ou de projets comme l’initiative d’Islamonline appelant les familialistes à s’unir dans un réseau comprenant d’ores et déjà des sites proches du conservatisme américain comme Our American Values, United Families International, Reclaiming America ». Faut-il s’en réjouir ?

(1)« L’islam de marché », éditions du Seuil, 108 pages.

(2)« L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine au Caire », éditions Karthala, 315 pages.


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redda
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redda


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MessageSujet: Re: Comment concilier religion et business ?   Comment concilier religion et business ? EmptyVen 1 Déc - 13:44

wa salam

je suis assez d'accord, pas besoins de vivre ds la misere alors qu'on peut être plus au chaud. si en plus ça peut aider la communauté pkoi pas.
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yasmine172
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MessageSujet: Re: Comment concilier religion et business ?   Comment concilier religion et business ? EmptyVen 1 Déc - 15:15

salam
Cela ne m'étonne pas,Iqraa est la propriétéé d'un prince saoudien qui posséde aussi Rotana, à ce qu'on m'a dit , une chaine qui diffuse des clips et chansons en arabe et qui sont loin d'être islamique..je ne sais pas si on peut parler de réconciliation religion et business .. si ce n'est utiliser tous les moyens pour faire marcher son business: tantôt on est islamique, tantôt on ne l'est pas .. mais surtout détourner l'attention de vrais problèmes qui rongent le monde islamique en créant d'autres attractions...et surtout faire passer ses idéologies
Contrôler une chaine islamique est loin d'e^tre une décision purement économique
dans larticle on dit : « l’économie devient la source d’inspiration pour agir et penser et non plus le politique », c'est vrai les saoudiens ont acheté aussi la chaine alarabiya et contrôle les informations, j'ai suivi pendant un certain temps cette chaine, et à force de l'écouter je suis arriveé à la constation suivante ..: presque les pays musulmans , mis à part l'arabie saoudite dont on ne parle pas lorsqu'on évoque ces sujets, ne sont pas démocratiques et répriment les femmes ..mais de qui se moque t-on ?
inji a écrit:
Salam/Salut

Pour ceux qui regardent quelquefois la chaîne de télévision Iqraa, vous avez forcément été étonnés par ces clips de chanteurs diffusés entre les programmes. (franchement moi, ça m'a scotchée)
La mise en scène des clips est très marketing, à la pointe de la mode, qu'il s'agisse de la qualité des images, des postures des artistes et des figurants, des décors, mais aussi des musiques (guitares électriques, basses,...)...avec bien entendu des textes islamiques (Allâhou akbar "Dieu est Grand", ou bien Ramadhân shahrou l-Korân "le ramadan est le mois du Coran", etc...). Les clips montrent tantôt les souffrances du peuple irakien ou palestinien, tantôt (et plus souvent) la vie heureuse d'une famille du Golfe (avec papi et mami attention Smile ) dans leur sublime villa.

Voici un article qui rejoint mon propos :

Citation :
Les Frères musulmans risquent de grincer des dents en découvrant cette semaine dans les librairies « L’islam de marché », un ouvrage court mais dense signé par le chercheur suisse Patrick Haenni, 37 ans, qui a séjourné une décennie au Caire. Que dit-il de si scandaleux ? Que l’islamisme montre des signes d’essoufflement et que les islamistes « contrariés » sont de plus en plus nombreux à contester le dogmatisme de ses dirigeants, à refuser les rapports disciplinaires qui organisent le quotidien des organisations, et surtout « préfèrent désormais la recherche personnelle du salut, la réalisation de soi et la quête du succès économique ».

En clair, ces nouveaux islamistes se détournent de la politique et cherchent dorénavant leur salut dans le monde des affaires. Ils écoutent Amr Khaled, lorsqu’il déclare « Je veux être riche pour utiliser mon argent dans la voie de Dieu et pour vivre une vie digne », et Aa Gym rappelant que « L’islam nous apprend à être riche. Le prophète Muhammad était riche, ses compagnons aussi ». Ce nouvel « Islam de marché » (1), Patrick Haenni le découvre en Egypte, en Indonésie, mais aussi en Turquie, où les nouveaux islamistes, actuellement au pouvoir, réussissent à « marginaliser l’islamisme classique inspiré des Frères musulmans ». Enfin, en France, où le sociologue suisse mène depuis le début de l’année des enquêtes.

