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 Islam es ses derives

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2 participants
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Karisma_love
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Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 03/01/2007

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MessageSujet: Islam es ses derives   Islam es ses derives EmptyMer 3 Jan - 16:24

salam wa aleikom ya jami3 al oumma al islamiya
y'a t'il quelqu'un qui peut fi sabiliAllah même s'il n'a pas une grande connaissance m'expliquer les differents courants de l'Islam(sunnites,chiites,soufis,salafs,wahabites...ect) et leurs particularités Choukrane bezzaf
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Talib
Confirmé
Talib


Nombre de messages : 111
Date d'inscription : 10/11/2006

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MessageSujet: Re: Islam es ses derives   Islam es ses derives EmptyMer 3 Jan - 23:30

Essalem aleikom

Un conseil de lecture parce que ce sujet est vaste : Les Hommes de l'Islam de Louis Gardet.

Il y aussi un certain nombre de fiches proposées par Abd95 qui donnent des définitions à certains de ces courants.

Le premier mouvement historique qui a cré la scission interne à l'Islam est le kharijisme. Il est né à la suite du conflit qui a opposé les partisans de 'Ali à ceux de Mu'awiyya pour la prise du pouvoir califal. Un certain nombre de musulmans ont pris le parti neutre de ne soutenir ni l'un ni l'autre parce qu'ils se révoltaient contre l'idée que les croyants puissent se battre les uns contre les autres et machiner de cette façon.
Les Kharidjites défendent de principe de l'égalité entre tous les musulmans, calife y compris. A ce titre, tout musulman apte à faire respecter les valeurs de l'Islam peut devenir calife en-dehors de tout recours à l'hérédité à la localité ou à la richesse. Le calife n'est d'ailleurs pas une obligation, il peut être désigné uniquement si le besoin s'en fait sentir et si tel est le cas, alors c'est toute la communauté qui doit le choisir. Tout en pronant l'égalité, c'est paradoxalement par la lutte guerrière et violente que les Kharidjites s'imposent. Ils sont connus pour être "les puritains de l'Islam" tant ils recouraient au takfir systématique et aujourd'hui ils persistent très légèrement dans quelques dizaines de communautés.

Le shi'isme est un courant né aussi à la suite de la fitna qui consiste très grossièrement à prêter fidélité aux 12 imams et plus précisément à suivre la guidance de 'Ali Ibn Abi Talib ainsi que sa famille. Plus profondément et sans évoquer l'aspect politique qui le sépare du sunnisme, le shi'isme prône l'inmportance fondamental du batin, c'est-à-dire du sens caché du Coran, sur le Zahir, le sens apparent. Tout zahir a en fait un batin et chaque homme de science, chaque imam est tenu de le révéler aux hommes. La différence fondamentale qui oppose dans la doctrine les shi'ites et les sunnites concerne le califat (imamat pour les shiites). Pour les shiites, l'Imam connaît le sens caché ou ésotérique du Coran, il n'est pas seulement un chef politique, c'est un véritable guide élu par Dieu et non par les hommes. Il est d'ailleurs appelé wali allah, l'ami de Dieu.

Le sunnisme, contrairement aux idées reçues n'est pas le groupe le plus ancien historiquement, c'est un groupe qui s'est constitué à la suite de la fitna et de la formation du kharidjisme et du shiisme, en opposition à eux. Ce n'est pas non plus une orthodoxie comme on l'entend trop souvent, cela supposerait que les autres groupes sont hétérodoxes et historiquement, ce serait de l'anachronisme. D'ailleurs plus généralement, le terme d'otrhodoxie ne s'applique pas du tout à l'Islam comme il s'appliquerait au Christianisme. Le sunnisme rassemble tous ceux qui ont pour vocation d'imiter le Prophète et de se conformer à sa Sunna. Il existe quatre sources auxquelles ils se réfèrent selon une canonisation qui serait le fait de l'imam Al-Shafi'i : le Coran, la Sunna, l'Ijam et l'Ijtihad dans cet ordre. Tout sunnite reconnaît ces quatre sources comme les seules valables, normalisant la religion sous un aspect juridique bien plus poussé que dans les autres groupes. Le sunnisme donnera d'ailleurs raison aux fuqahas dans leur opposition face aux mutakallimin et favorisera d'une certaine façon l'enfermement de la religion dans sa dimension temporelle et sociale. Sa simplicité "philosophique" garantit sa diffusion dans une très large part de l'empire musulman.

Le soufisme n'est pas un courant à part entière qui s'opposerait aux autres. C'est une vision spirituelle ou mystique de la religion, associée dans bien des cas à des situations politiques et sociales pratiques, que tout croyant peut avoir, qu'il soit sunnite ou autre (même si les soufis sont majoritairement sunnites). Un très bon ouvrage pour découvirir le soufisme est celui d'Eric Geoffroy, une initiation non exhaustive mais tout de même très bien détaillée. Je n'entrerai pas dans les détails car il est impossible de faire court sur la présentation du tacawuf, il est possible de s'en faire une idée sur le forum aslama.com.

Le courant salafiste est moderne, il est né avec le réformisme musulman et se réclame du travail précurseur d'Ibn Taymiyya en partie. le salafisme prône le retour aux sources de l'Islam, c'est-à-dire le Coran et la Sunna et l'éthique qui s'en dégage, une éthique inscrite dans l'ordre politique de la société. Mouvement rigoriste, en opposition avec l'Occident, le salafisme peut avoir des visages fort différents mais refusent généralement la légitimité d'existence aux autres groupes, modernistes par exemple.

Le wahhabisme est une forme encore plus rigoriste du salafisme, dont le père spirituel est Ibn Abd Al-Wahab. C'est un courant qui se diffuse plus ou moins bien grâce à l'apport de la famille Seoud et à la prise en main de vastes réseaux de distribution, notamment dans les librairies d'Europe. Le wahhabisme prône aussi le retour aux sources mais de façon plus concertée et plus spirituelle encore que le salafisme, en cherchant absolument à recréer l'ambiance religieuse des premiers temps par l'attitude morale et physique, ce qui occasionne la mise en vente massive de burqa ou de kamis partout où il y a des musulmans. La lecture coranique est simplifiée à sa lettre et à son sens ésotérique, ce qui garantit plus ou moins son succès.
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