Salam alikoum
Filistine, tu t'emportes on dirait
Ce n'est pas pour prendre la défense de Jost mais pour le coup, ta façon de lui répondre n'est pas à la hauteur du débat qui est proposé et qui concerne les repères militantistes des néo-anti-colonialistes.
- Citation :
- Tu es bien sympa mais je n'ai ouvert aucun fil qui parle du "nous" et du "vous".
Je ne pense pas que c'est ce que Jost a voulu dire. Il reprenait les termes utilisés dans l'article posté :
- Citation :
- Lorsque nous parlons de Blancs...
Et je suis assez d'accord avec lui pour dire que l'emploi même de ces termes prête non seulement à confusion mais qu'il peut aussi nourrir une éternelle opposition basée sur un principe que nous devrions pourtant combattre et qui est
la stigmatisation par la couleur de la peau.
L'auteur utilise donc une appellation erronée pour définir un héritage, le
"legs colonial" et baser ainsi toute une rhétorique du rejet et des frontières entre les ethnies. Personnellement, je n'ai jamais estimé que l'on pouvait réussir dans son entreprise si l'on commence par se persuader que l'on a raison d'utiliser des termes erronés.
La conséquence d'une telle attitude peut être très néfaste et lorsque l'on n'est pas engagé soi-même à fond et que l'on découvre les Indigènes de la République ou d'autres militants de ce type, on peut être surpris de la violence avec laquelle on est reçu. Je ne dis pas que c'est ton cas mais d'emblée, cette réponse que tu donnes à Jost...
- Citation :
- Quant à la fracture coloniale, étant donné que tu n'y connaîs strictement rien évite d'intervenir sur des sujets qui te dépassent.
...est assez symptomatique de ce qui se passe dès lors que l'on s'enferme dans une vision du monde plus ou moins basée sur la promotion des différences ethniques et culturelles.
Non pas qu'il faille être un bisounours et sourire aux héritiers du legs colonial, non, bien au contraire, c'est contre eux qu'il faut lutter mais mettre tout le monde dans le même panier et supposer que tout le monde, en l'occurence tous les
"Blancs" sont les héritiers de ce legs, c'est clairement se tromper de cible et affaiblir la puissance de son propre argumentaire.
Raison pour laquelle ce passage est très problématique et Jost a raison de le souligner :
- Citation :
- De ce point de vue, les personnes qui ne sont pas issues de la colonisation font partie de la société dominante même si elles y sont intégrées dans une position subalterne. Elles appartiennent au monde des dominants même si elles ont fait le choix individuel de nier subjectivement leur propre situation. La capacité de certains Blancs à s’arracher à cette détermination est sans doute précieuse ; [b]elle doit assurément être encouragée mais ne peut fonder ni l’analyse du réel ni une stratégie politique, au sens d’en être l’axe privilégié.
Doit-on lire là une tentative d'exclusion du dominant repenti ? Dans quelle mesure peut-il être accepté dans le groupe si on lui attribue d'office d'ailleurs ce statut de
repenti. Ce qui est arrivé à Jost et qu'il nous rapporte ici n'est pas un fait anodin, il y a bien rejet de l'Autre en tant que non-repenti d'une situation dont il n'est pourtant pas responsable.
Alors, il faut savoir faire la part des choses et cesser de raisonner en termes de Blancs et d'Indigènes. La littérature post-coloniale foisonne d'ouvrages excellents qui n'emploient pourtant pas ces termes. Il faut savoir faire usage de la pertinence rhétorique et ne pas tomber dans le discours de l'extrême où la discussion n'est alors plus possible.