Contrairement aux « spécialistes » autoproclamés du terrorisme qui croient voir derrière chaque femme voilée un militant d’Al-Qaïda, Patrick Haenni assure que de plus en plus les musulmans, loin de vouloir mourir en martyr, souhaitent plutôt vivre en marchand. « A la hijra du désespoir des kamikazes de banlieue engagés dans les réseaux d’Al-Qaïda s’ajoute aujourd’hui une nouvelle hijra, non pas militante et jihadiste mais marchande et bourgeoise », écrit cet ancien chercheur du Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (Cedej) au Caire.

D’aucuns tenteront de dresser un parallèle avec les anciens gauchistes de mai 68, que l’on retrouve aujourd’hui à la tête des grandes entreprises, comme commissaires de police, ou comme journalistes dans les publications les plus conservatrices. C’est partiellement exact, car si les anciens maoïstes ont jeté par-dessus bord leurs idéaux, les nouveaux islamistes, en revanche, n’ont rien perdu de leur foi. Le changement, c’est que « l’économie devient la source d’inspiration pour agir et penser et non plus le politique », assure le chercheur suisse, qui a obtenu le prix de la meilleure thèse en langue française sur le monde musulman, décerné par l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (EHESS), à Paris.

En mars 2005, Patrick Haenni a publié aux éditions Kharthala « L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine » (2), racontant comment le pouvoir égyptien avait repris le contrôle de cette immense termitière humaine d’Imbaba, une banlieue pouilleuse d’un million d’âmes, un temps passé sous le contrôle des islamistes.

Dorénavant la pudeur féminine « se voile de drapés glamour griffés aux marques occidentales », souligne l’ouvrage « L’islam de marché », et évoque la « voilée libérale rêvant d’Amérique, portant un hijab en pure soie et parlant l’anglais à ses enfants ». Il faut toutefois se demander quel pourcentage de la population est concerné par la montée en puissance de ce nouvel islamisme. Toutes les classes aisées ne sont pas devenues « conservatrices, piétistes et petit-bourgeois ». Fort heureusement d’ailleurs.

Patrick Haenni constate que le nouveau « winner » pieux, efficace économiquement, désengagé politiquement, qui combine modernité et tradition, a finalement « beaucoup de parentés avec les mouvements fondamentalistes américains ». Dans sa conclusion, le chercheur suisse souligne que sur Internet, musulmans et conservateurs chrétiens joignent leurs forces dans des mobilisations autour des thèmes comme la défense de la famille « ou de projets comme l’initiative d’Islamonline appelant les familialistes à s’unir dans un réseau comprenant d’ores et déjà des sites proches du conservatisme américain comme Our American Values, United Families International, Reclaiming America ». Faut-il s’en réjouir ?

(1)« L’islam de marché », éditions du Seuil, 108 pages.

(2)« L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine au Caire », éditions Karthala, 315 pages.


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Shahruk
Junior
Shahruk


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MessageSujet: Re: Comment concilier religion et business ?   Comment concilier religion et business ? EmptySam 2 Déc - 12:04

inji a écrit:
Salam/Salut

Pour ceux qui regardent quelquefois la chaîne de télévision Iqraa, vous avez forcément été étonnés par ces clips de chanteurs diffusés entre les programmes. (franchement moi, ça m'a scotchée)
La mise en scène des clips est très marketing, à la pointe de la mode, qu'il s'agisse de la qualité des images, des postures des artistes et des figurants, des décors, mais aussi des musiques (guitares électriques, basses,...)...avec bien entendu des textes islamiques (Allâhou akbar "Dieu est Grand", ou bien Ramadhân shahrou l-Korân "le ramadan est le mois du Coran", etc...). Les clips montrent tantôt les souffrances du peuple irakien ou palestinien, tantôt (et plus souvent) la vie heureuse d'une famille du Golfe (avec papi et mami attention Smile ) dans leur sublime villa.

Voici un article qui rejoint mon propos :

Citation :
Les Frères musulmans risquent de grincer des dents en découvrant cette semaine dans les librairies « L’islam de marché », un ouvrage court mais dense signé par le chercheur suisse Patrick Haenni, 37 ans, qui a séjourné une décennie au Caire. Que dit-il de si scandaleux ? Que l’islamisme montre des signes d’essoufflement et que les islamistes « contrariés » sont de plus en plus nombreux à contester le dogmatisme de ses dirigeants, à refuser les rapports disciplinaires qui organisent le quotidien des organisations, et surtout « préfèrent désormais la recherche personnelle du salut, la réalisation de soi et la quête du succès économique ».

