Muhammad al-Khidr Hussain
Nafta, 1293 [1876] – Le Caire, 1378 [1958]
Issu d'une famille de religieux, il poursuit ses études religieuses à la Zaytuna de Tunis (1890-1903) et devient le kadi de Bizerte. C'est à cette époque qu'il fonde le magazine al-Sa'ada al-Uzma dans lequel il s'oppose vivement au colonialisme. Lorsque la Lybie est envahie par les Italiens en 1912 il défend avec ferveur la cause des muhjahidin-s.
Bientôt contraint à l'exil, il enseigne à Damas avant de collaborer avec les Ottomans pendant la Première guerre mondiale. Il tente notamment de rallier les tunisiens de l'armée française qui ont été faits prisonniers par les Allemands. En 1919-1921, alors qu'il est revenu en Syrie il doit à nouveau faire face aux Français.
La victoire de ces derniers lui impose un nouvel exil, en Egypte cette fois, où l'Université d'al-Azhar lui accorde le statut d'enseignant. Pendant plusieurs années il s'occupe de d'accueillir les militants maghrébins qui ont été contraints de fuir leur pays à cause de leur activisme anti-colonial. Il fonde dans le même temps plusieurs associations islamiques (jamiyat al-shubban al-muslimin, jamiyat al-hidaya al-islamiya) et édite le magazine Nur al-islam (1930).
A la fin de sa carrière, et alors que la révolution vient de chasser le roi Faruk, il occupera le prestigieux poste de shaykh al-Azhar (1952-1954), honneur rare puisqu'il sera le seul non-égyptien à en être gratifié.
Il vivra assez vieux pour voir l'Indépendance de la Tunisie et du Maroc et les débuts de la guerre de libération algérienne.