En clair, ces nouveaux islamistes se détournent de la politique et cherchent dorénavant leur salut dans le monde des affaires. Ils écoutent Amr Khaled, lorsqu’il déclare « Je veux être riche pour utiliser mon argent dans la voie de Dieu et pour vivre une vie digne », et Aa Gym rappelant que « L’islam nous apprend à être riche. Le prophète Muhammad était riche, ses compagnons aussi ». Ce nouvel « Islam de marché » (1), Patrick Haenni le découvre en Egypte, en Indonésie, mais aussi en Turquie, où les nouveaux islamistes, actuellement au pouvoir, réussissent à « marginaliser l’islamisme classique inspiré des Frères musulmans ». Enfin, en France, où le sociologue suisse mène depuis le début de l’année des enquêtes.

Contrairement aux « spécialistes » autoproclamés du terrorisme qui croient voir derrière chaque femme voilée un militant d’Al-Qaïda, Patrick Haenni assure que de plus en plus les musulmans, loin de vouloir mourir en martyr, souhaitent plutôt vivre en marchand. « A la hijra du désespoir des kamikazes de banlieue engagés dans les réseaux d’Al-Qaïda s’ajoute aujourd’hui une nouvelle hijra, non pas militante et jihadiste mais marchande et bourgeoise », écrit cet ancien chercheur du Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (Cedej) au Caire.

D’aucuns tenteront de dresser un parallèle avec les anciens gauchistes de mai 68, que l’on retrouve aujourd’hui à la tête des grandes entreprises, comme commissaires de police, ou comme journalistes dans les publications les plus conservatrices. C’est partiellement exact, car si les anciens maoïstes ont jeté par-dessus bord leurs idéaux, les nouveaux islamistes, en revanche, n’ont rien perdu de leur foi. Le changement, c’est que « l’économie devient la source d’inspiration pour agir et penser et non plus le politique », assure le chercheur suisse, qui a obtenu le prix de la meilleure thèse en langue française sur le monde musulman, décerné par l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (EHESS), à Paris.

En mars 2005, Patrick Haenni a publié aux éditions Kharthala « L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine » (2), racontant comment le pouvoir égyptien avait repris le contrôle de cette immense termitière humaine d’Imbaba, une banlieue pouilleuse d’un million d’âmes, un temps passé sous le contrôle des islamistes.

Dorénavant la pudeur féminine « se voile de drapés glamour griffés aux marques occidentales », souligne l’ouvrage « L’islam de marché », et évoque la « voilée libérale rêvant d’Amérique, portant un hijab en pure soie et parlant l’anglais à ses enfants ». Il faut toutefois se demander quel pourcentage de la population est concerné par la montée en puissance de ce nouvel islamisme. Toutes les classes aisées ne sont pas devenues « conservatrices, piétistes et petit-bourgeois ». Fort heureusement d’ailleurs.

Patrick Haenni constate que le nouveau « winner » pieux, efficace économiquement, désengagé politiquement, qui combine modernité et tradition, a finalement « beaucoup de parentés avec les mouvements fondamentalistes américains ». Dans sa conclusion, le chercheur suisse souligne que sur Internet, musulmans et conservateurs chrétiens joignent leurs forces dans des mobilisations autour des thèmes comme la défense de la famille « ou de projets comme l’initiative d’Islamonline appelant les familialistes à s’unir dans un réseau comprenant d’ores et déjà des sites proches du conservatisme américain comme Our American Values, United Families International, Reclaiming America ». Faut-il s’en réjouir ?

(1)« L’islam de marché », éditions du Seuil, 108 pages.

(2)« L’ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine au Caire », éditions Karthala, 315 pages.


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Salam aleikoum

Tes propos sont parfaitement justifiés et ne sont que le reflet de ce conformisme auquel les muslmans adhèrent de façon consciente ou inconsciente, expression d'un comportement moutonnier pour paraphraser les historiens marxistes.

Cet article est intéressant à plus d'un titre car il met parfaitement en évidence le changement des mentalités et des consciences qui s'est opéré chez les musulmans en l'espace d'un demi siècle.

Les militants de l'Islam politique, dans les divers parties du monde musulman, avaient un discours beaucoup plus contestataire sur le plan idéologique, culturel et économique que nous pouvons simplement résumer par le slogan "Ni Ouest, ni Est" car se faisant dans un même les critiques du libéralisme et du marxisme tout deux fruits de l'occidetanlisme.

Discours que l'on retrouvera aussi bien dans la pensée d'un Malek Bennabi, d'un Saïd Qotb ou d'un Ali Shariati dont la thématique liée au moustadafine sera reprise par les révolutionnaires iraniens. D'ailleurs l'un de leurs actes les plus symbolique en dehors de la prise de l'ambassade amércaine, sera la mise à sac et l'incendie de la bourse de Téhéran considéré comme le haut lieu de l'impérialisme économique des grandes puissances voulant assujétir les peuples du Sud.

Aujourd'hui la réalité est toute autre, et les musulmans ont adhéré à ce mot d'ordre reaganien du enrichissez vous. En effet il n'est pas rare de voir dans nos pays d'origines une nouvelle bougeoisie pieuse pour reprendre un concept chère à Gilles Kepel, qui affiche un luxe des plus ostentatoires, et ne cherche plus à s'opposer comme par le passé aux pouvoirs en place.

La création de lien de clientèle avec la nomenklatura qui a finalement décidé de partager le gâteau économique tout en verrouillant le champ des libertés publiques, lui permet un tant soit peu d'avoir un droit de regard sur le politique en y incluant une certaine morale.
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inji
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inji


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MessageSujet: Re: Comment concilier religion et business ?   Comment concilier religion et business ? EmptyJeu 28 Déc - 14:39

Salam/Salut

islam et nouvel esprit du capitalisme ?


En Turquie, le business selon le Coran
LE MONDE | 20.12.06 | 14h39 • Mis à jour le 20.12.06 | 14h39
KAYSERI ENVOYÉ SPÉCIAL


"C'est 90 % de travail et 10 % d'islam." A en croire Saffet Arslan, l'une des grandes fortunes de la ville, voilà le secret de la réussite de Kayseri. "Nous ne serons jamais une ville réputée pour sa culture ou sa vie nocturne. Quand on travaille seize heures par jour, on n'a pas le temps."

Cité grise et tirée au cordeau d'à peine 1 million d'habitants, logée au coeur du plateau anatolien, Kayseri l'austère s'est hissée au rang de quatrième centre économique de la Turquie. Sur la zone industrielle, la plus vaste du pays avec 800 fabriques et 40 000 ouvriers, une nouvelle usine ouvre chaque jour, pour produire des meubles en série, des pièces métalliques ou du textile haut de gamme.

Et les grands patrons locaux, les "tigres anatoliens", ont le vent en poupe. Laborieuse et pieuse, moderne et conservatrice, l'ancienne Césarée est devenue le centre névralgique du "capitalisme vert", un modèle de développement pour la Turquie du premier ministre Erdogan, où l'islam voisine avec la science et la raison.

Sous un grand portrait d'Atatürk, le mufti de Kayseri assure que "le Coran dit qu'il faut travailler dur. Le Prophète aussi était un commerçant. Il faut être riche pour aider les autres". Et les businessmen kayseriotes ne ménagent pas leur peine : au bureau après la première prière, ils ne le quittent pas avant 21 heures. "Ici, on travaille plus qu'ailleurs, sourit fièrement Saffet Arslan, l'oeil pétillant derrière une énorme moustache poivre et sel. Et encore, quand on sort dîner ou qu'on se retrouve en famille, c'est pour parler affaires."

A Kayseri, le Coran fait office de cahier des charges. Même la mondialisation est un ordre divin, si l'on en croit Mahmut Cingillioglu, dirigeant local de la Müsiad, l'association des patrons musulmans. "Le Prophète dit qu'il faut être bienveillant pour le monde entier. Donc nous voyageons beaucoup. J'ai visité plus de 70 pays et demain je pars prospecter au Mali."

Ces hommes d'affaires religieux pratiquent un capitalisme agressif, et leur marché est mondial. "Nous travaillons, nous partageons, nous sommes honnêtes... C'est notre croyance, acquiesce Yavuz Narin, jeune administrateur d'une petite fabrique de meubles. Et nous réinvestissons dans l'usine tout ce que nous gagnons plutôt que de le dépenser bêtement." Baignés dans une culture patriarcale et traditionnelle, ces ascètes du capitalisme érigent leur discipline de vie en modèle, prônent l'exemplarité : "Je ne sors pas, je ne bois pas. Je n'ai ni villa à Antalya ni montre à 15 000 dollars", constate Saffet Arslan. Passée la dernière prière de la journée, Kayseri se vit en famille et s'endort doucement. Les tentations sont limitées, les lieux où l'on sert de l'alcool, rarissimes.

Le vendredi, les ouvriers convergent par milliers vers la grande mosquée de la zone industrielle. Construite au milieu des usines par les industriels eux-mêmes, elle accueille près de 6 000 travailleurs pour la grande prière hebdomadaire. "Ici, ce sont de bons musulmans", se réjouit l'imam. Des dizaines de bus sont affrétés par les patrons pour leurs employés. Une manière de rationaliser le temps de prière. Kayseri est d'ailleurs la seule ville du pays où le prêche du vendredi est à heure fixe. A midi pile. La religion mise au service du travail a doucement assoupli la pratique.

"Les gens de Kayseri veulent être modernes, proeuropéens et religieux", confirme Shafak Civici, l'une des rares femmes chef d'entreprise, qui dirige une petite usine de meubles, la Sefes. Dynamique et polyglotte, née en Allemagne, elle reconnaît que certains collègues masculins refusent encore de lui serrer la main. "Bien sûr, ils sont très conservateurs, mais ils s'ouvrent." Pour les femmes de Kayseri, il reste difficile de trouver une place sur le marché du travail. Les affaires restent une affaire d'hommes.

Mais leur efficacité et leur rigueur puisée dans le Coran ont valu aux entrepreneurs de Kayseri d'être qualifiés de "calvinistes de l'islam", par un rapport remarqué, publié par l'institut de recherche allemand ESI. Le sociologue Hakan Yavuz ajoute que "la Turquie a vécu une silencieuse Réforme islamique" sur le modèle protestant. Les patrons de Kayseri n'ont pas tous compris le parallèle. Certains l'ont pris comme une insulte ou une offensive de missionnaires chrétiens qui chercheraient à les convertir.

L'"Homo islamicus" de Kayseri rappelle parfois le paternalisme social des patrons catholiques du nord de la France. "Si par exemple la ville a besoin d'hôpitaux, l'Etat n'en construit pas. Nous nous réunissons et les finançons", explique Yavuz Narin. Ecoles, hôpitaux, stades, centres sociaux ou culturels... Les équipements publics sont financés par les dons charitables des entrepreneurs, par la zakat, l'un des cinq piliers de l'islam. Un mode de gestion vertueux. A Kayseri, l'eau est potable, les bidonvilles ont quasiment disparu, un tramway moderne est en projet. Les habitants sont fiers de cette ville propre et ordonnée dessinée par un urbaniste allemand dans les années 1950. Et grâce aux asevi, des cantines pour les pauvres, 20 000 personnes sont nourries chaque jour.

La priorité des "calvinistes islamiques" est l'éducation. La famille Boydak, la plus puissante de la ville, est une contributrice généreuse : on ne compte plus les écoles à son nom. Sur le campus universitaire aussi, chaque bâtiment porte le nom de son mécène.

Dans le bourg d'Hacilar, qui compte 20 000 habitants et 9 des 500 premières entreprises du pays, ce lien est particulièrement fort. L'association patronale d'entraide culturelle offre des bourses à 350 étudiants chaque année. Des enfants d'Hacilar qui partent étudier à Istanbul, en Europe ou aux Etats-Unis. "45 % sont des filles", souligne fièrement Halit Özkaya, directeur général de l'usine de câble HAS.

L'AKP de Recep Tayyip Erdogan voudrait faire de Kayseri sa cité modèle. Le premier ministre ne manque pas une occasion de saluer le "miracle anatolien", savant mélange de conservatisme social, de libéralisme économique et d'innovation scientifique. "Kayseri est un laboratoire pour toute la droite islamique et conservatrice", analyse Erkut Emcioglu. C'est à Kayseri qu'a été créée la Müsiad, le patronat musulman, et que l'AKP a réalisé ses meilleurs scores aux dernières élections. Le clan kayseriote est surreprésenté dans les cercles du pouvoir à Ankara.

Le chef du groupe AKP au Parlement, le président de la puissante Union des chambres de commerce sont natifs de Kayseri. Le ministre des affaires étrangères, Abdullah Gül, y revient fréquemment rendre visite à son père, ancien ouvrier.

Dans son bureau, Mustafa Arslan, le représentant du parti d'opposition kémaliste (CHP) déprime. Les législatives de 2007 pourraient donner lieu à un nouveau raz-de-marée des conservateurs. "Je n'accepte pas que nous devenions une vitrine de l'idéologie AKP, se lamente-t-il. Pour moi, la seule modernité, c'est celle d'Atatürk."

Guillaume Perrier
Article paru dans l'édition du 21.12.06
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